AAC/CFP – APEN 2025: Le Nord comme espace de contact(s) – VIe Congrès bisannuel de l’Association pour les Études nordiques

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19 – 21 mai 2025

Université de Mons (UMONS),
Faculté de traduction et d’interprétation (FTI-EII)

APPEL À COMMUNICATIONS

Le VIe Congrès de l’Association pour les Études nordiques (APEN) sera organisé en Belgique du 19 au 21 mai 2025 par le Service NORD de la Faculté de traduction et d’interprétation – École d’interprètes internationaux (FTI-EII) de l’Université de Mons.

Cette nouvelle édition d’un événement désormais bien établi a pour ambition de réunir chercheuses et chercheurs, doctorant(e)s et professionnel(le)s intéressé(e)s par les mondes scandinave et nordique afin de renforcer les liens entre spécialistes, nourrir et dynamiser les futurs travaux, et rendre compte de l’état de la recherche en Études nordiques indépendamment des domaines où elle s’exprime. À ce titre, l’appel concerne l’ensemble des champs disciplinaires des sciences humaines et sociales, dès lors qu’elles trouvent dans la thématique nordique un espace fécond où s’exprimer.

Au travers de sa thématique, ce sixième Congrès a pour ambition d’explorer le Nord comme « espace de contact(s) ». La notion est ouverte à un large éventail de réappropriations et paraît particulièrement adaptée à une région qui, paradoxalement, est volontiers qualifiée de « périphérique » tout en pouvant se prévaloir d’une certaine centralité puisque fréquemment glorifiée ou érigée en modèle dans de nombreux débats. Dans le sillage de cette thématique, nous proposons aux chercheurs d’envisager la notion d’« espace de contact(s) » de l’une ou l’autre façon suivante (sans que la liste soit exhaustive) pour leur soumission :

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Colloque :  L’objet livre et les avant-gardes littéraires et artistiques dans les espaces germanophones et nord-européens de 1945 à nos jours

Dates

17, 18 et 19 octobre 2024 à Strasbourg

Strasbourg est la capitale mondiale du livre selon l’UNESCO en 2024, ce qui est l’occasion d’organiser un colloque sur les liens entre l’objet livre et les avant-gardes :

Comment l’objet livre interroge-t-il le concept d’avant-garde ? Comment les avant-gardes interrogent-elles l’objet livre ?

Programme

Atelier

Jeudi 17 octobre 2024 14h-17h, BNU

Atelier créatif avec les étudiant.e.s de l’université de Strasbourg : créer un objet livre avant-gardiste. Sur inscription, dans la limite des places disponibles : https://framaforms.org/inscription-ateliers-visites-objet-livre-oct2024-1727713583

Colloque

Vendredi 18 octobre 2024 10h00-16h00, salle de la Table Ronde à la MISHA

Le colloque rassemblera des chercheurs et chercheuses des études germaniques et scandinaves et abordera différents supports (livres d’artiste, revues, programmes de théâtre, catalogues d’exposition,…) de diverses aires géographiques (Autriche, Danemark, RDA, RFA, Suède) tout en interrogeant la notion d’avant-garde. Durant le colloque sera proposée une exposition éphémère de livres en lien avec la thématique de la manifestation (également dans la salle de la Table Ronde).

Entrée libre dans la limite des places disponibles

10h – 10h15: Ouverture

10h 15 – 10h45:  Sibylle Goepper (Université Jean Moulin Lyon 3)
Livres d’artiste dans l’underground de RDA : une réappropriation des médiums de l’avant-garde dans les années 1980

10h45  Café

11h – 11h 30 :  Raphaël Jamet (Université de Strasbourg)
Quand l’image fait texte : importance et nécessité de la composition dans trois livres d’Asger Jorn (Signes Gravés, La Corne d’or, La Langue verte et la cuite)

11h30 – 12h00 :  Emmanuel Reymond (Université de Strasbourg)
Du Livre au vivant et retour : matérialité, action et collectif dans les palimpsestes d’Andreas Vermehren Holm

12h – 13h30 Pause déjeuner

13h30 – 14h : Corentin Jan (Université Sorbonne Nouvelle / Ludwig-Maximilians-Universität München)
Fonctions de l’objet-livre pour les avant-gardes théâtrales : dramaturgie augmentée et positionnement institutionnel à la Schaubühne et à la Volksbühne de Berlin

14h-14h30

Elisabeth Kargl (Nantes Université) & Aurélie Le Née (Université de Strasbourg)
L’actionnisme viennois et le livre : une union impossible?

14h30 Café

15h-16h : Exposition éphémère 

Atelier collectif de synthèse autour des objets-livres et des avant-gardes

Lecture – performance

Vendredi 18 octobre 2024 17h30-19h00, jardin intérieur du collège doctoral européen

Lecture-performance du micro collectif de poétesses suédoises Beata Berggren et Helena Eriksson
Entrée libre dans la limite des places disponibles

Visite & Table-ronde

Samedi 19 octobre 2024 9h00-12, BNU

Exploration du fonds de la BNU : présentation exceptionnelle des réserves et de beaux livres en lien avec la thématique du colloque.

Table-ronde avec des éditeurs indépendants d’objet-livres

Sur inscription, dans la limite des places disponibles : https://framaforms.org/inscription-ateliers-visites-objet-livre-oct2024-1727713583

Organisation et financement

Raphaël Jamet et Aurélie Le Née, Maîtres de conférences à l’université de Strasbourg

Cette manifestation scientifique est soutenue par l’Idex Université et Cités dans le cadre de Strasbourg Capitale Mondiale du Livre 2024 et par l’UR 1341 Mondes Germaniques et Nord-Européens

Séminaire de recherche – Les féministes nordiques n’ont pas froid aux yeux

Séminaire de recherche – Les féministes nordiques n’ont pas froid aux yeux

Savez-vous pourquoi les féministes nordiques n’ont pas froid aux yeux ?

Le séminaire de recherche sur le féminisme dans les productions nordiques contemporaines organisé par Frédérique Toudoire-Surlapierre se tiendra le vendredi 4 octobre 2024 de 9h30 à 11h dans la salle 310 du Centre Malesherbes de Sorbonne Université (108 Bd Malesherbes, 75017, Paris).

Les intervenantes seront Marie-Laure Delaporte de l’Université Paris-Nanterre et Minhee Kim de l’Université Paris 8. 

