La réception des mythes nordiques en France et dans l’espace francophone

Appel à contributions

Le numéro thématique 15 de Deshima : Arts, Lettres et Cultures des Pays du Nord portera sur la réception des mythes nordiques dans les arts, les lettres et les cultures en France et dans l’espace francophone et paraîtra en 2021. Ce numéro est coordonné par Thomas Mohnike (Université de Strasbourg) et Pierre-Brice Stahl (Sorbonne Université). Les termes « mythes nordiques » renvoient, dans le cadre de ce numéro, à la religion préchrétienne scandinave que ce soit en tant que collection de récits, système de croyances, ou objet philologique. Le terme France, quant à lui, regroupe l’ensemble des territoires actuels ainsi que ceux perçus comme appartenant à son passé. Toutefois, en fonction des périodes ou des médiums, cette réception des mythes ne peut être comprise sans analyser celle plus large du domaine francophone. Ainsi l’espace francophone, dans son interaction avec la France, pourra être pris en considération dans les propositions.

La réception des mythes nordiques les arts, lettres et cultures en France est une histoire de complications et de contradictions. Ces récits ont une première vague de réception littéraire et érudite en France aux XVIe et XVIIe siècles, incitée, par exemple, par la publication des Gesta Danorum de Saxo Grammaticus à Paris en 1514. À partir du XVIIIe siècle et encouragé notamment par les travaux de Paul-Henri Mallet et plus tard par la réception des idées et des textes des romantiques allemands et nordiques, les mythes nordiques commencent à être perçus, en France et ailleurs, comme l’expression d’une civilisation spécifique qui va être le plus souvent subsumée sous le concept du Germain et du Germanique. Ces récits et leurs représentations vont être, soit liés à l’histoire propre de la France par l’appartenance des Francs à cette aire culturelle ou par celle des fondateurs d’une de ses régions la Normandie, soit distinguée de l’histoire française par l’association à l’histoire allemande à travers, entre autres, la Révolution française, les guerres napoléoniennes et, plus tard, les opéras de Wagner. Cette association s’est amoindrie après la Seconde Guerre mondiale et le tournant pris dans les années 50 par la fantasy. Les mythes nordiques et ses représentations occupent de nos jours une place de plus en plus importante en France à travers la diffusion des productions étrangères (notamment américaines), mais également les productions françaises. Ce parcours ambigu de la réception des mythes nordiques en France lui apporte toute sa spécificité qui la distingue des autres réceptions.

            Les contributions de toutes disciplines pourront s’interroger sur les représentations (ludiques, culturelles, historiques, géographiques, idéologiques, publicitaires, académiques, etc.) construites par les différents médiums français aux périodes médiévale, moderne et contemporaine. Le tout visant à mieux saisir la perception, compréhension et réinvention de ces mythes nordiques dans les arts, lettres et cultures francophones. Nous invitons les contributeur.rice.s à s’intéresser à des phénomènes moins étudiés. Ainsi sont les bienvenues des études sur la réception dans les DROM-COM ; dans les fêtes traditionnelles régionales ; dans la publicité ; sur la période médiévale (Chroniques de Normandie du XIIIe siècle ou le Roman de Rou de Wace du XIIe siècle), sur le XVIe siècle avec, par exemple, Jean Nagerel et son Histoire de Normandie. Quant au XIXe siècle, les articles pourront s’intéresser à des érudit.e.s et médiateur.rice.s tel.le.s que Rosalie Du Puget, Frédéric Gustave Eichhoff, ou Conrad Malte-Brun.

Les propositions d’environ 350 mots, en français ou en anglais, devront être envoyées pour le 5 octobre 2020 aux deux adresses suivantes : tmohnike@unistra.fr et pierrebricestahl@gmail.com. Une fois sélectionnés (réponse le 12 octobre 2020), les articles seront à remettre aux coordinateurs pour le 1er mars 2021. Le numéro paraîtra en septembre de la même année.

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