les biotopes-marie

les biotopes-marie

Les éditions [eklyz] annoncent la publication du livre les biotopes-marie, la traduction par Emmanuel Reymond et Pål H. Aasen du sixième recueil du poète norvégien Casper André Lugg, mariabiotopene, publié en 2020. 

Casper André Lugg est l’auteur d’une oeuvre presque tout entière située dans l’espace de rencontre entre l’homme et une nature qui apparaît autant comme un enjeu d’attention que comme un terrain pour l’exploration d’une langue dans la langue, à travers laquelle un autre rapport au monde est rendu possible. 

Tournant autour de quelque chose qui ne peut se dire directement tout en ménageant des moments de grande évidence grâce à sa justesse prosodique, cette poésie trouve dans la nature une pluralité de seuils pour rencontrer les formes de vie dans leur irréductible altérité. Dans sa langue à la fois concentrée et ouverte, elle en vient aussi à faire de la nature un espace figural, ouvrant à une existence faite de disponibilité et d’accueil, dans le prolongement de l’analogie avec le monde végétal tracée par Simone Weil, dont la phrase suivante est reproduite au début du livre : « Il n’y a qu’une faute : ne pas avoir la capacité de se nourrir de lumière ».

Casper André Lugg
les biotopes-marie
Traduction du norvégien par Emmanuel Reymond et Pål H. Aasen

56 pages, 16 €

ISBN : 978-2-9599121-4-6https://www.eklyz.com/ouvrage/les-biotopes-marie/

Publication : Voix féminines dans le merveilleux scandinave

Publication : Voix féminines dans le merveilleux scandinave

Surnaturel et critique sociale dans la littérature suédoise

Maria Hansson

Comparer l’emploi du merveilleux scandinave chez les auteurs et les autrices de la Percée moderne, c’est chercher à saisir l’impact de la voix féminine et son rôle de contournement dans la littérature.
À travers différents genres de la littérature de formation, ce volume entend interroger les voies que les autrices scandinaves, pourtant nombreuses et connaissant un réel succès, pouvaient emprunter pour contourner une critique cherchant constamment à les minorer.
Le contexte sociopolitique et historique des pays scandinaves au tournant du XXe siècle est fondamental pour comprendre la façon dont les autrices s’emparent du surnaturel différemment des écrivains, afin de s’adapter à une norme et de pratiquer un genre littéraire, proche du conte, compatible avec l’idée que les critiques se faisaient des lettres féminines. Leur approche témoigne d’une tendance partagée à employer esthétiquement le surnaturel pour traiter les débats modernes sur les droits des femmes, ouvrant de la sorte un passage vers les thématiques du folkhem à venir. Et si le merveilleux pouvait servir à narrer une vision utopique de la femme ?

Presses universitaires Blaise-Pascal

2025

Publication papier et numérique : Deshima 19 / 2025 (Silenced Women Authors & The Telling of a Modern North)

Publication papier et numérique : Deshima 19 / 2025 (Silenced Women Authors & The Telling of a Modern North)

La revue Deshima dirigée par Roberto Dagnino et Cyrille François publie son numéro 19 / 2025 aux Presses Universitaires de Strasbourg. C’est l’occasion de publier en papier mais aussi en ligne (OpenAccess) ce numéro ainsi que les 6 dernières parutions (et plus à venir). Les numéros ainsi que les articles sont d’ores et déjà accessibles sur https://ouvroir.fr/deshima

La revue propose deux dossiers thématiques : 

Le premier dossier vise à mettre en lumière les femmes invisibles ou réduites au silence de la Percée moderne. Sujet désormais très investi dans les études littéraires en français, ses manifestations dans le Nord – région encore relativement méconnue, relativement peu traduite en français, mais souvent associée à un féminisme progressiste – restent souvent négligées par les chercheur(e)s francophones. Ce dossier propose une bibliographie actualisée de ce matrimoine nordique disponible en français, comblant ainsi certaines lacunes et encourageant la création d’un réseau de recherche. Le dossier a été dirigé par Corinne François-Denève et Lynn R. Wilkinson.

