L’analyse du cinéma et de l’audiovisuel peut-elle contribuer au développement de l’écocritique ? Existe-t-il des concepts et des méthodes propres à l’enracinement de ces approches de l’image animée dans la sphère française ? Contribuant à un champ de réflexion nouveau, cet ouvrage balaie un spectre temporel allant du cinéma muet jusqu’aux productions contemporaines. Traversant des univers géographiques, médiatiques et esthétiques contrastés, il apporte un éclairage sur les enjeux théoriques, historiques et formels structurant l’expression, depuis les origines, d’une sensibilité écocritique portée par le cinéma ou suscitée par sa réception. Face aux sombres horizons du xxie siècle, il interroge l’engagement de la fiction, des images documentaires, du cinéma expérimental ou militant. L’ouvrage invite enfin à élargir la focale en considérant le point de vue d’espaces créatifs et narratifs voisins (arts, clip musical, réseaux sociaux).
Avec les contributions de : Laurence Allard, Diane Arnaud, Teresa Castro, Gaétan Delabruyère, Elio Della Noce, Charlie Hewison, Patricia Limido, Damien Marguet, Nathalie Mauffrey, Aymeric Pantet, Anastasia Rostan, Barnabé Sauvage, Ysé Sorel Guérin.
Cet ouvrage s’intéresse aux liens entre les œuvres cinématographiques de Robert Bresson et d’Aki Kaurismäki, plus précisément à la façon dont le minimalisme esthétique de Kaurismäki renouvelle celui de Bresson en adaptant ses codes et son style à la perspective culturelle finlandaise. L’auteur s’attache à mettre en évidence l’appartenance d’Aki Kaurismäki au cinéma nordique, ainsi que le rôle capital de l’intertextualité dans ses films. Les rapprochements formels entre les deux œuvres sont analysés à l’aune de la théorie bressonienne du cinématographe et du minimalisme. Cette étude dévoile chez les deux cinéastes une mise en scène similaire qui met en place une critique sociale cinématographique concentrée sur la marginalité. La dernière partie de l’ouvrage étudie le déploiement de cette fonction critique et montre comment Kaurismäki prolonge et dépasse la perspective bressonienne sur la marginalité et sur les possibilités d’alternatives dans les sociétés occidentales. Ce livre explore en somme l’intuition souvent évoquée, mais jamais développée auparavant, qu’il y a quelque chose de bressonien dans les films d’Aki Kaurismäki.
Ce numéro de Deshima met à l’honneur a construction de l’imaginaire du Nord dans les arts ainsi qu’une exploration des multiples déclinaisons du noir nordique. Dans ce nouveau numéro, Deshima propose un double voyage thématique à la découverte de l’imaginaire de l’Europe du Nord. Un premier dossier porte sur la construction de l’imaginaire du Nord dans les arts (musique, danse, poésie, jeux vidéo), montrant comment plusieurs artistes ont tenté d’explorer et de construire un imaginaire à la fois personnel et collectif lié à la fascination pour le Nord. Le deuxième dossier propose une exploration des multiples déclinaisons du Nordic Noir, phénomène culturel de masse, avec l’exemples de plusieurs séries et textes littéraires à succès ou à découvrir de toute urgence. Dans la section des Savants mélanges propose deux contributions invitent à l’exploration de l’oeuvre de l’auteur norvégien Jan Erik Vold et de l’écrivaine danoise Tove Ditlevsen. La traduction de la nouvelle Way Baroe de l’auteure néerlandaise Beb Vuyk, complète le numéro. Ce récit inédit permettra au lecteur francophone de se familiariser avec l’oeuvre de cette écrivaine, dont les histoires se déroulent essentiellement aux Indes Néerlandaises (l’actuelle Indonésie).
Dossier: Imaginaire du Nord dans les arts
Benjamin Lassauzet : Introduction
Massimo Scandola : L’aube d’une réflexion ethnographique sur le Grand Nord : les traités de Luigi Bossi, Giuseppe Acerbi et Francesco Miniscalchi-Erizzo
Olivier Class : Convergences lumière-acoustique dans la musique spectrale. Impact sonore et visuel de l’aurore boréale chez Varèse et Saariaho
Stéphane Aubinet : Le chant Sámi dans le « folk metal » nordique. Permanences d’un imaginaire du Nord
Sabine Terret-Vergnaud : Nuit de Saint-Jean et Les Vierges folles. Une interprétation artistique du folklore suédois par les Ballets suédois
Dossier: Nordic Noir
Alessandra Ballotti et Frédérique Toudoire-Surlapierre : Avant-propos
Bertrand Westphal : L’île suédoise, la télévision allemande et l’heure du crime
Jackob Stougaard Nielsen : (Re)Making a Killing. Forbrydelsen : un réseau d’adaptations ?
