AAC : Les lieux de rencontre

Circulation des savoirs autour de la mer Baltique du Moyen Âge au début du XXe siècle

Après deux éditions, l’une autour du thème “Éducation, pédagogie et formation” (2020) et l’autre sur la “Culture du pouvoir, pouvoir de la culture” (2021), nous avons le plaisir de vous annoncer qu’une troisième édition de la journée d’étude, “Circulation des savoirs autour de la mer Baltique du Moyen Âge au début du XXème siècle”, se tiendra à Toulouse le jeudi 3 mars 2022 et aura pour thème :

Les lieux de rencontre

Cet appel s’adresse aussi bien aux masterant.e.s qu’aux chercheur.se.s plus confirmé.e.s, dont les recherches concernent l’espace baltique et les régions qui la composent (Allemagne, Danemark, Estonie, Finlande, Lettonie, Lituanie, Pologne, Russie, Suède), mais également ses régions historiques (Prusse, Pologne-Lithuanie…). Cette liste n’est toutefois pas exhaustive et nous serions ravis de nous voir proposer des communications qui ouvriraient de nouveaux champs de recherches en lien avec la Baltique. Les études sur les pays baltes sont vivement sollicitées.

Enfin, cette journée se voulant transdisciplinaire, nous encourageons les propositions issues de disciplines autres que l’histoire et l’histoire de l’art (linguistique, littérature, civilisation, archéologie, géographie, architecture, entre autres).

Argumentaire

Lieu : Un lieu est une portion d’espace sujette à des appropriations singulières et à des mises en discours spécifiques.
Au sens strict, un lieu n’a pas d’étendue ou une étendue limitée : on le parcourt à pied et on peut l’embrasser du regard. Mais alors que le paysage mobilise principalement le regard, on fréquente, on parcourt un lieu, on y agit. Dans un sens plus large, tout est question d’échelle et la Terre peut être considérée comme un lieu, d’autant plus qu’il est possible de l’embrasser du regard depuis l’espace. Le lieu peut être chargé d’une signification forte, sa charge symbolique dépasse alors sa réalité physique concrète, c’est ce que désigne le haut-lieu. (…)

La notion de lieu a été choisie pour cette journée d’étude pour sa capacité à questionner différemment et pertinemment l’espace baltique, tout comme le fit Pierre Nora pour la mémoire. En effet, qu’elles soient aléatoires, récurrentes ou programmées, les rencontres, humaines, matérielles ou intellectuelles, sont la conséquence de mobilités et d’interactions dans un espace donné. Là où la périodisation, nécessaire, voire indispensable aux historiens a pu parfois diminuer l’importance de l’espace dans lequel se produisent les actions étudiées, ces lieux de rencontres fournissent le cadre d’un moment en rupture. Le lieu doit être ainsi l’armature pour de nouvelles constructions qui “peuvent aider à formuler certaines réponses, même si elles ne les fournissent pas totalement”.

Pour cette journée, nous avons à cœur d’aborder la notion des lieux de rencontre dans le contexte de la mer Baltique. Loin d’être anecdotique, ce véritable carrefour politique, économique, culturel et artistique, fut le théâtre d’un grand nombre d’événements, appartenant à la grande histoire, mais aussi à la petite, et qui marquèrent durablement son histoire tout comme son identité, et celles des régions qui l’entourent.

La mer Baltique renferme également une dualité entre les lieux réels, physiques et matérialisés dans l’espace d’une part, et, d’autre part, les lieux imaginaires tels qu’ils sont dépeints dans la presse, les récits de voyage, en peinture, et/ou fictifs (contes, poésie, pièces de théâtre, romans, entre autres).

Les spécificités naturelles de la Baltique la distinguent des autres espaces maritimes : un climat qui peut se montrer rude (températures négatives, neige en abondance, fonte des glaces), ainsi qu’une faune et une flore particulières, voire endémiques, qui y correspondent. Un patrimoine particulier s’y développe, sortant de terre des lieux de mobilité spécifiques : ports, villes, canaux, rivières et fleuves. Les matériaux utilisés (le Backsteingotik de Stockholm, le granite des quais de la Neva, etc.) sont autant de témoins des singularités de cette région. Les spécificités se retrouvent à différentes échelles – du local à la mer Baltique dans son ensemble – d’échanges ou de réseaux qui, par ailleurs, cohabitent.