Le second constitue la première partie d’un projet interrogeant les transformations des représentations culturelles du Nord, notamment à l’articulation entre les récits et les images des espaces du Nord en Europe, dans le contexte de la construction de récits constitutifs et critiques d’une forme de modernité. Les approches critiques convergent à démontrer la manière dont le Nord peut soutenir un discours idéologique (de genre, de classe, d’identité nationale) et les outils qui le façonnent. Le dossier a été dirigé par Marie-Lou Solbach et Raphaël Jamet.

Articles du n°19

AAC : La perte du Nord. Trajectoires de l’histoire européenne de l’imaginaire du Nord

AAC : La perte du Nord. Trajectoires de l’histoire européenne de l’imaginaire du Nord

Victor Tissot, Constant Améo : Le pôle nord et le pôle sud, Firmin-Didot (Paris) 1887. CC-BY numistral.fr

Organisé par Raphaël Jamet & Thomas Mohnike

Strasbourg, 20 & 21 mai 2026

[English below]

A l’occasion de la préparation d’une exposition à la Bibliothèque nationale universitaire de Strasbourg en 2027 consacrée à la création du Nord comme espace de désir et d’effroi dans l’histoire européenne et sa disparation à craindre, ce colloque se propose de travailler sur les grands axes de cette histoire, ses complications et sur les petits objets qui la traversent.

En effet, que nous arrivera-t-il si le Nord disparaît ? Si tout ce que nous associons au Nord n’existe plus ? La glace, la neige, le froid, la nature animée aux confins du blanc, sans arbres et vivante, réduite à l’essentiel, résiliente, et les hommes qui se sont adaptés à ces lieux ? Ces lieux sur lesquels nous avons projeté nos peurs et nos rêves pendant des siècles, ces régions que nous avons imaginées hostiles à la vie, où l’homme peut découvrir ses limites et devenir un héros ; ces paysages qui semblaient intacts, utopiques et préservés ? Cette perte touche bien sûr en premier lieu les personnes qui vivent au nord du cercle polaire, mais ne nous concerne-t-elle pas aussi ? Nous, Européens vivant au sud de ce cercle, qui n’avons pour la plupart aucune expérience directe de ces lieux, nous qui recherchons les effrois de la glace et des ténèbres, pour citer le titre du roman de Christoph Ransmayr (Die Schrecken des Eises und der Finsternis, 1984), assis confortablement dans nos fauteuils ?

Il n’est pas question de nier pour autant l’urgence écologique, politique et sociale impliquée par les changements climatiques et l’exploitation des territoires et des hommes, mais bien de s’interroger sur ces imaginaires et projections souvent nostalgiques. Pour reprendre les idées de Svetlana Boym sur l’avenir de la nostalgie, il s’agira de ne pas repenser le Nord dans une volonté restaurative, mais plutôt dans un élan réflexif (The Future of Nostalgia, 2001). Se poser ces questions est aussi une manière d’interroger nos imaginaires collectifs, leurs histoires et leurs conséquences présentes et futures dans et hors de ces espaces et cultures.

L’exposition comme le colloque sont articulés autour de 5 axes qui articulent les tensions dialectiques qui traversent l’histoire du Nord :

Perdre / imaginer : Lorsqu’on imagine quelque chose ou un quelque part nommé nord, les affects, images, désirs et peurs que nous y attachons semblent récurrentes, évolutives et en tout point collectives. Comment envisage-t-on alors la perte du référent essentiel (bien qu’inconnu et hors de toute expérience connue pour certains) de cet imaginaire, comment même le raconte-t-on ? Entre perdre et imaginer, nous proposons d’explorer cette œuvre collective, parfois conflictuelle qui porte peut être en elle-même sa propre perte. Comment penser l’imaginaire de la perte elle-même ? Peut-on concilier cette perte du nord comme réelle autant qu’imaginaire ?

