Catégorie : Appels à contribution

La réception des mythes nordiques en France et dans l’espace francophone

La réception des mythes nordiques en France et dans l’espace francophone

Appel à contributions

Le numéro thématique 15 de Deshima : Arts, Lettres et Cultures des Pays du Nord portera sur la réception des mythes nordiques dans les arts, les lettres et les cultures en France et dans l’espace francophone et paraîtra en 2021. Ce numéro est coordonné par Thomas Mohnike (Université de Strasbourg) et Pierre-Brice Stahl (Sorbonne Université). Les termes « mythes nordiques » renvoient, dans le cadre de ce numéro, à la religion préchrétienne scandinave que ce soit en tant que collection de récits, système de croyances, ou objet philologique. Le terme France, quant à lui, regroupe l’ensemble des territoires actuels ainsi que ceux perçus comme appartenant à son passé. Toutefois, en fonction des périodes ou des médiums, cette réception des mythes ne peut être comprise sans analyser celle plus large du domaine francophone. Ainsi l’espace francophone, dans son interaction avec la France, pourra être pris en considération dans les propositions.

La réception des mythes nordiques les arts, lettres et cultures en France est une histoire de complications et de contradictions. Ces récits ont une première vague de réception littéraire et érudite en France aux XVIe et XVIIe siècles, incitée, par exemple, par la publication des Gesta Danorum de Saxo Grammaticus à Paris en 1514. À partir du XVIIIe siècle et encouragé notamment par les travaux de Paul-Henri Mallet et plus tard par la réception des idées et des textes des romantiques allemands et nordiques, les mythes nordiques commencent à être perçus, en France et ailleurs, comme l’expression d’une civilisation spécifique qui va être le plus souvent subsumée sous le concept du Germain et du Germanique. Ces récits et leurs représentations vont être, soit liés à l’histoire propre de la France par l’appartenance des Francs à cette aire culturelle ou par celle des fondateurs d’une de ses régions la Normandie, soit distinguée de l’histoire française par l’association à l’histoire allemande à travers, entre autres, la Révolution française, les guerres napoléoniennes et, plus tard, les opéras de Wagner. Cette association s’est amoindrie après la Seconde Guerre mondiale et le tournant pris dans les années 50 par la fantasy. Les mythes nordiques et ses représentations occupent de nos jours une place de plus en plus importante en France à travers la diffusion des productions étrangères (notamment américaines), mais également les productions françaises. Ce parcours ambigu de la réception des mythes nordiques en France lui apporte toute sa spécificité qui la distingue des autres réceptions.

            Les contributions de toutes disciplines pourront s’interroger sur les représentations (ludiques, culturelles, historiques, géographiques, idéologiques, publicitaires, académiques, etc.) construites par les différents médiums français aux périodes médiévale, moderne et contemporaine. Le tout visant à mieux saisir la perception, compréhension et réinvention de ces mythes nordiques dans les arts, lettres et cultures francophones. Nous invitons les contributeur.rice.s à s’intéresser à des phénomènes moins étudiés. Ainsi sont les bienvenues des études sur la réception dans les DROM-COM ; dans les fêtes traditionnelles régionales ; dans la publicité ; sur la période médiévale (Chroniques de Normandie du XIIIe siècle ou le Roman de Rou de Wace du XIIe siècle), sur le XVIe siècle avec, par exemple, Jean Nagerel et son Histoire de Normandie. Quant au XIXe siècle, les articles pourront s’intéresser à des érudit.e.s et médiateur.rice.s tel.le.s que Rosalie Du Puget, Frédéric Gustave Eichhoff, ou Conrad Malte-Brun.

Les propositions d’environ 350 mots, en français ou en anglais, devront être envoyées pour le 5 octobre 2020 aux deux adresses suivantes : tmohnike@unistra.fr et pierrebricestahl@gmail.com. Une fois sélectionnés (réponse le 12 octobre 2020), les articles seront à remettre aux coordinateurs pour le 1er mars 2021. Le numéro paraîtra en septembre de la même année.

AAC : Culture du pouvoir, pouvoir de la culture : Circulation des savoirs autour de la mer baltique du Moyen Âge au début du XXème siècle

AAC : Culture du pouvoir, pouvoir de la culture : Circulation des savoirs autour de la mer baltique du Moyen Âge au début du XXème siècle

Résumé

Après une première édition autour du thème “Éducation, pédagogie et formation” qui s’est tenue le 5 mars 2020, nous avons le plaisir de vous annoncer qu’une deuxième édition de la journée d’études,“Circulation des savoirs autour de la mer baltique du Moyen Âge au début du XXe siècle”. Elle se tiendra à Toulouse le jeudi 4 mars 2021 et s’articulera autour du thème : culture du pouvoir, pouvoir de la culture.