Colloque international “Feu (sur) le canon”, Sorbonne Université, Paris, France. 19-21 juin 2025

Colloque international “Feu (sur) le canon”, Sorbonne Université, Paris, France. 19-21 juin 2025

Le concept de canon littéraire est profondément paradoxal. Si l’existence du canon ou de canons n’est généralement pas remise en cause, la définition même de la notion est fluctuante et ses contours, c’est-à-dire ce que l’on considère comme relevant du canon, ne font pas, loin s’en faut, objet de consensus. Désignant un ensemble de textes au statut presque sacré et aux qualités littéraires aussi incontestables qu’inégalées, le canon représente aussi les œuvres perçues comme pionnières dans l’établissement et la mise en œuvre d’une esthétique donnée. Ayant fonction de modèles et de cadres normatifs, elles appellent une postérité soucieuse d’en respecter les codes. Sont également considérées « canoniques » les œuvres qui constituent les fondations mêmes d’une culture littéraire noble et dont la lecture est incontournable. Connaître ces textes et en reconnaître les vertus sont dès lors des marques d’appartenance culturelle – et, plus largement, sociale. 

Aussi commodes ces définitions soient-elles, en occultant le rôle du temps et de l’espace, elles postulent toutefois de façon trompeuse la stabilité du canon. Celui-ci, en d’autres termes, se structure autour des principes en réalité toujours inatteignables de l’identité à soi et de l’immuabilité. Toutefois, ce qu’est le canon littéraire et quelles œuvres et auteur(e)s il recouvre est indissociable de la chronologie et du lieu. Comme le font observer Didier Alexandre et Michael Bernsen : « Le canon des érudits du XVIème siècle diffère de celui du XXème siècle, sans que l’on puisse réduire ces différences à la seule référence au monde culturel gréco-latin » (Alexandre et Bernsen 2017, 7). 

À rebours de ce qu’avance Harold Bloom, héraut de la canonicité masculine et occidentale, l’on peut affirmer que la liste ouverte et souvent remaniée des œuvres et auteurs canoniques varie d’un moment et d’un lieu à l’autre du monde et pas seulement du monde occidental. S’il existe bel et bien un canon, produit quelque peu flou ou (plus positivement) dynamique de la littérature, il ne peut être conçu indépendamment des forces qui lui confèrent (pour un temps) forme et autorité, c’est-à-dire de ce que l’on peut appeler métaphoriquement « la fabrique du canon ». Pour l’historienne de l’art Griselda Pollock, la canonicité repose principalement sur deux arguments spécieux (Pollock 1999, 3-21; 2007, 45-69). Le premier est que la qualité des œuvres élevées au canon serait révélée spontanément, évidente et qu’elle serait, dès lors, universelle. Le second est que l’inclusion d’un auteur dans le cercle prestigieux des écrivains canoniques résulterait purement d’un accomplissement individuel exceptionnel. Ces principes cachent habilement que ce sont, de fait, des acteurs tiers qui, en toute subjectivité et pour des motifs idéologiques, catapultent œuvres et auteurs au rang de modèles. Pollock ajoute ainsi que les faiseurs de canon et les auteurs qu’ils ont promus sont très majoritairement des hommes blancs et hétérosexuels et que le canon constitué sert à la fois de symbole et de rempart de leur pouvoir.

Qui ou qu’est-ce qui est à l’œuvre dans la création du canon littéraire, en d’autres termes, quels sont les rouages qui font tourner la fabrique du canon ? Dans le sillage de ses six journées d’étude (2023-2025), le colloque final du projet Canon Factory cherchera, dans un premier questionnement, à approfondir l’analyse des institutions et des personnes impliquées dans la formation du canon dans les quatre aires linguistiques et culturelles choisies comme champs exploratoires : les littératures anglophones, germanophones, néerlandophones et nordiques. 

Avec l’arrivée des études féministes, postcoloniales, queer et sur le genre, le canon et ceux qui le font ont été au cœur de ce que Pollock appelle des « guerres culturelles ». La critique de leur hégémonie, menée par des groupes marginalisés et désireux d’être reconnus, ce que David Fishelov (Fishelov 2010, 30-43) appelle l’opposition entre le « camp du beau » et le « camp du pouvoir » (« the beauty  party» et « the power  party»), s’est accompagnée du désir de voir légitimé(e)s des auteur(e)s et des productions jusqu’alors exclu(e)s de la littérature. De nouvelles formes et esthétiques sont apparues dans le champ du littéraire et, à la faveur d’un mouvement anti-élitaire contestant le modèle humaniste libéral d’éducation par le livre canonique (Löffler, 2017, 7), leur valeur a été plus largement reconnue, au-delà même des cercles autorisés de la critique. Ce mouvement a sans doute aussi permis l’émergence d’un canon réel recouvrant les œuvres lues véritablement, distinctes de celles du canon idéel. Ce canon de fait serait ainsi voué à être, selon Christine Meyer, « le produit transitoire d’un processus en cours qui cherche à développer et rénover la liste des œuvres de référence (‘Kanonbildung’) » (« the transitory fruit of an ongoing process of development and renovation of the works of reference (‘Kanonbildung’) », Meyer 2023, 29).

Qu’elle soit idéologique, esthétique, ou les deux, la critique du canon et la reconnaissance progressive de voix et de textes jusqu’alors marginalisés voire ostracisés constitueront le second axe de recherche du colloque. Ce dernier permettra de mettre l’accent sur des évolutions relativement récentes et abordera plus spécifiquement les littératures post- et décoloniales, LGBTQAI+, performées (des expérimentations théâtrales radicales jusqu’au spoken word et au slam poétique) de même que la bande dessinée et les romans graphiques. Qu’advient-il lorsque la fabrique du canon a été remise en question ?