Libérer / Dominer : Cette oscillation, dans le passé et dans l’écriture de ce passé se définit et structure autour d’une représentation d’espaces et de peuples qu’il faut libérer ou dominer, qui sont libres et dominants, qui se libèrent ou qui dominent. Ce Nord identifié comme celui de l’autre – géographique ou temporel – voire d’un âge d’or mythique est celui du double visage des sociétés vikings tantôt barbares, tantôt guerrières, parfois marchands pacifiques et mêmes démocrates avant l’heure, tour à tour colons et colonisés. Cette dualité est reprise à la fois par les historiographies et idéologies d’extrême droite avec cette nostalgie déjà d’une époque et son espace révolu que par les explorateurs du Nord comme Fridtjof Nansen, Roald Amundsen et les amiraux britanniques à la recherche du passage Nord-Ouest. Que devient ce canevas sur lequel les fantasmes de domination comme de libération se sont projetés, de l’ère médiévale à l’ère moderne en passant par les réinterprétations médiévalistes du 19e siècle, lorsque son référentiel, aussi construit soit-il disparaît ? Comment nous construire et nous raconter sans cet autre ? Quelle fonction la nostalgie de cette double figure a-t-elle joué et joue-t-elle encore ?

Explorer / Cartographier : Est-ce qu’on peut figer l’inconnu ? Si les récits collectifs, les instrumentalisations politiques et les écritures et réécritures de l’histoire puisent partiellement leurs sources dans un Nord jamais visité, jamais rencontré et toujours raconté, des véritables explorations sont pourtant menées au moins depuis l’époque médiévale pour découvrir des terres, des ressources naturelles comme des baleines et des phoques ; et le public admirait les explorateurs à travers des beaux ouvrages, cartes et curiosités qui en ont découlé. Ce nord des voyageurs est cette collection de cartes, d’objets, de traces et de récits qui ont nourri notre imaginaire moderne, y compris celui des sciences. Qui récolte ? Pour qui ? Où expose-t-on et fige-t-on ce Nord ? Quelles sont les zones d’ombre d’alors et comment s’intègre la notion de perte ou de nostalgie dans un relevé qui se veut aussi minutieux que possible ? A-t-on déjà peur de sa disparition ou de s’y perdre ? Ce Nord scientifique, fantasmé, politique et ses récits exogènes a pourtant maintenant déjà disparu, par le temps et le climat. Comment cet imaginaire scientifique collectif se déploie-t-il et quelle fonction a-t-il rempli, jusqu’à nous ?

Raconter / Oublier: L’une des grandes incarnations de cet imaginaire collectif à la dialectique puissante est dans les livres, les films, les jeux. L’histoire européenne de ce Nord est tout autant imaginée, écrite et réécrite dans la fiction. Le Nord est, a-t-on compris, tour à tour un décor, un acteur, un motif et un trope littéraire. Où trouve-t-on l’articulation avec la perte du Nord ? Quel est le rôle structurant narrativement de ce mythème de la perte, du vide et de l’oubli dans son association avec le Nord ? Raconte-t-on par peur de l’oublier ? Qu’en retient-on ? A force de répéter, d’en explorer les variations, prend-t-on le risque d’oublier quelque chose de ce Nord qui nous échappe ?

Exploiter / Résister / Connecter : Le Nord, les nords, les régions, les espaces nordiques sont des lieux d’habitation, de mémoire, de culture, de travail, de création, de luttes comme autant de territoires que l’on exploite jusqu’à sa perte et où l’on résiste à cette disparition. La réappropriation des imaginaires pour le tourisme comme pour la mémoire questionne par exemple le jeu entre la re-territorialisation et la nostalgie restaurative. Les mines de fer de Kiruna ont été l’occasion de la création des parcs nationaux pour conserver un élément du Nord en train d’être détruit ; les parcs nationaux à leur tour des obstacles pour la transhumances des rennes ; l’industrialisation de l’élevage des rennes une raison pour la perte d’emploi des samis ; le tourisme profitant de la richesse de ces territoires pour visiter les mines, les rennes, les montagnes, les lacs et les moustiques. Dans ce monde connecté et mondialisé, quels changements observe-t-on alors que les nords communiquent et partagent activement leurs actions comme leurs imaginaires ?