Cette journée s’inscrit dans une volonté de se réunir autour d’une aire géographique, la mer baltique (Allemagne du nord, Danemark, Estonie, Finlande, Lettonie, Lituanie, Pologne, Russie et Suède) afin d’échanger entre chercheur.se.s et de mettre en lumière leurs travaux . Elle s’adresse aussi bien aux jeunes chercheur.se.s de Master qu’aux chercheur.se.s plus confirmé.e.s.

Argumentaire

Par la pratique de l’histoire culturelle et politique, Tim Blanning dans son ouvrage éponyme, The Culture of Power and the Power of Culture (2002) , ambitionne une étude complète de ce thème dans le cas de l’Europe du XVIII e siècle. Salué pour son approche comparative et sa grande maîtrise de l’espace germanophone, cet ouvrage se limite toutefois à la trinité Allemagne, France et Angleterre, laissant de côté l’Europe orientale et nordique. La région de la Baltique ne trouve refuge que dans l’utilisation de personnalités bien connues telles que Frédéric II de Prusse et Catherine II de Russie.

Aujourd’hui, en France, les recherches autour de la mer Baltique sont contrastées, entre une connaissance profonde de certains sujets et d’autres qui demeurent obscurs. Toutefois, cette zone reste le point d’origine et le terrain d’essai de nombreuses théories dans toutes les disciplines. De prime abord, sa position géographique et son histoire peuvent paraître confinées, rendant difficile son étude à ceux qui n’y sont pas familiarisés. Considérée bien souvent comme une région périphérique où le centre serait l’Occident (surtout la France, l’Allemagne, l’Angleterre), elle fut envisagée comme réceptive et non productrice d’idées culturelles et politiques. Pour Thomas DaCosta Kauffmann, cette région souffre encore de notions, comme les transferts culturels, qui considèrent « la Baltique simplement comme un destinataire d’un tel transfert, et non pas comme une source ». (KAUFFMANN T. D, « Baltic Reflections », p.19)

Cette deuxième édition de la journée d’étude s’attache à considérer les questions relatives de la culture du pouvoir et le pouvoir de la culture, en les replaçant autour de la Baltique comme un lieu de création et de rencontre. Les deux notions, fortes, de pouvoir et de culture sont des notions transdisciplinaires, abordées et traitées à la fois en histoire, histoire de l’art, géographie, linguistique ou encore littérature.

Ce carrefour culturel de l’Europe a été au cours des siècles balayé par des jeux de pouvoirs politiques, intellectuels et artistiques qui ont orienté le comportement des Hommes en société et défini un sentiment identité partagé. Suivant les époques, les personnalités (monarques, penseurs, artistes, diplomates, etc.) et les institutions (ministères, académies, universités, musées, etc.) ont cherché à redéfinir leur attachement au reste du monde ou à se recentrer sur leur propre identité.

Quelques idées de thèmes qui pourraient être abordés durant cette journée :

– Les rapports entre différents acteurs : entre gouvernants et gouvernés, artistes et mécènes, professeurs et élèves, etc. ; les penseurs et théoriciens du pouvoir de la culture ;

– Art, propagande et politique : propagande royale, propagande politique, propagande nationale ; littérature (théâtre, romans, poésie, etc.) ; art (peinture, sculpture, etc.) ; courants artistiques et littéraires ;

– Représentations du pouvoir : pouvoir royal, pouvoir intellectuel, pouvoir des élites, etc. ;

– Obtenir, légitimer et imposer : un roi à des sujets, les élites face au peuple, un maître à ses apprentis. ;

– Les emprunts politiques et culturels : l’ailleurs comme source d’inspiration;

– Les lieux du pouvoir culture : les gestes fondateurs (création d’universités, académies, écoles, musées, galeries, etc.) théâtres, opéras, cours, jardins, places publiques, musées.

Proposition de communication 

Les propositions, en français ou en anglais, de 2000 signes (espaces compris) seront accompagnées d’une courte présentation (structure de rattachement, sujet de recherche, travaux..). Elles doivent être envoyées avant le vendredi 2 octobre 2020 aux deux adresses suivantes : lisal.castro@gmail.com et hugo.tardy@univ-tlse2.fr .

Date : jeudi 4 mars 2021

Lieu : Hôtel d’Assézat, Toulouse.

Comité d’organisation 

Lisa Castro, doctorante en histoire contemporaine à l’Université Toulouse Jean Jaurès
Hugo Tardy, doctorant en histoire de l’art moderne à l’Université Toulouse Jean Jaurès.