Dans un récent article paru sous le titre « Do We Need To Dismantle the Literary Canon? » dans le Guardian, l’enseignant, journaliste et essayiste Jeffrey Boakye affirme qu’en ce qui concerne les programmes scolaires de littérature, il serait tentant de faire table rase du canon patriarcal et blanc et d’ « opérer un retour de balancier qui, s’éloignant de tous ces hommes blancs, vieux et valides, les remplace par quelques chose de différent, ‘d’autre’, par des auteur(e)s marginalisé(e)s en raison de leur genre, leur ethnicité, leur classe, leur orientation sexuelle et la façon dont on les racise » (« make the pendulum swing away from all those stale, pale, able-bodied males and replace them with something different, something ‘other’, authors who have been marginalised by race, gender, ethnicity, class and sexuality ».) Moins radical, le mode opératoire qu’il propose invite à ménager une place importante à la subjectivité et à l’expérience vécue des enseignant(e)s pour choisir les œuvres proposées à leurs élèves. Cette démarche libératoire décloisonne le canon pour y inclure des textes de tous horizons, attendu que le programme doit être « tout ce que nous voulons qu’il soit » (« anything we want it to be »). Il s’agit selon lui de dénicher, collecter et faire dialoguer entre eux de manière inattendue des textes choisis personnellement pour faire émerger « quelque chose de nouveau » (« something new ») (The Guardian, 12 juin 2023). 

Mais qu’est-ce précisément que cette « chose nouvelle » ? Suppose-t-elle ou non une opposition frontale au canon des œuvres consacrées et à la culture dite légitime ? Il s’agit là de la troisième aire que le colloque cherchera à circonscrire en s’intéressant à la création de canons nouveaux et alternatifs et en posant une question connexe : est-il ou non possible de penser le littéraire sans canon ? Quelles sont les stratégies auxquelles recourent les auteur(e)s qui refusent d’être associé(e)s à un nouveau mouvement de canonisation, notamment parce que, comme le rappelle Henry Louis Gates Jr. en le désacralisant, le canon est aussi « le livre de lieux communs de notre culture partagée » (« the commonplace book of our shared culture », Gates 1992, 21) ? S’ils se maintiennent dans une position marginale, n’en viennent-ils pas cependant et paradoxalement à affirmer leur auto-canonisation ?

Nous accueillerons des communications de 30 minutes en anglais ou en français consacrées à l’une ou l’autre des aires linguistiques et culturelles du projet ou, dans une perspective comparatiste, à plusieurs simultanément. Sans s’y limiter nécessairement, les travaux pourront porter sur :

  •  le / les processus de canonisation : analyses diachroniques du canon et de ses fluctuations ; l’influence des prix et récompenses littéraires, des maisons d’édition, des programmes scolaires et universitaires, des anthologies, des académies et canons nationaux ; la canonicité et les média / les réseaux sociaux
  • la remise en cause du canon : « guerres culturelles » et guerres du canon, origines, formes, étendue ; « l’Empire vous répond », littérature postcoloniale, pratique décoloniale, littérature de la (post)migration ; visibilité accrue d’auteur(e)s et formes tenu(e)s jusqu’alors pour non canoniques : écriture expérimentale, littérature performée, œuvres LGBTQAI+, œuvres inter- ou multimédiales (bande dessinée, roman graphique), textes recourant aux sociolectes / dialectes 
  • nouveaux canons : nouvelles formes et leur institutionnalisation, leur marchandisation, le succès populaire et la critique ; redéfinition du champ du littéraire ; négation radicale du canon ou définition de nouveaux paradigmes de canonicité ; stratégies de résistance à la canonicité ; revendication de marginalité.

Bibliographie indicative :

Ahmed, Sara. On Being Included: Racism and Diversity in Institutional Life. Durham: Duke University Press, 2012.

Algee-Hewitt, Mark et Mark McGurl. “Between Canon and Corpus: Six Perspectives on 20th-Century Novels.” Pamphlets of the Stanford Literary Lab, 2015. https://litlab.stanford.edu/LiteraryLabPamphlet8.pdf. Consulté le 20 septembre 2024.

Assmann, Aleida. „Kanonforschung als Provokation der Literaturwissenschaft.“ In Von Heydebrand, Renate, ed. Kanon Macht Kultur, Theoretische, historische und soziale Aspekte ästhetischer Kanonbildungen. DFG-Symposion 1996. Heidelberg: Metzler, 1998. 47-59.

Bezzola Lambert, Ladina et Andrea Ochsner. Moment to Monument: The Making and Unmaking of Cultural Significance. Bielefeld: Transcript; New Brunswick, NJ: Transaction Publishers, 2009.

Bloom, Harold. The Western Canon: The Books and Schools of the Ages. New York: Harcourt & Brace, 1994. 

Boakye, Jeffrey. “Do We Need To Dismantle the Literary Canon?” The Guardian, June 12, 2023. 

Bourguignon Annie, Konrad Harrer and Franz Hintereder-Emde, eds. Zwischen Kanon und Unterhaltung: interkulturelle und intermediale Aspekte von hoher und niederer Literatur / Between Canon and Entertainment : Intercultural and Intermedial Aspects of Highbrow and Lowbrow Literature. Berlin: Frank & Timme, 2016.

Brodersen, Randi Benedikte, ed. Kanonisk selskabsleg i nordisk litteratur. Copenhague: Nordisk Ministerråd, 2013. 

Canon et mémoire culturelle. Œuvres canoniques et postéritéÉtudes Germaniques 62.3 (2007). 

Didier, Alexandre et Michael Bernsen, eds. Un canon littéraire européen? : Actes du colloque international de Bonn des 26, 27 et 28 Mars 2014 ; A European Literary Canon? Acts of the Bonn International Colloquium of 26, 27 and 28 March 2014. Janvier 2017. https://www.europaeische-kulturen.uni-bonn.de/medien-europaeische-kulturen/1_alexandre-bernsen-introduction.pdf. Consulté le 20 septembre 2024. 

Fishelov, David. Dialogues with/and-Great Books: The Dynamics of Canon Formation. Brighton: Sussex Academic Press, 2010.

Gates, Henry Louis Jr. “The Master’s Pieces: On Canon Formation and the African American Tradition.” In Loose Canons: Notes on the Culture Wars. Oxford: Oxford University Press, 1992. 17-42.

Gauthier, Vicky, Camille Islert et Martine Reid. “‘Faire éclater le canon, arriver à un discours commun sur la littérature.’” GLAD! Revue sur le langage, le genre, les sexualités 12 (juillet 2022). DOI : https://doi.org/10.4000/glad.4585. Consulté le 20 septembre 2024.

Goldstein, Claudia: “Comics and the Canon: Graphic Novels, Visual Narrative, and Art History.” In Teaching the Graphic Novel. Ed. Stephen E. Tabachnick. New York: Modern Language Association of America, 2009. 254‑261.

Heede, Dag, Anne Heith et Ann-Sofie Lönngren, eds. Rethinking National Literatures and the Literary Canon in Scandinavia. Cambridge: Cambridge Scholars Publishing, 2015. 