Proposition de 400 mots maximum (incluant une courte notice biographique) à envoyer à tmohnike [a] unistra.fr et rjamet [a] unistra.fr jusqu’au 31 janvier 2026. Les communications pourront être en français ou en anglais.

The Loss of the North. Trajectories of European History of the Imagined North

Organized by Raphaël Jamet & Thomas Mohnike

Strasbourg, May 20 & 21, 2026

In preparation for an exhibition at the Bibliothèque nationale universitaire de Strasbourg in 2027 devoted to the creation of the North as a place of desire and fear in European history and its impending disappearance, this symposium aims to explore the main themes of this history, its complications, and the small objects that inhabit it.

What will happen to us if the North disappears? If everything we associate with the North ceases to exist? The ice, the snow, the cold, the animated nature at the edge of whiteness, treeless and alive, reduced to the essentials, resilient, and the people who have adapted to these places? These places onto which we have projected our fears and dreams for centuries, these regions that we have imagined to be hostile to life, where man can discover his limits and become a hero; these landscapes that seemed untouched, utopian, and preserved? This loss affects, of course, first and foremost the people who live north of the Arctic Circle, but does it not also concern us? We Europeans living south of the Arctic Circle, most of whom have no direct experience of these places, who seek out the terrors of ice and darkness, to quote the title of Christoph Ransmayr’s novel (Die Schrecken des Eises und der Finsternis, 1984), sitting comfortably in our armchairs?

This is not to deny the ecological, political, and social urgency implied by climate change and the exploitation of territories and people, but rather to question these often nostalgic imaginations and projections. To echo Svetlana Boym’s ideas on the future of nostalgia, it is not a question of rethinking the North in a restorative mood, but rather in a reflectional one (The Future of Nostalgia, 2001). Asking these questions is also a way of questioning our collective imaginations, their histories and their present and future consequences within and outside these spaces and cultures.

Both the exhibition and the symposium are structured around five themes that articulate the dialectical tensions that run through the history of the North:

Losing / imagining: When we imagine something or some place we call the North, the emotions, images, desires, and fears we attach to it seem recurrent, evolving, and entirely collective. How, then, do we envisage the loss of the essential referent (albeit unknown and beyond the experience of some) of this imaginary, and how do we even describe it? Between losing and imagining, we propose to explore this collective, sometimes conflictual work, which may in itself carry its own loss. How can we conceive of the imaginary of loss itself? Can we reconcile this loss of the North as both real and imagined?

Liberate/Dominate: This oscillation, in the past and in the writing of this past, is defined and structured around representations of places and peoples that must be liberated or dominated, that are free and dominant, that liberate themselves or dominate. This North, identified as that of the other—geographical or temporal—or even of a mythical golden age, is that of the dual face of Viking societies, sometimes barbaric, sometimes warlike, sometimes peaceful merchants and even democrats before their time, sometimes colonizers, sometimes colonized. This duality is echoed both in far-right historiographies and ideologies, with their nostalgia for a bygone era and space, and by explorers of the North such as Fridtjof Nansen, Roald Amundsen, and the British admirals in search of the Northwest Passage. What becomes of this canvas onto which fantasies of domination and liberation have been projected, from the medieval era to the modern era, via the medievalist reinterpretations of the 19th century, when its frame of reference, however constructed, disappears? How can we construct and narrate ourselves without this other? What function has the nostalgia for this dual figure played and does it still play?