Comité scientifique 

Marie-Thérèse Duffau, chargée de recherche CNRS, Laboratoire FRAMESPA (UMR 5136) – Université Toulouse – Jean Jaurès (UT2J)
Pascal Julien, Professeur d’histoire de l’art à l’UT2J
Jean-Marc Olivier, Professeur d’histoire à l’UT2J
Anne Perrin-Khelissa, Maître de conférences à l’UT2J

Contacts 

lisal.castro@gmail.com

hugo.tardy@univ-tlse2.fr
Lien Calenda de l’AAC et pour la version en anglaishttps://calenda.org/783756

AAC : La spatialité comme clé d’interprétation de la culture et des littératures scandinaves contemporaines

AAC : La spatialité comme clé d’interprétation de la culture et des littératures scandinaves contemporaines

Appel à contributions pour le numéro monographique du magazine «Costellazioni. Rivista di Lingue e letterature»

Edité par : Anna Maria Segala, Fondazione Roma Sapienza, Camilla Storskog, Département de langues et littératures étrangères, Université de Milan, Anna Wegener, Académie danoise à Rome.

Les collègues sont invités à envoyer un résumé de 450 mots maximum pour le numéro monographique de la revue internationale “Costellazioni” (https://www.rivistacostellazioni.org/), à paraître en 2022.
Le concept de dimension spatiale dans la littérature, déjà introduit au milieu du XXe siècle par Joseph Frank et développé plus tard par Gaston Bachelard et Gérard Genette, a connu un tournant décisif, le spatial turn, dans les années 90 avec les études de Fredric Jameson et Edward W. Soja. L’introduction d’un lien entre la connaissance géographique et le développement de l’invention littéraire a ouvert de nouvelles perspectives d’investigation à l’intersection entre l’espace épistémologique, l’espace géographique et l’espace poétique (Bertrand Westphal). Même dans l’aire scandinave, la représentation de l’espace est toujours au centre de nombreuses études et a contribué à repenser l’histoire littéraire non plus comme une évolution linéaire dans le temps, mais comme un chemin entre des lieux intimement liés aux récits qui s’en inspirent et en tirent leur raison d’être.

Le sens de l’espace offre donc, dans sa complexité, une clé d’interprétation efficace de la culture et des littératures scandinaves contemporaines. En ce qui concerne l’architecture et l’urbanisme, le débat en cours dans les pays nordiques porte également sur la recherche d’un nouvel équilibre entre la construction d’oeuvres exemplaires et monumentales et la relation que ces bâtiments doivent retrouver avec le contexte de vie et les différentes fonctions (et émotions) qui y sont liées.

L’intention de ce numéro thématique est d’étudier l’interconnexion des relations spatiales et temporelles dans la perception et la narration du monde nordique à partir d’une pluralité de points de vue.
Les contributions pourraient explorer les thèmes suivants :

  • l’expérience de la vie quotidienne dans la discontinuité entre l’espace domestique et l’espace urbain, et ses reflets dans la représentation du tissu social ;
  • les espaces qui semblent jouer le rôle de récits constants dans la littérature scandinave contemporaine et/ou dans la production d’auteurs individuels : la périphérie urbaine et provinciale, les espaces privés et autobiographiques du travail ;
  • les espaces matériels et/ou immatériels : mémoire, affections, traumatismes ; l’espace comme état d’esprit ;
  • les espaces d’appartenance qui se traduisent par des espaces de rejet et de marginalisation ;
  • les implications éco-critiques dans le choc de la rencontre entre l’homme et la nature, la technologie et le paysage ;
  • l’architecture comme un instrument capable de dessiner la forme du monde, de créer des modèles de la réalité et de s’inscrire dans l’espace dans un processus en cours.

Les résumés seront sélectionnés par les éditeurs de ce numéro. Les articles ne devraient pas dépasser 40 000 caractères, espaces compris. Les articles seront soumis à un examen en double aveugle. Les langues acceptées sont l’italien et l’anglais.

Les règles éditoriales peuvent être consultées à l’adresse suivante : https://www.rivistacostellazioni.org/norme-redazionali.

Les propositions doivent être envoyées à :
annamaria.segala@uniroma1.it

Fantasy Art and Studies

Fantasy Art and Studies

Pour son 6ème numéro, Fantasy Art and Studiesvous invite à explorer les usages de la mythologie nordique en Fantasy, que ce soit en littérature, au cinéma, à la télévision, dans la bande dessinée ou les jeux vidéo.

Vous pouvez interroger (mais non exclusivement) :
– la manière dont ces réinterprétations apportent un nouvel éclairage sur les sources médiévales
– dans quelle mesure les représentations de la mythologie nordique en Fantasy perpétuent les conceptions romantiques du XIXe siècle
– dans quelle mesure les réécritures de mythes nordiques influencent les œuvres de Fantasy récentes
– l’évolution de ces représentations en Fantasy.