Frédérique Toudoire-Surlapierre : Le Nordic Noir ou les qualités inespérées d’un dispositif transmédiatique
Alessandra Ballotti : La constellation narrative du Nordic Noir
Maria Hansson : L’Ecotopie du polar nordique. Zone blanche et Jordskott
Alex Fouillet : La traduction du roman policier nordique. Etat des lieux, caractéristiques
Savants mélanges
Christian Bank Pedersen : « Ainsi, ma mère était seule, même quand j’étais là ». Sur le travail poétique autobiographique de Tove Ditlevsen
Herri Veivo : Jan Erik Vold: poète de concision et d’expansion
Di Filippo, Laurent (dir.), Vikings!, Bordeaux : Les Moutons électriques, 2022, 272p. ISBN : 978-2-36183-824-9
Résumé de l’éditeur :
Les Vikings et leurs mythes envahissent la culture populaire
Vikings ! explore cette thématique passionnante sous la plume de dix spécialistes. Les auteurs révèlent la réalité historique des Vikings, des mythes nordiques et des sagas islandaises avant d’analyser comment les industries culturelles et créatives contemporaines se sont emparées des récits en vieux norrois.
Des dieux aux monstres, sans oublier le quotidien des peuples du Nord, les runes, les neuf mondes, la musique et le fameux Ragnarök, la fin des temps, y sont étudiés à travers de nombreux exemples. Rejoignez les divinités Thor, Loki, Odin et Freyja mais aussi des figures majeures comme Ragnarr Loðbrók, des créatures mythiques comme les géants et le serpent de Midgard, Jörmungand, dans leurs multiples formes et itérations qui vous emporteront de la Scandinavie aux confins de l’espace.
Table des matières :
Alban Gautier – Des vikings aux Vikings : portraits des « hommes du Nord »
Laurent Di Filippo – Les mythes nordiques : sources et savoirs
Simon Lebouteiller – Les sagas islandaises
Laurent Di Filippo – Le retour des dieux
Nicolas Meylan – Les ennemis
Caroline Olsson – Stéréotypes sur les Vikings : origines et persistances dans les industries culturelles
Barbora Davidek – Héros et héroïnes Vikings
Yohann Guffroy – Les runes, de l’écriture d’hier à la magie d’aujourd’hui
Simon Théodore – “Gardians of Asgaard” : les vikings et les dieux du Nord dans la musique Metal
Jules Piet – De Midgard au Valhalla : la cosmologie mythique scandinave dans la culture geek
William Blanc – Ragnarök : un crépuscule pour toutes les saisons
La Finlande accède à l’indépendance en 1917, sombre aussitôt dans une guerre civile, s’en remet dans la décennie qui suit, goûte à la joie des années folles, traverse ensuite une période de turbulences politiques, et se confronte de nouveau à une guerre, mondiale cette fois, en 1939. Pendant toute cette période, la nouvelle poésie ne cesse de questionner la société, d’interroger le monde moderne qui se crée, de chercher de nouvelles valeurs pour l’avenir. Dans l’ombre de l’avenir raconte l’histoire de la poésie d’avant-garde d’expression finnoise et suédoise de la Finlande dans une période allant de 1916, la date de la publication du premier recueil d’Edith Södergran, la pionnière de la modernité poétique dans le pays, à 1944, la mort de Katri Vala, la poétesse dont l’oeuvre cristallisa la lutte entre le nouveau et l’ancien. L’analyse des poèmes est accompagnée d’une étude des groupes d’auteurs et des revues qui ont marqué leur temps, ainsi que d’une contextualisation qui ouvre la voie de la littérature vers les arts, la société et la politique de la Finlande. L’ouvrage est destiné à toute personne qui s’intéresse à l’histoire littéraire et culturelle de la Finlande, à la poésie moderne ou bien aux mouvements d’avant-garde du XXe siècle.