Exploring / Mapping: Can we pin down the unknown? While collective narratives, political instrumentalizations, and the writing and rewriting of history draw their sources in part from a North that has never been visited, never encountered, and always recounted, real explorations have nevertheless been carried out since at least medieval times to discover lands and natural resources such as whales and seals; and the public admired the explorers through the beautiful books, maps, and curiosities that resulted from their journeys. This North of travelers is a collection of maps, objects, traces, and stories that have fed our modern imagination, including that of science. Who collects? For whom? Where is this North exhibited and frozen in time? What are the areas of uncertainty back then, and how does the notion of loss or nostalgia fit into a record that aims to be as meticulous as possible? Are we already afraid of its disappearance or of getting lost in it? This scientific, fantasized, political North and its exogenous narratives have already disappeared, however, due to time and climate. How does this collective scientific imagination unfold and what function has it fulfilled, up to the present day?

Telling / Forgetting: One of the most powerful manifestations of this collective imaginary is found in books, films, and games. The European history of this North is just as much imagined, written, and rewritten in fiction. The North is, as we have understood, alternately a setting, an actor, a motif, and a literary trope. Where do we find the connection with the loss of the North? What is the narrative structuring role of this mytheme of loss, emptiness, and oblivion in its association with the North? Do we tell stories for fear of forgetting? What do we retain? By repeating and exploring its variations, do we risk forgetting something about this North that eludes us?

Exploit / Resist / Connect: The North, the northern regions, the northern spaces are places of habitation, memory, culture, work, creation, and struggle, as well as territories that we exploit to the point of loss and where we resist this disappearance. The reappropriation of imaginaries for tourism and memory questions, for example, the interplay between reterritorialization and restorative nostalgia. The iron mines of Kiruna provided an opportunity to create national parks to preserve an element of the North that was being destroyed; the national parks, in turn, became obstacles to reindeer transhumance; the industrialization of reindeer herding a reason for the loss of Sami jobs; tourism taking advantage of the richness of these territories to visit the mines, reindeer, mountains, lakes, and mosquitoes. In this connected and globalized world, what changes can we observe as the North actively communicates and shares its actions and imaginations?

Proposals of up to 400 words (including a short biographical note) should be sent to tmohnike [a] unistra.fr and rjamet [a] unistra.fr by January 31, 2026. Contribution may be in French or English.

AAC : 1027 – 2027 : Le monde où naît Guillaume

AAC : 1027 – 2027 : Le monde où naît Guillaume

Colloque international de Cerisy-la-Salle et Caen (9-13 juin 2027)

Organisation : Pierre Bauduin, Alban Gautier, Marie-Agnès Lucas-Avenel
(Université de Caen Normandie, Centre Michel de Boüard – CRAHAM)

La date de naissance de Guillaume le Conquérant ne nous est pas connue avec précision. Selon toute vraisemblance, le futur duc des Normands et roi des Anglais naquit entre la mi-1027 et le milieu de l’année 1028 : le nom de sa mère, Arlette ou Herlève, n’est attesté que par des textes beaucoup plus tardifs ; quant à son père Robert, dit le Magnifique, il avait succédé, dans des circonstances troubles, à son frère le duc Richard III, mort le 6 août 1027.