Vos articles (6 pages max., soit environ 30 000 signes) en anglais ou en français sont à envoyer en format .doc, Times New Roman corps 12, interligne simple, au plus tard le 1er février 2019 à fantasyartandstudies@outlook.com

Lien pour plus d’information sur les articles 

CFP : Voyages vers le Nord, voyages vers les pays froids

CFP : Voyages vers le Nord, voyages vers les pays froids

Voici l’appel à la contribution pour le numéro de septembre 2019 de la revue “Viaggiatori” (www.viaggiatorijournal.com), qui aura comme thème “Voyages vers le Nord, voyages vers les pays froids”.

Dans l’esprit de la revue, à caractère interdisciplinaire, on accueillera les propositions de spécialistes en littérature, historiens, anthropologues et chercheurs dans le domaine politique, économique ou scientifique.

Informations pour l’envoi des propositions :

Les propositions en langue française, italienne ou anglaise (2000 signes, espaces compris), accompagnés d’une courte présentation biographique, sont à envoyer avant le 15 décembre 2018 à la responsable du numéro :

Alessandra Orlandini Carcreff : alessandra.carcreff @ gmail.com

Les propositions et les articles seront soumis à une double lecture. Les articles des contributeurs sélectionnés (55000 signes maximum, espaces et notes inclues) seront à envoyer avant le 30 avril 2019.

L’appel à la contribution est disponible en anglais et en italien. Il pourra être communiqué par mail sur simple demande.


Texte de l’Appel à Contribution :

« Le sentiment de l’isolement et de l’abandon remplit l’âme du voyageur qui traverse ces déserts du Nord. Rien ne vit autour de lui, tout est silencieux et mort. » (Charles Martins, 1866)

La représentation du Nord de l’Europe a beaucoup changé au fil des siècles.

Dans le monde gréco-romain, le concept de Nord était toujours très relatif et non relié à une précise région géographique, de même que le terme *Septentrion*, qui localisait une zone nordique qui s’élargissait d’est en ouest, de la Britannia à la Germania et à la Scythie, était assimilé parfois à la Bulgarie, d’autres fois à la Roumanie, à la Hongrie, à la Pologne ou à la Russie. Le Nord d’Homère était le pays des Cimmériens (c’est-à-dire au nord de la mer Noire), alors que pour Ptolémée, c’était le pays des Finnoi, des tribus finnoises ou lapones, qui n’étaient pas bien localisées. Il est bien compréhensible que, quand Pythéas de Marseille revint de son long périple dans la mer du Nord, aucun savant ne lui ait fait confiance, son Peri tou Okeanou étant considéré comme un recueil de fables. Il fallut attendre Pline l’Ancien, Tacite et Ptolémée pour identifier d’abord la Scandia (la partie méridionale de la Suède) et ensuite la Scandinavie.

Si la culture classique a le grand mérite d’avoir fait connaître le Nord de l’Europe dans ses œuvres littéraires et géographiques, elle est aussi responsable de l’image (très tacitéenne) d’un Septentrion obscur, inhabitable à cause du climat et en général négatif ; Adam de Brème et Saxo Grammaticus contribuèrent à la fixer dans la littérature médiévale. Tous ces savants fondaient leurs affirmations sur les ouvrages de référence classiques et sur les témoignages des marins et des marchands, les seuls à avoir parcouru ces régions extrêmes, pour en rapporter les fourrures et le célèbre ambre de la Baltique. Mais enfin, à partir du xve siècle, on commença à avoir quelques relations très intéressantes des premiers voyageurs (Pietro Querini, Paul Jove, Alessandro Guagnini) et trois œuvres savantes, qui peuvent être considérées encore aujourd’hui comme les fondements de la connaissance du Nord à l’époque moderne, même si encore liées à la mentalité médiévale car écrites en latin : ce sont les ouvrages de Jacob Ziegler, d’Olaus Magnus et de Johannes Scheffer. Si Ziegler reprit l’image barbare et sauvage des peuples du Nord, Olaus Magnus et Scheffer publièrent des études monographiques fondamentales pour la diffusion de la connaissance des pays nordiques en Europe. Leurs ouvrages furent souvent cités (et copiés) par les premiers voyageurs du xviie et xviiie siècle, mais on les trouve encore parmi les sources de la littérature de voyage du xixe siècle.