Tables des matières :
Au lecteur Introduction : L’avant-garde. Le contexte historique de la Finlande Chapitre 1 : Edith Södergran : une nouvelle voix Chapitre 2 : Elmer Diktonius : le jaguar et l’homme-béton Chapitre 3 : Revues à l’avant-garde Chapitre 4 : Katri Vala : l’humaniste sauvage Chapitre 5 : Expérimentations poétiques dans les années 1920. Le moderniste Aaro Hellaakoski Chapitre 6 : Dadapolyphonies. Gunnar Björling le non-limité Chapitre 7 : La descente du Chimborazo Coda : Les canons de Kronstadt Bibliographie Index des noms de personnes
Presses universitaires de Caen, 2022. 16 x 24, ill., br.186 pages. ISBN : 978-2-38185-187-7. 18 €
Chez votre libraire ou sur le site de vente en ligne aux particuliers du Comptoir des presses d’universités : www.lcdpu.fr
L’Été des abeilles et autres saisons de la littérature finlandaise, publié chez les Presses universitaires de Caen sous la direction de Rea Peltola et Harri Veivo, rassemble une sélection de textes de trois auteurs contemporains majeurs de la Finlande. Les nouvelles et les récits de Marisha Rasi-Koskinen et de Petri Tamminen ainsi que les poèmes de Pauliina Haasjoki interrogent la condition de l’Homme, livré à la solitude, dans un monde pourtant surpeuplé. Les textes sont suivis d’un entretien avec les trois écrivains, ainsi que de deux articles de recherche où Harri Veivo et Anna Helle présentent le roman et la poésie finlandais d’aujourd’hui. La publication découle d’un projet de formation de traducteurs initié par l’Association des Auteurs de Finlande. Plus d’une quarantaine d’étudiants de finnois de l’université de Caen Normandie ont pu participer aux ateliers de traduction, dont certains se déroulaient en présence des trois écrivains.
Table des matières
Rea Peltola & Harri Veivo : Avant-propos . . . . 7 EXTRAITS D’OEUVRES DE TROIS AUTEURS DE LITTÉRATURE FINLANDAISE CONTEMPORAINE Marisha Rasi-Koskinen . . . . 11 Les quatre saisons du roi des abeilles . . . . 12 L’autre option . . . . 40 Pauliina Haasjoki . . . . 63 La planète . . . . 64 Petri Tamminen . . . . 87 Mon ami Erik Hansen . . . . 88 Les paroles des hommes . . . . 93 Histoire de la Finlande . . . . 97 ENTRETIEN Entretien avec Pauliina Haasjoki, Marisha Rasi-Koskinen et Petri Tamminen . . . . 111 APERÇU DE LA LITTÉRATURE FINLANDAISE CONTEMPORAINE Harri Veivo : Dans la forêt du roman finlandais contemporain . . . . 121 Anna Helle : Introduction à la poésie finlandaise du XXIe siècle . . . . 145
Maria Hansson : Osynliga Band. Folktro som medel för social kritik i Victoria Benedictssons, Anne Charlotte Lefflers och Selma Lagerlöfs författarskap, Göteborg & Stockholm : Makadam, 2021
Victoria Benedictsson, Anne Charlotte Leffler och Selma Lagerlöf anses som några av våra största författare. Ändå har deras verk och status ständigt ifrågasatts. Hur kunde en kvinnlig författare göra sin röst hörd i slutet av 1800-talet när hon inte fick verka i det offentliga rummet?
Några av de kvinnliga författarna ifrågasatte det gamla samhället i hopp om en bättre framtid. För detta använde de ofta myter från nordisk folktro. I Osynliga band visar Maria Hansson hur Victoria Benedictsson, Anne Charlotte Leffler och Selma Lagerlöf använde folktron som en mask bakom vilken de kunde formulera sin samhällskritik. De såg folktron både som ett erkännande av en gemensam kultur och som ett vapen i kampen för nya idéer om ett jämställt samhälle. Därmed kringgick de också kritik, eftersom fantastiska inslag ur nordisk folktro var kompatibla med kritikernas föreställningar om en kvinnlig estetik.
Le blog Vue du Nord présente une vision des pays nordiques en profondeur et au-delà des clichés. Ecrits par les étudiants en M2 et doctorat et les membres du personnel du Département d’Études Nordiques de l’Université de Caen Normandie, les billets analysent un éventail de sujets qui vont de l’actualité politique à l’histoire culturelle de cinq pays de la région – le Danemark, la Finlande, l’Islande, la Norvège et la Suède.
Lancé en février 2016, le blog est arrivé, après cinq ans d’existence, à sa 100e publication le 15 mars, et la 101e vient d’être mise en ligne. Pour fêter l’événement, l’équipe de rédaction a invité cinq professionnels du domaine nordique à écrire un billet pour le site, chaque participation mettant un valeur la culture d’un pays de la région. Le blog aura ainsi l’honneur de publier dans les semaines à venir les contributions de :
Outi Duvallon, maître de conférences HDR en linguistique finnoise à l’INALCO ;
Frédérique Harry, maître de conférences de civilisation norvégienne à Sorbonne université ;
Torben Jelsbak, professeur de littérature danoise à l’université de Copenhague ;
Thomas Mohnike, professeur en études scandinaves à l’université de Strasbourg ;
Jean-Christophe Salaün, traducteur de littérature islandaise.
Hébergé à l’adresse http://vuedunord.blogspot.com/, Vue du Nord est en accès libre et voit son contenu mis à jour régulièrement. Les auteurs ayant contribué à ce jour sont Valentin Cadoret, Marie Cazes, Alexandre Chollet, Camille Deschamps-Vierø, Claire Guyennot, Julien Neuville, Jørn Riseth, Harri Veivo et Lise Vigier.