Cette année 1027 avait été fertile en événements. Le jour de la Pentecôte (14 mai) avait eu lieu à Reims le sacre du jeune roi Henri, le futur Henri Ier, du vivant de son père Robert II le Pieux. Quarante ans après l’avènement d’Hugues Capet, la jeune royauté capétienne était désormais solidement établie et sa légitimité n’était plus contestée. Plusieurs des princes du royaume, dont Richard III, avaient assisté à la cérémonie. Peu auparavant, à Pâques (26 mars), s’était déroulé le couronnement impérial de Conrad II à Rome. Conrad était issu d’une nouvelle dynastie, les Saliens, et il avait succédé à Henri II, le dernier souverain ottonien mort sans héritiers en 1024. La succession avait été contestée, notamment en Italie, mais Conrad était enfin parvenu à ses fins et à ceindre la couronne impériale. Parmi les princes qui assistaient au couronnement figurait Cnut le Grand, roi des Danois et des Anglais. Dans une lettre qu’il adresse à ses sujets insulaires à l’occasion de ce voyage en Italie, Cnut dit sa fierté de participer à l’événement, d’avoir été accueilli par des grands venus de toute l’Europe et rappelle que cette cérémonie lui donnait l’occasion de se rendre en pèlerinage à Rome, un projet qu’il caressait depuis longtemps. Cette visite était un point d’orgue du règne du roi danois devenu l’un des princes les plus puissants d’Europe. Son pouvoir n’était plus guère contesté en Angleterre, où il avait eu l’habileté de se concilier une partie des élites du pays – l’earl Godwine, un des principaux soutiens de Cnut, a épousé une des parentes du roi et leur second fils, le futur roi Harold, est né quelques années auparavant. Cnut a aussi épousé la veuve de son prédécesseur anglo-saxon Æthelred II, Emma de Normandie, dont il avait eu un fils, Harthacnut. Emma était la sœur de Richard II de Normandie, et par conséquent la grand-tante de Guillaume le Bâtard. Les enfants issus de son premier mariage, dont le futur Édouard le Confesseur, avaient trouvé refuge à la cour normande, et ont sans doute fréquenté le jeune Guillaume dans ses années d’enfance. Pour l’heure, ils n’inquiètent guère Cnut, qui se consacre à d’autres projets, et en premier lieu à asseoir son pouvoir en Norvège, ce qu’il parvient à faire l’année suivante (1028), soutenu par une partie des Norvégiens révoltés contre leur roi, Olaf Haraldsson chassé du trône après avoir été vaincu à la bataille de Stiklestad. Olaf, qui avait été baptisé à Rouen selon Guillaume de Jumièges, trouva la mort deux ans plus tard et devint rapidement le saint national de la Norvège. Si nous poussons un peu plus ce jeu de concordances chronologiques, l’année 1027 voit aussi la mort de Gaimar III de Salerne, l’un des premiers princes du sud de la péninsule italienne à faire appel à des Normands, et de Romuald de Ravenne (le 19 juin) – saint Romuald, fondateur de l’ordre des Camaldules – l’un des réformateurs du monachisme occidental qui influença probablement la spiritualité de Jean de Ravenne, successeur de Guillaume de Volpiano à Fécamp en 1028.

Un élargissement des perspectives sur la quinzaine d’années qui entourent 1027/1028 amène à évoquer tant la mort de l’empereur Basile II (l’un des principaux souverains de l’Empire byzantin) en décembre 1025 que la désintégration du califat de Cordoue en 1031 ; tant le grand pèlerinage de Richard de Saint-Vanne en Terre sainte (1026 ; 700 personnes dont des Normands) que celui du roi de Dublin Sigtrygg Barbe-de-soie à Rome (1028 : après son retour via Cologne et Cantorbéry, il fonde l’évêché de Dublin) ; tant la mort de Wulfstan II, archevêque d’York (28 mai 1023), que celles de Fulbert de Chartres (10 avril 1028) et d’Adalbéron de Laon (27 janvier 1030), trois des grandes figures intellectuelles du temps ; tant les débuts de la reconstruction de l’abbatiale de Fleury (Saint-Benoît-sur-Loire) après l’incendie de juillet 1026 que la construction, entamée vers 1030, de la cathédrale de Spire, l’un des plus importants monuments romans de l’Europe – sans oublier la construction de l’abbatiale du Mont-Saint-Michel (1023), dont il a été question dans un récent colloque de Cerisy.

Ces quelques événements ramassés autour du moment de la naissance de Guillaume suffisent à montrer que le monde où naît le futur duc-roi est traversé par des relations et des dynamiques qui interagissent entre elles. Nul contemporain ne peut évidemment prévoir que se noue là le fil d’événements ou de mouvements qui vont traverser le siècle, ni anticiper les liens que rétrospectivement l’historien établit entre eux.