Huggan, Graham. The Postcolonial Exotic: Marketing the Margins. London and New York: Routledge, 2001.

Jagne-Soreau, Maïmouna. “I don’t write about me, I write about you.” Postmigration Studies 4 (2021): 161-179.

Kiguru, Doseline. “Literary Prizes, Writers’ Organisations and Canon Formation in Africa.” African Studies 75.2 (August 2016): 202-214. DOI :https://doi-org.janus.bis-sorbonne.fr/10.1080/00020184.2016.1182317. Consulté le 20 septembre 2024.

Körber, Lill-Ann et Ebbe Volquardsen, eds. The Postcolonial North Atlantic: Iceland, Greenland and the Faroe Islands. Berlin: Nordeuropa-Institut der Humboldt-Universität, 2014.

Langgård, Karen. From Oral Tradition to Rap: Literatures of the Polar North. Ilisimaturarfik: Forlaget Atuagkat, 2011. 

Larsen, Peter Stein. “Nordisme, kanonisering og kvalitetskriterier: Tre vinkler på Nordisk Råds Litteraturpris.”Reception 78 (2019): 29-39.

Löffler, Philipp. “Introduction: The Practices of Reading and the Need for Literary Value.” In Reading the Canon: Literary History in the 21st Century. Ed. Philipp Löffler. Heidelberg: Universitätsverlag Winter, 2017. 1-20.

Loman, Andrew. “‘That Mouse’s Shadow’: The Canonization of Spiegelman’s Maus.” In The Rise of the American Comics Artist: Creators and Context. Ed. Paul Williams and James Lyons. Jackson: University Press of Mississippi, 2010. 210-234.

Malkani, Fabrice, Anne-Marie Saint-Gille et Ralf Zschachlitz, eds. Canon et identité culturelle. Élites, masses, manipulation. Saint-Étienne : Publications de l’université de Saint-Étienne, 2010.

Malkani, Fabrice et Ralf Zschachlitz, eds. Pour une réelle culture européenne ? Au-delà des canons culturels et littéraires nationaux. Paris : L’Harmattan (« coll. De l’Allemand »), 2012.

Meyer, Christine. Questioning the Canon: Counter-Discourse and the Minority Perspective in Contemporary German Literature. 2021. Berlin and Boston: De Gruyter, 2023.

Olusegun-Joseph, Yomi. “Canons and Margins: Contemporary Nigerian Writing, Father-Surveillance Criticism and Kindred Economies of Othering.” African Studies Quarterly 20.2 (2021): 62-79. https://asq.africa.ufl.edu/wp-content/uploads/sites/168/V20i2a4.pdf. Consulté le 20 septembre 2024.

Mukherjee, Ankhi. What Is a Classic? Postcolonial Rewriting and Invention of the Canon. Stanford: Stanford University Press, 2014.  

Pollock, Griselda. “Des canons et des guerres culturelles.” Trad. Séverine Sofio et Perin Emel Yavuz. Les cahiers du genre 43.2 (2017): 45-69.

Pollock, Griselda. Differencing the Canon: Feminist Desire and the Writing of Art’s Histories.London and New York: Routledge, 1999. 3-21.

Ponzanesi, Sandra. The Postcolonial Cultural Industry: Icons, Markets, Mythologies. Houndmills: Palgrave Macmillan, 2014.

Ripple, Gabriele et Simone Winko, eds. Handbuch Kanon und Wertung. Theorien, Instanzen, Geschichte. Heidelberg: Metzler, 2013.

Thomsen, Mads Rosendahl. Mapping World Literature: International Canonization and Transnational Literatures. Bloomsbury Publishing, 2008.

Van Alphen, Ernst and Maaike Meijer, eds. De canon onder vuur. Nederlandse literatuur tegendraads gelezen. Amsterdam: Van Gennep, 1991.

Van Deinsen, Lieke, Anthe Sevenants et Freek Van de Velde. De Nederlandstalige literaire canon(s) anno 2022. Een enquête naar de literaire klassiekenRapportage. Gent: Koninklijke Academie voor Nederlandse Taal en Letteren, 2022.  https://ctb.kantl.be/assets/files/pages/files/De_Nederlandstalige_literaire_canon(s)_anno_2022_-_Een_enquête_naar_de_literaire_klassieken_Rapport_(voorpublicatie).pdf. Consulté le 20 septembre 2024.

Von Heydebrand, Renate, ed. Kanon Macht Kultur. Theoretische, historische und soziale Aspekte ästhetischer Kanonbildungen. DFG-Symposion 1996. Heidelberg: Metzler, 1998.

Vrouwen en de canon. Nederlandse Letterkunde 2.3 (1997).  https://www.dbnl.org/tekst/_ned021199701_01/_ned021199701_01_0020.php. Consulté le 20 septembre 2024.

Weinmann, Frédéric et Ralf Zschachlitz, eds. Canon et traduction dans l’espace franco-allemandCahiers d’Études Germaniques 59 (2011).

Calendrier de soumission :

  • Merci d’adresser d’ici au 16 décembre 2024 une proposition de communication en 400 mots maximum en français ou en anglais (Times New Roman 12 ; espace simple ; entièrement justifiée) ainsi qu’un titre provisoire, le nom complet de l’auteur.e, son affiliation institutionnelle et une courte notice bio-bibliographique à l’adresse canon_factory@sorbonne-universite.fr
  • Confirmation des propositions retenues après avis du comité scientifique : 24 janvier 2025.
  • Par ailleurs, les communiquant.e.s seront invité.e.s à soumettre leurs textes en anglais (qu’ils aient ou non été présentés dans cette langue au colloque) en vue d’une évaluation en double aveugle et publication. La date limite pour l’envoi des articles est fixée au 1er septembre 2025.

Conférencier.e.s invité.e.s :

  • Pr. Ulrike Draesner, Universität Leipzig ;
  • Pr. Michelle Keown, University of Edinburgh ;
  • Pr. Thomas Mohnike, Université de Strasbourg.

Artiste invitée :

Parisa Akbarzadehpoladi (arts visuels ; NL).