Jóanes Nielsen, Les collectionneurs d’images, Chicoutimi (Québec), La Peuplade, coll. «Fictions du Nord», 2021, 480p.
Traduction en français d’un roman des Îles Féroé.
Djalli mourut le premier d’une méningite, Ingimar fut emporté au fond de l’eau par un filet de pêche, on retrouva le corps de Staffan dans la commune libre de Christiania à Copenhague, Fríðrikur fut lâchement assassiné, Olaf mourut d’une maladie interdite et Kári fit leur éloge funèbre. Sur plus de quarante années, de l’éducation religieuse à la révolution sexuelle, en passant par les luttes pour la culture féroïenne à l’exil sur le continent européen, le roman suit la destinée de six garçons de la classe de 1952 de l’école Saint-François de Tórshavn, capitale des Îles Féroé, dans l’Atlantique Nord. Entrelaçant devenirs intimes et collectifs, Les collectionneurs d’images déploie une fresque sociale et familiale qui retrace avec émotion l’entrée dans la modernité de cette partie isolée et méconnue du royaume du Danemark. Jóanes Nielsen offre un chef-d’œuvre de vie, de rires et de larmes à la littérature nordique.
Poète, dramaturge, romancier et essayiste, Jóanes Nielsen fut également marin pêcheur puis ouvrier du bâtiment. Il est né et a grandi à Tórshavn.
Avec une présentation de Malan Marnersdóttir. Traduit en français par Inès Jorgensen.
Ce livre est publié en collaboration et avec le soutien du Laboratoire international de recherche sur l’imaginaire du Nord, de l’hiver et de l’Arctique de l’Université du Québec à Montréal, dirigé par Daniel Chartier. Cette publication a bénéficié du soutien du Gouvernement des Îles Féroé (Mentanargrunnur Landsins), que nous remercions. Il s’inscrit dans le cadre des travaux du projet « Québec – Îles Féroé : penser l’avenir du livre en interaction culturelle », soutenu par le Ministère des Relations internationales et de la Francophonie du Québec, le Ministère de la Culture et des Communications du Québec, ainsi que le Conseil nordique des ministres.
Lana Hansen, Sila. Un conte groenlandais sur les changements climatiques, avec une présentation de Daniel Chartier, une postface de Lisa Qiluqqi Koperqualuk et des dessins de Georg Olsen. Traduit en français par Inès Jorgensen, Québec, Presses de l’Université du Québec, coll. «Jardin de givre», 2020, 120p.
Traduction en français d’un conte inuit du Groenland.
« J’adore regarder tourner la planète, voir l’eau se déverser dans la mer, oui, voir l’univers entier ! »
Tulugaq veut partir à la découverte du monde et il veut aller loin. Ça ne lui suffit plus de juste voler au-dessus du terrain de jeu et autour de la maison d’Asiaq. Et même s’il a toujours vécu au Groenland, jamais il n’a vu l’inlandsis. Alors, il décide de mettre le cap sur ce grand désert blanc, même si l’idée l’effraie un peu.
Les langues autochtones sont un formidable réservoir d’idées et de concepts qui peuvent aider l’humanité à trouver des manières durables d’interagir avec le reste du monde vivant, et ainsi trouver une voie pour survivre. Sila, Sedna et nuna témoignent par leur complexité de la richesse et de l’unité des cultures inuites autour du pôle. Ces concepts liés, difficilement traduisibles dans les langues occidentales, ramènent les humains au sein d’un tout où ils n’occupent plus le centre du monde. Nuna, la territorialité ; sila, la source de tout mouvement et de tout changement ; Sedna, la mère de la mer, cœur d’une mythologie et d’une cosmogonie incroyablement étendues et adaptée aux temps nouveaux, comme le démontre le présent « conte sur les changements climatiques » écrit par la Groenlandaise Lana Hansen.
Tulugaq est un garçon ordinaire — sauf qu’il peut voler (Tulugaq signifie «corbeau» en groenlandais). Il est le seul espoir du monde dans la lutte contre le réchauffement climatique. Il est envoyé dans une quête pour sauver les humains d’eux-mêmes. Sila est une fable contemporaine et non conventionnelle, avec une volonté claire de lier les mythes et traditions inuits à la situation climatique actuelle.
Avec une présentation de Daniel Chartier, une postface de Lisa Qiluqqi Koperqualuk et des dessins de Georg Olsen. Traduit en français par Inès Jorgensen.
Il existe aussi une traduction en inuktitut de ce livre, téléchargeable gratuitement, et publiée par le Laboratoire international de recherche sur l’imaginaire du Nord, de l’hiver et de l’Arctique en coopération avec l’Institut culturel Avataq.