Le projet de colloque aura à cœur de s’inspirer des méthodes ou des approches de l’« histoire connectée » définie ici simplement comme une démarche visant à relier entre elles différentes histoires nationales ou régionales longtemps restées cloisonnées, en évitant d’adopter une perspective qui serait centrée exclusivement sur la Normandie ou la France. Elle met l’accent sur les mobilités et leurs conséquences, les connexions et les transferts entre différentes communautés humaines. Dans une approche globalisante, elle n’exclut aucun domaine de la connaissance et des méthodologies (histoire, histoire de l’art, archéologie, philologie…) pour explorer ce monde où naît Guillaume. C’est aussi dans cette perspective qu’il conviendra de réunir des spécialistes venant d’horizons divers, tant sur le plan géographique que disciplinaire, autour des thématiques suivantes.

1/ Connaître le monde

Les connaissances géographiques ne sont pas, en ce début de XIe siècle, aussi réduites qu’on a pu le dire. Du monde islamique à l’Occident latin en passant par Byzance, des représentations de la terre, qu’elles soient cartographiques ou discursives, sont attestées. Ainsi la « Carte cottonienne », conservée à la British Library et réalisée entre 1025 et 1050, est à peu près contemporaine de la « Mappemonde de Saint-Sever » qui illustre un manuscrit du Commentaire sur l’Apocalypse de Beatus de Liébana conservé à la Bibliothèque nationale de France. Plus largement, en ce siècle qui s’achèvera avec le déclenchement de la première croisade, les connaissances sur le monde informent des représentations de l’Autre qui – que celui-ci soit chrétien oriental, musulman, juif ou païen – sont en pleine transformation. Nous tâcherons notamment de comprendre comment les Normands et les populations avec lesquelles ils étaient en contact se percevaient les uns les autres. Ainsi, le portrait que divers auteurs issus d’autres régions européennes font des Normands et de leurs ducs est alors en pleine évolution : alors qu’à la fin du Xe siècle les princes de la lignée de Rollon étaient encore assez souvent perçus et stigmatisés comme les descendants des pirates païens du Nord, ils apparaissent de plus en plus comme des chrétiens latins comme les autres, voire comme des modèles de comportement chrétien.

Thèmes traités :

  • Connaissance du monde.
  • Cartographie.
  • Connaissance et représentations de l’Autre.

2/ Parcourir le monde

Depuis la Normandie, bien des routes permettent de rejoindre d’autres régions du monde, et les Normands ne manquent pas de les emprunter. Ces routes peuvent être maritimes, vers les îles Britanniques ou la Scandinavie, mais aussi vers l’Aquitaine, la péninsule Ibérique et, au-delà, la Méditerranée, en particulier l’Italie du Sud, Byzance et la Terre sainte. Elles sont aussi fluviales et terrestres, et bien souvent les voyages combinent plusieurs modes de transport. On pourra donc suivre les circulations et retracer les itinéraires qu’empruntent les individus, les marchandises et les idées. On s’attachera plus particulièrement à identifier les lieux où se nouent les connexions et les personnes qui les rendent possibles, notamment quand elles impliquent des Normands. Un code de lois anglais témoigne ainsi de la présence de marchands normands à Londres dès la première décennie du XIe siècle, tandis que le poème Moriuht de Garnier de Rouen, atteste que Rouen reste à cette époque un port où se pratique la traite des esclaves. Parmi les routes qu’on mettra en lumière figurent aussi celles des pèlerinages : vers Rome bien sûr, mais aussi vers les Pouilles et le Mont-Gargan où le culte de saint Michel fait écho à celui qui se développe alors en Normandie, vers Saint-Jacques de Compostelle dont le premier essor date précisément du XIe siècle, vers Constantinople dont les reliques attirent des pèlerins de plus en plus nombreux, ou encore vers Jérusalem – et l’on n’oubliera pas que c’est en revenant de Terre sainte que Robert le Magnifique est mort en 1035.