Comité d’organisation :

  • Dr Kim Andringa (études néerlandophones ; REIGENN) ;
  • Dr Sylvie Arlaud (études germaniques ; REIGENN) ;
  • Dr Alessandra Ballotti (études nordiques ; REIGENN) ;
  • Pr Bernard Banoun (études germaniques ; REIGENN) ;
  • Dr Jaine Chemmachery (études anglophones ; VALE) ;
  • Dr Éric Chevrel (études germaniques ; REIGENN) ;
  • Dr Guillaume Fourcade (études anglophones ; VALE) ;
  • Arina Giliazova (chargée de médiation scientifique) ;
  • Dr Jean-François Laplénie (études germaniques ; REIGENN) ;
  • Dr Benjamine Toussaint (études anglophones ; VALE).

Comité scientifique :

  • Pr Jacqueline Bel (études néerlandophones ; Vrije Universiteit, Amsterdam) ;
  • Dr Cédric Courtois (études anglophones ; CECILLE, Lille) ;
  • Dr Bastien Goursaud (études anglophones ; CERCLL, Amiens) ;
  • Dr HDR Christine Meyer (études germaniques ; CERCLL, Amiens) ;
  • Pr Dan Ringgaard (études nordiques, Aarhus).
Kierkegaard and French Laïcité

Kierkegaard and French Laïcité

October, 9th 2024—October, 10th 2024

“The French would never understand him,” predicted Mrs. Regine Schlegel, Kierkegaard’s former fiancée, in an interview she gave a few years before her death. It is not clear why Mrs. Schlegel thought that the French would never understand Kierkegaard’s thought as she did not explain herself any further, but if she were right, a conference on Kierkegaard and French laïcité would be of little interest. She seems to have been mistaken though, as the French reception of his thought has been prolific, spurring a broad and intense debate about existence, individuals’ freedom of choice and religious phenomena. However, despite its diversity and richness, the reception of Kierkegaard has rarely discussed the relation between his work and the specific concept of French laïcité.

What is French laïcité? It is usually said that there are two conceptions of laïcité. The first one is traditional and has its roots in the 1905 law on the Separation of the Churches and the State. This law aimed to prevent any state persecution of religious minorities, as it had been the case during the Wars of Religion. It also hoped to constrain the political power of the Catholic Church. The second conception of laïcité is considered more offensive and appeared around twenty years ago. It requires religious neutrality from citizens working for the State and from pupils in public schools. In 2004, a law passed to ban conspicuous religious symbols in public schools. In fact, by having an education system that does not support any particular religious view, the State aims to fight proselytism, communitarian withdrawals and sectarianism. In that case, l’école de la République aspires to show pupils that religion is not determined by birth, but is something that individuals can freely choose or reject.

The common aim of both conceptions is to allow religious plurality and provide religious freedom as well as prevent misconduct from religious communities. In other words, French laïcité is supposed to be an answer to the historical process of secularization that, despite predictions, did not end up with the disappearance of beliefs in the West but with more varied beliefs that cohabit. Laïcité hopes to create a space of vivre-ensemble.

Nevertheless, French laïcité also has its detractors. It has, for example, been criticized for being an attempt to suppress religious phenomena, thus trying to create an atheistic State where religions would not be allowed any political voice. In that case, the goal would be to erase them from the public sphere, which would, by extent, mean that laïcité failed to provide religious freedom.

It is obvious that Kierkegaard does not address the concept of laïcité directly as the word itself is not present in his writings. One can nevertheless find ample resources to address and discuss the question that laïcité represents and the issues of religious life, religious pluralism, and freedom. Kierkegaard’s understanding of existence as interiority and choice, his late “Attack Upon Christendom,” his concept of the crowd and his desire to describe various ways of life, could all be relevant to the debate. Kierkegaard is a religious author who sees faith as an existential need, but at the same time he offers a harsh critique of institutionalized religion and of the Church.

This conference does not aim to talk about Kierkegaard’s own religious context, but hopes to give Kierkegaardian accounts—thus using Kierkegaardian concepts and theses—to discuss the contemporary issues that come with religious plurality and religious freedom in the private and public spheres.

Is French laïcité compatible with a Kierkegaardian conception of religiosity? Does laïcité provide a space for religious freedom and the expression of faith? Is the disappearance of a State Church synonymous to the end of its religion in a country? In a Kierkegaardian perspective, what

place should religions have in the public and political spheres and to what extent should the State be allowed to determine how individuals and communities express their religious beliefs?

*

This Conference is organized by the French Institute of Denmark in Cassandre Caballero (CURAPP-ESS, University of Picardie Jules

collaboration with Verne and Søren

Kierkegaard Research Centre, University of Copenhagen) and René Rosfort (Søren Kierkegaard Research Centre, University of Copenhagen).

Program

October, 9th 2024

10:00-10:15. Words of Welcome.

Morning session (Chairperson: Aaron J. Goldman)

10:15-11:15. Sacha Sydoryk: “Everything You Always Wanted to Know About French Laïcité (But Were Afraid to Ask).”

11:15-11:30. Coffee Break

11:30-12:30. René Rosfort: “Becoming Human Through Faith: Kierkegaard’s Secularization of Religion.”

12:30-13:30. Lunch

Afternoon session (Chairperson: Anna Ravn Mortensen)

13:30-14:30. Cassandre Caballero: “‘Why are the French so Afraid of Kierkegaardian Answer to a Question I once got.”

the Religious?’ A

14:30-14:45. Coffee Break

14:45-15:45. Armande Delage: “Kierkegaard, Education and Faith: Talking about Religion in classrooms within the Confines of Laïcité.”

October, 10th 2024

Morning session (Chairperson: Michael Au-Mullaney)

10:00-11:00. Mélissa Fox-Muraton: “Spaces of Everyday Existence: Kierkegaard, Laïcité and Public Policy.”

11:15-11:30. Coffee Break

11:30-12:30. Bjarke Mørkøre Stigel Hansen: “Radical Secularity: Reconsidering the Question of Faith in Derrida and Kierkegaard.”

12:30-13:30. Lunch

Afternoon session (Chairperson: Rebecca Cecilie Hoffman)

13:30-14:30.    Oliver Norman: “Drag Queens, Icons, and Idols:  Blasphemy  in  a Kierkegaardian Context?”

14:30-14:45. Coffee Break

14:45-15:45. Malwina A. Tkacz: “Exploring Laïcité Through Kierkegaard’s Lens: Law, Ethics, and Secularization.”

15:45-16:00. Concluding Words.

*

Location: Institut Français du Danemark, Rolighedsvej 37, 1958 Frederiksberg C and online.