La paix du Cateau-Cambrésis en 1559 assura une certaine stabilité politique dans l’Europe centrale et méridionale, ce qui favorisa la grande saison du Grand Tour, sur les pas des anciennes civilisations, en Italie, en France et en Grèce. On a la preuve de cette tendance avec le nombre réduit de voyageurs dans le Nord de l’Europe. Par contre, à partir du xviie siècle, la guerre de Trente Ans, la Révolution française et les guerres napoléoniennes produisent une progressive instabilité politique et économique de l’Europe centrale et du Sud, ce qui amène les voyageurs à choisir les parcours nordiques, plus sûrs et moins dangereux, au moins au niveau politique. Au cours du xviie siècle, le Nord est difficilement choisi à cause du « petit âge glaciaire », qui rend les régions nordiques peu attractives, mais sans doute plus sûres.

Le xviie siècle voit donc apparaître les premiers vrais voyageurs dans le Nord ; la Laponie représente l’exotisme et attire les curieux européens. La Finlande, par contre, reste plutôt ignorée jusqu’au xixe siècle, car lorsqu’elle fait partie de la Suède, elle n’est qu’une province lointaine. Après la conquête russe, les voyageurs commencent à chercher à comprendre l’intérêt que le tsar y trouve. En outre, la cession du pays par la Suède à la Russie, sans trop de considération pour le peuple, contribue à réveiller l’instinct national chez les Finnois, qui se mettent à étudier leur ancienne culture. La publication du Kalevala et sa traduction française participent à la naissance d’un fort intérêt européen pour le pays qui a produit un poème comparable aux chants épiques anciens. Cependant, le pays nordique le plus connu en Europe (au-delà de la Russie) reste la Suède, grâce à certaines personnalités historiques et littéraires très célèbres dans l’Europe centre-méridionale, comme la reine Christine et le roi Charles XII, le maréchal français Bernadotte ou Carl von Linné.

Le but de ce numéro spécial de Viaggiatori est d’étudier le voyage dans les pays nordiques à travers les siècles et dans l’imaginaire des voyageurs de toute origine et culture. Mais pas seulement.

« Depuis des siècles, les artistes et écrivains du monde occidental imaginent et représentent le monde froid. Lorsque l’on s’y penche de plus près, celui-ci se décline en des imaginaires différenciés – le « Nord », la Scandinavie, le Groenland, l’Arctique, les pôles, voire l’hiver – qui se présentent le plus souvent dans un amalgame s’appuyant sur une simplification des formes – horizontalité – et des couleurs – blanc, bleu pâle, teintes rosées –, sur la présence de la glace, de la neige et de tout le registre du froid, sur des valeurs morales et éthiques – solidarité –, mais aussi, à sa jonction avec un « au-delà » où commence l’Arctique, sur la fin de l’écoumène européen et sur l’ouverture vers un monde « naturel », inconnu, vide, inhabité et éloigné : le Grand Nord. L’ensemble de ces représentations forme un système de signes, que j’appelle ici par commodité « l’imaginaire du Nord ». »

C’est précisément sur ces paroles de Daniel Chartier que nous voulons baser notre réflexion, en ouvrant les études monographiques de ce numéro de Viaggiatori à tous les pays froids et à la poétique de l’attraction du voyageur vers le « boréalisme », ce phénomène magistralement définit ainsi par Sylvain Briens.

Invitation au séminaire de recherche sur le boréalisme

Invitation au séminaire de recherche sur le boréalisme

Vous êtes cordialement invités au séminaire de recherche Boréalisme pour un atlas sensible du Nord. Le séminaire aura lieu chaque premier lundi du mois de 10 h à 12 h (rdv à 9 h 45) à la bibliothèque nordique (10, place du Panthéon, Paris).

Proramme 2018 :

Lundi 8 octobre : Boréalisme et orientalisme, méridionalisme avec Guillaume Ducueor et Mickaëlle Cedergren

Lundi 5 novembre : Boréalisme et questions historiographiques avec Martin Kylhammar

Lundi 3 décembre : Boréalisme et études médiévales avec Torfi Tulinius

Le boréalisme ouvre un champ disciplinaire dont l’ambition est de tracer l’histoire des déplacements, des transformations et des circulations se référant au « Nord ». Il se propose comme un nouveau prisme pour l’élaboration de travaux de recherche sur le Nord à la croisée des outils épistémologiques développés par les sciences historiques, la géographie, la littérature comparée, et plus généralement de l’histoire culturelle.

Ce programme se propose de dépasser la définition d’un « boréalisme » comme transposition de l’orientalisme afin de convoquer ce terme dans un sens plus large, pour désigner les mouvements croisés qui aboutissent à la fabrication d’un Nord non plus seulement scandinave mais aussi circumpolaire, sur une échelle historique plus large, de l’Antiquité à nos jours.