Quelques idées de thèmes qui pourraient être abordés durant cette journée :

–  les différents espaces naturels de la Baltique : l’espace maritime, la forêt, lamontagne, etc. ; les liens entre eux ;

–  les lieux de pouvoir politique : palais royaux et châteaux, Parlements, diètes, cours dejustice, assemblées décisionnaires ;

–  les lieux de culture et de savoirs : écoles, académies, bibliothèques, musées, etc. ;

–  les oppositions qui caractérisent cet espace : ville/campagne, nord/sud,capitale/province, privés/publics, jour/nuit, terre/mer ; et les jeux d’échelle ; espace/zone/ terre et mer/région/ville/cercle ;

–  les représentations des lieux de la Baltique : paysages, architectures, littérature, etc. ;

–  les lieux difficiles à appréhender, parce qu’éphémères : liés à des événementstemporaires (foires, expositions, etc.), lieux de célébration ponctuels (arcs et portes de triomphe) ; invisibles : colonies lointaines, expéditions vers des lieux inconnus (expéditions polaires et arctiques, mission d’évangélisation) ; disparus ou en ruine ;

–  les lieux de mobilité et les modes de transport : bateaux, traîneaux, calèches, transports en commun/transports individuels, etc.

Proposition de communication – Submission Guidelines
Les propositions, en français ou en anglais, de 2000 signes (espaces compris) seront accompagnées d’une courte présentation (structure de rattachement, sujet de recherche, travaux..). Elles doivent être envoyées avant le lundi 4 octobre 2021 à l’adresse suivante : cbaltique@gmail.comEach proposal must contain a short bio-bibliographical note (name, surname, e-mail address and academic affiliation) and a short abstract of the paper accompanied by a provisional title (max. 1,500 characters including spaces). We accept interventions in French and English.No later than Monday October 4th 2021, at this email : cbaltique@gmail.comDate : jeudi 3 mars 2022
Lieu : Hôtel d’Assézat, Toulouse.Comité d’organisation – Organizing committee
Lisa Castro, doctorante en histoire contemporaine à l’Université Toulouse Jean Jaurès Hugo Tardy, doctorant en histoire de l’art moderne à l’Université Toulouse Jean Jaurès.


Comité scientifique – Scientific Committee

Marie-Thérèse Duffau, Chargée de recherche CNRS, Laboratoire FRAMESPA (UMR 5136) – Université Toulouse – Jean Jaurès.
Pascal Julien, Professeur d’histoire de l’art à l’Université Toulouse – Jean Jaurès.
Jean-Marc Olivier, Professeur d’histoire à l’Université Toulouse – Jean Jaurès.

Anne Perrin-Khelissa, Maître de conférences à l’Université Toulouse – Jean Jaurès.

Contacts :
cbaltique@gmail.com

Bibliographie indicative

AUCHET, M., (1997), « Variations sur le thème de la (petite) sirène. Quelques réflexions sur la symbolique de l’eau dans les littératures scandinaves », Anthropologie de l’eau, Nancy, Presses universitaires de Nancy, p. 55-66.

Pierre-Yves BEAUREPAIRE et Pierrick POURCHASSE (dir.), Les circulations internationales en Europe années 1680-années 1780, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2010, 501 p.

Nathalie BLANC-NOËL, La Baltique : une nouvelle région en Europe, Paris, L’Harmattan, 2002, 174 p.

Alain CORBIN, Le territoire du vide. L’Occident et le désir du rivage, 1750-1840, Paris, Aubier, 1988, 412 p.

André LOUCHET, Atlas des mers et des océans, Paris, Éditions Autrement, 2015, 95 p. Witold MACIEJEWSKI, The Baltic Sea Region: Cultures, Politics, Societies, Baltic

University Press, 2002, 686 p.

Émir MAHIEDDIN, « Penser l’anthropologie de la Baltique », L’Homme. Revue française d’anthropologie, vol. 226, 2018, pp. 67‐102Philippe MEYER, Baltiques. Histoire d’une mer d’ambre, Paris, Perrin, 2013, 499 p. Michael NORTH, The Baltic: a history, Cambridge, Harvard University Press, 2015, 427 p.

ORTOLLAND, D., PIRAT, J-P., (2008), Atlas géopolitique des espaces maritimes, Frontières, énergie, pêche et environnement, Paris, Éditions Technip, 277 p.

Daniel ROCHE, Humeurs vagabondes : de la circulation des hommes et de l’utilité des voyages, Paris, Fayard, 2003, 1031 p.

Alain SCHNAPP, Une histoire universelle des ruines : des origines aux Lumières, Paris, Seuil, 2020, 744 p.

Deshima, “Géographie et imaginaire”, n°14/2020, 348 pages.

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