If you wish to attend in person, please register here : https://billetto.dk/fr/e/kierkegaard-and- french-laicite-billetter- 1082542?utm_campaign=copy_link&utm_content=2&utm_medium=share&utm_source=org aniser

If you wish to attend online, please contact Mélissa Rahmouni (mr@institutfrancais.dk) or Axel Raphalen (ar@institutfrancais.dk) in order to receive the link.

Icelandic regional pronunciation: Recent developments and attitudes

Icelandic regional pronunciation: Recent developments and attitudes

Ásgrímur Angantýsson (University of Iceland)

Le 3 octobre 2024 – 14h – Laboratoire CRISCO – Université de Caen Normandie, campus 1 (bât. N3)

The goal of this talk is to shed light on how individuals change their pronunciation through the lifespan and the extent to which conscious and subconscious language attitudes play a role in explaining such real-time linguistic changes, using the uniquely documented development of local phonological variation in Iceland as a test case. Selected results from the first data collection phase of the research project Regional pronunciation, attitudes and real-time change (https://pronunciation.hi.is/) will be presented.

Voir la suite du résumé à ce lien.

Conférence en anglais.

Contact : rea.peltola@unicaen.fr

Crise religieuse et dissidence : Les cultures politiques scandinaves face à l’altérité radicale (XVIe-XXe siècles)

Crise religieuse et dissidence : Les cultures politiques scandinaves face à l’altérité radicale (XVIe-XXe siècles)

Le lien entre identité religieuse luthérienne et culture du consensus dans l’univers scandinave (et en Suède plus particulièrement) a fait l’objet, au cours des dernières décennies, d’analyses fécondes – qui ont mis en lumière les sources religieuses et doctrinaires de différents traits des « modèles nordiques » : de l’éducation à l’État-providence, de la musique à l’urbanisme. Dans la notion de Statskyrka – que la folkhem sociale-démocrate a préservée jusqu’à l’aube du 3e millénaire – une notion de légitimité politique est foncièrement attachée au respect d’une orthodoxie. Dès lors, sur les notions de pluralisme, ou de désordre spirituels, s’étend l’ombre de l’hérésie.

Le programme du séminaire présenté ci-dessous se propose de saisir les implications culturelles de ce modèle par ses marges – en se penchant sur des trajectoires intellectuelles et biographiques marquées à la fois par l’altérité religieuse et par la remise en cause « scandaleuse », sous différentes formes (récit de voyage, conversion…) de l’ethos et de la spiritualité dominantes.

Dans quelques cas, ces postures (une autre face, pourrait-on spéculer, du primat de la conscience individuelle dans l’échelle des valeurs protestantes) amènent au scandale ; dans d’autres, au rejet, à l’exil intérieur, ou à l’émigration. Parfois à une contribution féconde au débat d’idées, dont la singularité s’enracine, aussi, dans une vision du monde antagoniste au mainstream.

Par la diversité des exemples régionaux et des cas historiques traités (du Stormaktstid à la folkhem) le programme essaie de capturer la continuité, mais aussi les inflexions diverses du phénomène de la dissidence religieuse (entre résistance culturelle et choix individuel) – en ouvrant vers le multiculturalisme contemporain, qui fait de l’altérité non plus la figure du péché, mais une dimension (sous certaines conditions) légitime et valorisée.

PROGRAMME DES SÉANCES

14h-16h

14 Octobre 2024

Bât. 4 Patio – salle 4202 (2e étage)

Tomas LINDBOM, journaliste et écrivain (Stockholm)

« L’exception Tage Lindbom (1909-2001) : un critique de la sécularisation au cœur de la modernité politique suédoise ».

Présenté par Piero S. Colla (MGNE – Strasbourg)

25 Novembre 2024

Bât. 4 Patio – salle 4202 (2e étage)

Lisa CASTRO, université Toulouse II Jean Jaurès, Laboratoire FRAMESPA

« Les reines Désirée et Joséphine de Suède et de Norvège : deux catholiques à la cour de Suède (1810-1872) ».

Présenté par Alessandra Orlandini Carcreff (MGNE – Strasbourg)

9 Décembre 2024

MISHA – sale 140 Océanie

Pehr ENGLÉN , université de Fribourg (Allemagne)

« Du désenchantement à l’ésotérisme : les sources conceptuelles de Lars Gustafsson en tant qu’intellectuel engagé ».

20 Janvier 2025

MISHA – salle de la table ronde

Présentation de l’ouvrage Forgotten Roots of the Nordic Welfare State in Protestant Cultures, à la présence des responsables du volume : Thomas Mohnike et Søren Blak Hjortshøj

17 Février 2025

MISHA – salle de la table ronde

Alessandra ORLANDINI CARCREFF, université de Strasbourg, MGNE

« Les Samis païens en Suède chrétienne, une cohabitation controversée : la Lapponia de Johannes Scheffer (1675) ».

17 Mars 2025

MISHA – salle de la table ronde

Pierre SALVADORI, Sorbonne Université, Centre Roland Mousnier, UMR 8596

« Cartographies d’exil : résistances savantes à la Réforme suédoise au XVIe siècle ».

Présenté par Alessandra Orlandini Carcreff (MGNE – Strasbourg)

14 Avril 2025

MISHA – salle de la table ronde

Piero S. COLLA, laboratoires Agora et MGNE

« Rhétoriques de l’altérité dangereuse face au conflit mondial : la mobilisation du Göteborgs Handels- och Sjöfarts-Tidning en faveur des réfugiés juifs comme révélateur ».

AAC : Écritures du travail : pour une approche comparatiste (1875 – 1975) 

AAC : Écritures du travail : pour une approche comparatiste (1875 – 1975) 

Le travail fait partie intégrante de l’humanité : les traces archéologiques les plus lointaines témoignent de l’activité laborieuse. Depuis la rationalisation du travail, accentuée au XIXème siècle par l’industrialisation, de nombreuses sociétés humaines sont majoritairement composées d’une classe laborieuse, paysanne, ouvrière et employée, faisant du travail un sensible partagé, un dénominateur permettant une expérience commune par-delà les frontières nationales et allant jusqu’à définir l’identité d’un individu. Pourtant, un silence étrange enveloppe le sujet du travail en littérature, sujet qui, selon l’expression de M. Denning, « résiste[rait] à la représentation[1] ». Mais n’est-ce pas plutôt le champ littéraire qui résiste au travail que le travail qui résiste à la littérature ? Car, pour un sujet qui « résiste à la représentation », cette dernière a pourtant été éclectique, foisonnante et diverse.