Le boréalisme peut être lu comme un cadre conceptuel pour penser une conceptualité spatiale qui refuse une essentialisation du « Nord » et de l’imaginaire collectif qui lui est associé, et pour saisir un processus dynamique qui redéfinit le « Nord » à chaque énonciation.

Pour plus d’information : Seminaire borealisme

 

La mythologie nordique en Fantasy

La mythologie nordique en Fantasy

Pour son 6ème numéro, Fantasy Art and Studiesvous invite à explorer les usages de la mythologie nordique en Fantasy, que ce soit en littérature, au cinéma, à la télévision, dans la bande dessinée ou les jeux vidéo.

Vous pouvez interroger (mais non exclusivement) :
– la manière dont ces réinterprétations apportent un nouvel éclairage sur les sources médiévales
– dans quelle mesure les représentations de la mythologie nordique en Fantasy perpétuent les conceptions romantiques du XIXe siècle
– dans quelle mesure les réécritures de mythes nordiques influencent les œuvres de Fantasy récentes
– l’évolution de ces représentations en Fantasy.

Pour son 6ème numéro, Fantasy Art and Studies vous invite à également soumettre vos meilleurs récits de Fantasy inspirés de la mythologie nordique, que vos personnages évoluent dans des mondes imaginaires, dans les temps anciens, ou de nos jours, dans les rues de nos villes modernes, ou des mondes lointains.

Vos articles (6 pages max., soit environ 30 000 signes) ou vos nouvelles (7 pages max.) en anglais ou en français sont à envoyer en format .doc, Times New Roman corps 12, interligne simple, au plus tard le 5 janvier 2019 à fantasyartandstudies@outlook.com

Lien pour plus d’information sur les articles 

Lien pour plus d’information sur les nouvelles

 

CFP Journée d’études : 1818 – 2018 Bicentenaire de l’accession de Jean-Baptiste Bernadotte aux trônes de Suède et de Norvège

CFP Journée d’études : 1818 – 2018 Bicentenaire de l’accession de Jean-Baptiste Bernadotte aux trônes de Suède et de Norvège

1818 – 2018 Bicentenaire de l’accession de Jean-Baptiste Bernadotte
aux trônes de Suède et
de Norvège

État des lieux et actualité de la recherche
Journée d’études
le 17 octobre 2018 à l’Université Toulouse Jean Jaurès (UT2J), à la
Maison de la Recherche, Salle E 412.

Les propositions de communication sont à envoyer avant le 1er septembre 2018.

Résumé
Cette journée d’études entend appréhender l’accession aux trônes de Suède et de Norvège
de Jean-Baptiste Bernadotte. Il s’agira de considérer cet événement à l’aune des renouvellements
historiographiques entamés à l’Université de Toulouse Jean Jaurès (UT2J) au sein du laboratoire
Framespa il y a maintenant plus de dix ans, et d’en élargir le cadre aux autres universités
françaises et à celles, plus lointaines, d’Europe du Nord. Les participants sont ainsi invités à
replacer la personnalité et l’exercice du pouvoir par Bernadotte dans une historiographie plus large
des bouleversements profonds que connaissent les États européens à la fin du XVIIIème et au
début du XIXème siècles.

This workshop aims to understand the accession to the thrones of Sweden and Norway by Jean-
Baptiste Bernadotte. The work presented aims to insert this event in the historiographical renewals
started at the University of Toulouse Jean Jaurès (UT2J) within the Framespa laboratory more
than ten years ago, and to extend the scope to others French universities and those more distant
from Northern Europe. The participants are thus invited to place Bernadotte’s personality and
exercise of power in a broader historiography of the profound upheavals experienced by European
states in the late eighteenth and early nineteenth centuries.

Argumentaire
Jean Baptiste Bernadotte, un Français sur les trônes de Suède et de Norvège
L’historiographie de la Suède contemporaine est peu présente dans la recherche française,
l’histoire moderne suscitant davantage d’intérêt, par exemple en ce qui concerne les relations
entretenues par la reine Christine de Suède (1626-1689) dans le cadre de la République des
Lettres. À l’occasion du bicentenaire de l’arrivée sur les trônes de Suède et de Norvège du
Français Jean-Baptiste Bernadotte (1763-1844), nous souhaitons interroger l’actualité des
recherches concernant la Scandinavie du XIXème siècle. Cette journée d’étude permettrait de faire
un état des lieux sur les avancées historiographiques internationales, tout en construisant des
coopérations d’ordre scientifique avec un pays où la dynastie Bernadotte occupe encore
aujourd’hui le trône suédois.