On ne peut alors que se réjouir de ce qu’il convient d’appeler une dynamique de la recherche en sciences humaines ces dernières années sur le sujet du travail comme en témoignent les colloques « Représentations du travail. Littérature, histoire, sciences sociales, histoire de l’art, cinéma » (UNIL, 2021) et les Rendez-vous de l’Histoire (« Le Travail », Blois, 2021) ainsi que « Les Fables du tri. Travail, entreprise et conflits éthiques dans la littérature et le cinéma des XXe et XXIe siècles » (Strasbourg, 2022). Enfin, notons les événements à venir, qu’il s’agisse de « Enjeux écologiques des littératures du travail françaises et francophones » (Sorbonne Nouvelle, 2024) ou de « Faut-il imaginer Sisyphe heureux ? » (Strasbourg, 2024) Nous aimerions nous inscrire dans le sillage de ces projets, mais surtout dans celui de l’OBERT (Observatoire Européen des Récits du Travail) et de ses colloques « Narrating Labour : Posture and Positionality » (OBERT, 2023) et « Women and Work: Reframing a Narrative Relationship » (OBERT, 2024) et proposer des journées de réflexion sur les littératures du travail dans une perspective comparatiste, internationale et transdisciplinaire, comme proposaient de le faire John Lennon et Magnus Nilsson dans Working-Class Literature(s)[2]

Considérant en effet qu’« [a]ucun événement, aucune littérature d’aucune sorte ne peut se comprendre de façon satisfaisante sans une mise en relation avec d’autres événements, avec d’autres littératures[3] », il nous semble important de nous pencher sur le thème du travail par la méthode comparatiste : ces littératures s’inscrivent en effet aux croisements de champs littéraires nationaux et internationaux. De plus, cette perspective comparatiste est nécessaire du fait même de l’organisation de ces littératures du travail[4] : souvent militantes et marginales, elles s’organisent autour de revues, de partis politiques et, souvent à partir de 1917, en lien avec l’URSS et le Proletkult. Des maisons d’édition comme GIHL ou Arbeiderspers ou des revues comme International Literature (diffusée et traduite en quatre langues simultanément) créent des réseaux de diffusion et de traduction pendant une majeure partie du XXème siècle. Cette circulation a également eu comme conséquence de créer, des États-Unis au Japon, de la Russie au Pérou, de la Suède à l’Inde, des traits génériques et poétiques communs : une certaine fluidité générique, oscillant entre fiction et non-fiction, l’importance de la posture d’authenticité de l’auteur ou de l’autrice, des topoï, des structures, des images revenant d’un pays à l’autre pendant plus d’un siècle etc. Enfin, nous souhaiterions inscrire cette démarche comparatiste dans le cadre de réflexion d’un vingtième siècle décentré, depuis les écrits fondateurs d’Émile Zola pour atteindre la fin des Trente Glorieuses. Cet empan chronologique nous semble en effet particulièrement pertinent pour étudier les spécificités du travail en littérature en permettant de saisir le contexte politique et idéologique d’une définition de la classe travailleuse et des conditions d’exercices du travail nées de l’industrialisation et d’une rationalisation croissante.

Nous souhaitons décentrer notre vision des liens entre littérature et travail en transcendant les frontières nationales et la francophonie[5], en nous demandant, par exemple, ce qui rapproche les récits miniers du Français Zola (Germinal), du Chilien Lillo (Subterra) ou de l’Indien Dutt (Coir) ? En quoi Bonneff avec Aubervilliers ou Sinclair avec The Jungle proposent-ils une esthétique commune de récits sur l’abattoir et les liens entre la déshumanisation des travailleurs et la maltraitance animale ? Peut-on dégager une poétique des autrices militantes ouvrières chez Smedley (Daughter of Earth) aux États-Unis, Lopez (Journal d’une OS) en France, Carnès (Tea Rooms. Mujeres obreras) en Espagne, Moa Martinson en Suède (Kvinnor och äppelträd) ou Pagu (Parque industrial) au Brésil ? Ces récits créent de nouveaux topoï comme la grève, la manifestation, le personnage du syndicaliste : comment esthétisent-ils (ou pas) la politique (comme chez Tokunaga, Taiyō no nai machi, Etcherelli, Élise ou la vraie vie, Isabel De Toleda, La huelga ou Richard Llewellyn, How Green was my Valley?) ? Les récits maritimes du travail, loin de l’exotisme d’un Moby Dick ou de Robinson Crusoé, du Norvégien Hamsun, du Britannique Hanley, du Japonais Kobayashi, de l’apatride Malaquais ou des Français Dabit et Peisson nous présentent-ils un style du vagabondage similaire ? Et peut-on rapprocher des récits du travail de la terre comme The Grapes of Wrath de Steinbeck, les Travaux de Navel ou les nouvelles d’Ivar Lo-Johansson dans ses recueils Statarna I et II ?

Les intervenantes et intervenants pourront travailler, sans s’y limiter, sur les thèmes suivants, dans une optique comparatiste :

  • Histoire littéraire du travail : les tensions entre histoire littéraire nationale et littérature internationale / littérature mondiale ; histoire et contextualisation de la création des canons littéraires ;
  • Théorisations des littératures du travail : littérature prolétarienne, littérature populiste, littérature ouvrière, littérature révolutionnaire, réalisme socialiste, naturalisme, néo-réalisme, faction, factographie, prose documentaire, littérature non‑fictionnelle… ;
  • Champs littéraires et réseaux : communautés d’écrivains (RAPP, collectifs d’écrivains ouvriers), revues (Senki, La Gaceta literaria, Amauta, L’Humanité, New Masses, Masses, The Anvil, International Literature, Musée du soir…), sociabilités littéraires, réseaux de traduction et de diffusion, relation de mentorat (comme Upton Sinclair avec Mike Gold, Jack Conroy ou Agnes Smedley, Roger Martin du Gard avec Eugène Dabit, André Gide avec Jean Malaquais, Roman Rolland avec Panaït Istrati), stratégies éditoriales (Éditions Sociales Internationales, Cenit, Plein Chant, Nada…) ; 
  • Légitimité et illégitimité littéraire : place et discours sur les littératures du travail dans le champ littéraire ; 
  • Authenticité, expérience et la position ambiguë du témoin : les tensions entre fiction et posture d’authenticité ; la littérature du travail est-elle un « document humain[6] » ? La valeur des récits n’est-elle qu’historique ou sociologique ?
  • Plasticité générique des littératures du travail : jeu entre fiction, non-fiction, autobiographie… ; 
  • Poétique du travail : étude des réseaux imagologiques, de la récurrence de certains topoï, de certains personnages ;
  • Transdisciplinarité et intermédialité : comment articuler littérature, sociologie, sciences des techniques, histoire et économie ? ; comment s’adaptent les récits du travail au cinéma, en bande-dessinée ou sous toute autre forme artistique ? 
  • Intersectionnalité : Class studies, gender studies, subaltern studies[7], études décoloniales, études écocritiques… Le travail se situe à l’intersection de nombreuses interrogations contemporaines, dont la littérature s’était emparée parfois bien avant leurs théorisations sociologiques.

Propositions :

Les propositions de communication (3000 signes maximum) seront accompagnées d’une courte notice bio-bibliographique. Elles devront être envoyées à ecrituresdutravail@gmail.com avant le 31 janvier 2025.

Organisation :

Le colloque se déroulera à l’Université Paris Nanterre les 02 et 03 octobre 2025. Les frais d’hébergement et de transport seront à la charge des participants et des participantes. Les déjeuners et le dîner seront offerts par l’organisation du colloque. 

Organisatrices : 

Louise Bernard (Doctorante en littérature comparée, Paris Nanterre) : l.bernard@parisnanterre.fr

Victoria Pleuchot (Docteure en littérature comparée, Artois) : victoria.pleuchot@gmail.com


[1] Michael Denning, The Cultural Front. Cité par Laura Hapke, Labor’s Text. The Worker in American Fiction, New Brunswick, Rutgers University Press, 2001, p. 14 : “Work itself resists representation”.

[2] John Lennon et Magnus Nilsson, Working-Class Literature(s): Historical and International Perspectives, Stockholm, Stockholm University Press, 2017.

[3] Matthew Arnold, « On the modern element in literature » (1857), dans Selected Prose, éd. Peter J. Keating, Londres, Penguin, 1987, p. 59 : “No single event, no single literature is adequately comprehended except in its relation to other events, to other literatures.” Cité par Marx William, Vivre dans la bibliothèque du monde, Paris, Collège de France, 2020.

[4] Victoria Pleuchot, Littérature romanesque et travail précaire 1918-1939, sous la direction d’Anne-Gaëlle Weber, Université d’Artois, 2023.

[5] Comme les organisatrices de ce colloque s’efforcent déjà de le faire dans leur cahier Hypothèse Littératures du travail : Perspectives comparatistes, https://littetravail.hypotheses.org/.

[6] William Stott, Documentary Expression and Thirties America, Chicago, The University of Chicago Press, 1986, p. 6 : « Human document. »

[7] Chakravorty Spivak Gayatri, « Can the Subaltern Speak ? » in Marxism and the Interpretation of Culture, eds. Cary Nelson and Lawrence Grossberg, Basingstoke, Macmillan, 1988, p. 271–313.

Cartes scandinaves sur numistral

Cartes scandinaves sur numistral

Le fonds de la Bnu compte 340 cartes : 60 cartes générales de la Scandinavie et 280 cartes montrant la Norvège, la Suède, le Danemark et la Finlande. Pour compléter les régions du nord, on peut y rajouter l’Islande, le Spitzberg, le Groenland et la région de l’Arctique.

Ce sont essentiellement des cartes anciennes (16e au 19e siècle), gravées par des grands noms de la cartographie : Mercator, Ortelius, Janssonius, Homann… Cette partie du monde qui évoque nombre de légendes viking, de mystères, d’animaux fantastiques.

Que dire de cette carte montrant la province d’Aggerhus qui expose à droite les différentes opérations nécessaires à l’extraction du minerai jusqu’à la fabrication du fer (Homann, 1728) ?

Et ces cartes marines du 16e siècle montrant le littoral très découpé, agrémenté de rose des vents, de bateaux et d’animaux marins ?

Cette carte extraordinaire d’Ortelius montrant l’Islande (p. 6/9), terre de glace et de feu (on y voit parfaitement le volcan), aux côtes dentelées, avec au premier plan cette palette d’animaux fantastiques, effrayants (les seuls de l’atlas “Theatrum orbis terrarum, 1587)” ?

Enfin cette carte de Norvège où apparait un lion qui selon la tradition, tient entre ses pattes la hache de guerre de saint Olav ?

Découvrez toute la collection sur Numistral > Cartes scandinaves.

PS. Les cartes se trouveront aussi sous peu sur https://etudes-nordiques.cnrs.fr/.

Assistant Professor – Swedish or Norwegian Literature, Culture, and Society

Assistant Professor – Swedish or Norwegian Literature, Culture, and Society

The Department of Scandinavian at the University of California, Berkeley seeks applications for an Assistant Professor (tenure-track) in the area of Swedish or Norwegian Literature, Culture, and Society, with an expected start date of July 1, 2025. For more information about the position, including required qualifications and application materials, please visit https://aprecruit.berkeley.edu/JPF04495. The deadline to apply is October 14, 2024. With questions, please contact ISSAHR@berkeley.edu. All qualified applicants will receive consideration for employment without regard to race, color, religion, sex, sexual orientation, gender identity, national origin, disability, age, or protected veteran status.

Séminaire ‘Reflets du Nord’ (Nancy)

Séminaire ‘Reflets du Nord’ (Nancy)

Organisation : Jeremy Tranmer, Claire McKeown et Kerstin Wiedemann

L’axe Dynamiques Transnationales et Transculturelles de l’UR IDEA en collaboration avec l’UR CERCLE est heureux d’annoncer la troisième manifestation de son projet interdisciplinaire “Reflets du Nord : poétiques et politiques de l’Europe septentrionale” qui aura lieu le mercredi 3 juillet de 16h à 17h30 en A233B sur le CLSH de Nancy. Nous aurons le plaisir d’écouter les interventions suivantes :

Rose Barrett (Université de Lorraine) : “Finding the Finnish Sound in the European Prog Rock Scene”

Guillaume Clément (Université de Rennes 1) : “Only a Northern Song’ – Northern identity in contemporary English indie rock”

Pour celles et ceux qui souhaitent suivre ce séminaire en distanciel, merci de contacter les organisateurs.

Thème : Overlay par Kaira.