Né en 1763 à Pau dans une famille modeste, devenu maréchal d’Empire et beau-frère de
Joseph Bonaparte, Bernadotte parvient en 1810 à se faire élire prince héritier au trône de Suède. Il
arrive en Suède quelques mois plus tard, dans un contexte hautement instable. En effet en 1792 le
roi Gustave III est assassiné lors d’un bal masqué à l’Opéra de Stockholm. Son fils, Gustave IV, lui
succède, mais l’exercice gustavien du pouvoir conduit la noblesse à fomenter un coup d’État. Les
difficultés politiques s’accentuent en 1809 au cours de la guerre de Finlande contre la Russie, et la
noblesse révoltée renverse et exile le monarque le 13 mars 1809. Le frère de Gustave III, Charles
XIII, est alors choisi pour souverain. La perte de la Finlande à l’issue de la paix avec le tsar
constitue un véritable traumatisme national. Pour y remédier, la diète se réunit l’année suivante à
Örebro pour mettre en oeuvre une nouvelle constitution, mais aussi pour élire un héritier au roi
Charles XIII, sans enfant et dont les héritiers étaient en exil forcé. Elle désigne donc le maréchal
Bernadotte, avec pour objectif de se rapprocher de la France. Il s’agit aussi d’assurer une dynastie
en la personne de son fils, Oscar. Ce dernier constitue un atout important pour asseoir la dynastie
et légitimer la présence du Français sur un trône étranger. Le début de la décennie 1810 est
marqué par la prise de la Norvège en 1814, à laquelle Bernadotte, devenu Charles Jean, participe
activement. Le 5 février 1818, à la suite du décès de Charles XIII, il monte sur le trône de la double
monarchie de Suède et de Norvège. Cet avènement, célébré tant lors du couronnement à
Stockholm qu’à Trondheim, constitue un changement de dynastie et de politique internationale
majeur pour la Suède.

Un renouvellement historiographique notable
L’objectif de cette journée d’étude est donc à la fois de s’inscrire dans les renouvellements
historiographiques entamés à Framespa il y a maintenant plus de dix ans, et d’en élargir le cadre
aux autres universités françaises et à celles, plus lointaines, d’Europe du Nord. Nous pouvons citer
par exemple le projet Scandinavia in the revolutionary era, initié par des universités danoises,
suédoises et norvégiennes, et qui invite à replacer cette histoire du royaume suédois dans une
historiographie plus large des bouleversements profonds que connaissent les États européens à la
fin du XVIIIème et au début du XIXème siècle, à la faveur de la Révolution française. Pour les
chercheurs scandinaves et étrangers, nous cherchons désormais à montrer tant l’innovation
politique qui caractérise cette période que la persistance des structures de l’absolutisme gustavien.
Ces études s’attachent aussi à mettre en avant la personnalité, et par conséquent l’exercice du
pouvoir de Bernadotte, tant dans les domaines privés que publics.

Cette journée d’étude a pour objectif d’élargir le panel des thématiques traditionnellement
étudiées lorsqu’il s’agit de cette période en s’intéressant tout autant aux générations suivantes de
cette jeune dynastie qu’aux évolutions politiques, économiques et sociales engendrées
indirectement par Bernadotte.

L’université Toulouse Jean Jaurès (UT2J) est un des piliers de la recherche sur la
Scandinavie en France avec notamment la publication de la Revue d’Histoire Nordique. Entre 2006
et 2010, une série de travaux de recherche de master sur le règne de Charles XIV Jean y ont
également été réalisés, tant sur la vie politique et la société suédoises que sur les enjeux
internationaux de l’époque.

Informations pratiques
La journée d’étude se tiendra le 17 octobre 2018 à l’Université Toulouse Jean Jaurès (UT2J), à la
Maison de la Recherche, Salle E 412.
Comité scientifique
Jean-François Berdah, maître de conférence (UT2J) rédacteur de la Revue d’Histoire Nordique.
Maurice Carrez, professeur d’histoire contemporaine (IEP Strasbourg), directeur scientifique de la
Revue d’Histoire Nordique.
Jean-Marc Olivier, professeur d’Histoire contemporaine (UT2J) et membre du comité de rédaction
de la Revue d’Histoire Nordique.
Conditions de soumission
Les propositions de communication (300 mots maximum, en français ou en anglais) et la notice
biographique sont à envoyer avant le 1er septembre 2018.
Nous vous ferons savoir dans le meilleur délai si votre proposition est retenue.
Contacts :
lisal.castro@gmail.com
thomas.gauchet@sciencespo.fr

22-23 MARS 2019 GÉOGRAPHIES ET IMAGINAIRES

22-23 MARS 2019 GÉOGRAPHIES ET IMAGINAIRES

La construction de l’espace dans l’Europe du Nord

Wilhelm Bendz, Paysage de montagne, 1831, Musée Hirschsprung, Copenhague (commons.wikimedia.org)

Journées d’études organisées en collaboration avec la BNU par Roberto Dagnino et Thomas Mohnike.

Depuis plusieurs années, l’espace a repris une position centrale dans l’analyse et l’interprétation des pratiques historiques et littéraires. Il s’agit non seulement d’un regain d’intérêt pour l’intervention dans l’espace concret mais aussi et surtout pour sa construction culturelle et médiatique en tant qu’ensemble de signes et de traces. Ces « géographies imaginées » fonctionnent à plusieurs niveaux, ayant un impact concret non seulement sur la construction physique de l’espace (monuments, bâtiments, frontières « visibles », etc.), mais aussi sur son appréhension cognitive par la projection de rêves et projets politiques, touristiques, esthétiques et économiques. Tout ceci montre bien que l’approche géographique ne peut désormais plus s’identifier avec une seule discipline monolithique, mais doit nécessairement faire l’objet d’un engagement pluriel où trouvent leur place les méthodologies de l’analyse littéraire ou de la recherche historique, tout comme les approches dérivant de l’histoire de l’art et de l’architecture, voire des théories politiques cognitivistes.

Ce colloque a l’ambition d’appliquer ces évolutions multidisciplinaires au Nord, interprété surtout – mais pas exclusivement – comme Europe du Nord au sens large, incluant la Scandinavie bien sûr, mais aussi l’aire néerlandophone, la région de la mer du Nord ainsi que les terres autour de la Baltique. La relation entre espaces et textes, la comparaison entre deux ou plusieurs aires géographiques, les études de cas autour de la conceptualisation de l’espace et les pratiques de maîtrise du territoire ne sont que quelques-unes des approches possibles de la thématique proposée.

Le présent colloque s’inscrit dans le cadre du projet de recherche sur les Mythèmes du Nord en circulation culturelle, qui organise des rencontres scientifiques depuis 2016. Il se tiendra à la BNU, qui présentera de son côté, du 17 mai au 20 octobre 2019, une grande exposition intitulée Hors du monde : la carte et l’imaginaire, traitant elle aussi des liens entre géographie et imagination.

Langues de travail : français, anglais.
Date limite pour propositions 31 octobre 2018 à : tmohnike@unistra.fr; roberto.dagnino@gmail.com

Appel à contributions : Mythes et réalités de l’arctique – Nordiques n° 37

Appel à contributions : Mythes et réalités de l’arctique – Nordiques n° 37

La région arctique est l’objet aujourd’hui d’un intérêt économique et géopolitique sans précédent grâce aux gisements de pétrole et de gaz et à l’ouverture annoncée des passages du Nord-Est et du Nord-Ouest à l’exploitation commerciale. Cette « ruée vers le nord » et les convoitises, les rivalités et les alliances politico-économiques qu’elle engendre se jouent sur un terrain marqué par une longue et complexe histoire politique et culturelle. L’arctique est marqué par des conditions climatiques et des expériences historiques qui ont façonné des formes de vie sociale, des organisations politiques et des constructions identitaires particulières. Il est une région de richesses et de contrastes, de peuples indigènes et de populations venues d’ailleurs, de nature menacée et de technologies de pointe, de tourisme rayonnant mais problématique, de projets portés par les États et de formes de coopération internationale, d’histoire ancienne et de projets d’avenir.

Le numéro 37 de la revue Nordiques cherche à présenter et analyser les mythes et les réalités de l’arctique défini dans un sens large, qui couvre les régions septentrionales de la Finlande, de la Suède et de la Norvège, l’Islande, le Groenland, et les régions transfrontalières comme la Russie et le Canada du nord.

Quels sont les enjeux actuels de la gestion politique des régions et des ressources. Sont-ils à lire sous une optique néo- ou postcoloniale ? L’arctique est-il un territoire disputé dans son historiographie, dans sa mémoire, dans son identité et dans ses représentations ? Quels récits et quels genres de représentation littéraire ou artistique rendent compte des tensions et des aspirations qui s’y croisent ? Ces questions pointent vers quelques interrogations importantes, mais n’épuisent pas l’ensemble de la problématique.

Fidèle à son ouverture disciplinaire, la revue accueillera des propositions qui mobilisent les études littéraires et culturelles, la géographie, la sociologie, l’économie, la politique ou d’autres champs en lien avec la thématique des « mythes et réalités de l’arctique ». Les avis d’intention pourront être adressés à harri.veivo@unicaen.fr avant le 15 juin 2018. Les articles de 40 000 signes maximum, références comprises, devront être remis avant le 31 octobre 2018 pour une publication en printemps 2019.

Thème : Overlay par Kaira.