Thèmes traités :

  • Itinéraires, routes terrestres et maritimes.
  • Circulations, connexions, réseaux.
  • Échanges commerciaux.
  • Pèlerinages.

3/ Lieux, genre et manière de vivre ou de mourir

Les terribles pages où Raoul Glaber rapporte la famine des années 1031-1033 rappellent la précarité de la vie de l’immense majorité de la population. Les équilibres économiques et démographiques et la croissance que connaît l’Occident dans les siècles centraux du Moyen Âge ont été aussi revus au travers de nouvelles grilles de lecture articulées autour des notions de besoin, de ressources, des rapports de l’homme à l’environnement. La part de la contrainte seigneuriale, celles du travail et de l’initiative des paysans, de l’innovation technique, de la circulation monétaire sont également des facteurs – parmi d’autres – qu’il conviendra d’interroger. Les regards croisés portés sur la « culture matérielle » ont conduit à des questionnements qui ouvrent plus globalement sur la relation homme-objet. La découverte et la publication de sites archéologiques contribuent à y répondre tout en apportant des indications neuves sur les cadres de vie et les manières d’habiter qu’illustrent par exemple l’habitat fortifié de Colletière à Charavines (Isère), occupé entre 1006 et 1040, le castrum d’Andone (Charente) déserté dans les années 1020 ou la résidence fossoyée de Pineuilh (Gironde)… En ville comme à la campagne, l’église et son cimetière polarisent toujours plus la communauté. Les échanges et liens entre les morts et les vivants restent une préoccupation essentielle des communautés familiales et ecclésiastiques. Des milliers de chartes rapportent les dons faits aux religieux pour le salut de l’âme (pro anima) ou pour la mémoire des fondateurs, des donateurs et de leurs familles. Le rôle des femmes dans cette memoria est bien connu et le colloque donnera ici l’occasion d’interroger plus largement leur place dans les évolutions des sociétés du temps. Si l’année de naissance de Guillaume n’est pas ici une date significative, les perspectives évoquées ci-dessus offrent matière à développer une réflexion comparative et diachronique qui permettra de situer la Normandie dans ces évolutions.

Thèmes traités :

  • Rapport à l’environnement.
  • Culture matérielle.
  • Modes de vie, habitats.
  • Rapport à la mort et à l’au-delà, mémoire des défunts.

4/ Croire, penser, créer

Tandis que le duché de Normandie ne semble pas avoir conservé de trace des croyances et rites païens importés par les Scandinaves au siècle précédent, il n’est sans doute pas totalement imperméable au « grand réveil de l’hérésie » (Dominique Barthélemy) qui affecte tout le royaume franc au début du XIe siècle et aboutit en 1022, par exemple, à la dénonciation des Orléanais, dont témoignent Raoul Glaber ou Adémar de Chabannes. La réforme des abbayes bénédictines guidée par l’esprit de Cluny, bien visible en Normandie par l’entremise de Guillaume de Volpiano puis de ses successeurs, est aussi à l’œuvre au même moment dans l’Est et le Nord-Est du royaume sous l’impulsion de Richard de Saint-Vanne de Verdun, puis de l’abbé Poppon de Stavelot. Une nouvelle élite religieuse contribue à la consolidation du pouvoir laïc et tisse des réseaux de confraternité qui favorisent l’échange des pratiques liturgiques et des idées, mais aussi l’essor des sciences et des arts. En témoignent le développement des écoles épiscopales, l’intensification de la copie et de la décoration des manuscrits religieux et profanes, la composition d’œuvres théologiques, historiographiques ou poétiques par Fulbert de Chartres ou Adalbéron de Laon, auquel Dudon de Saint-Quentin a dédié son histoire prosimétrique et panégyrique des premiers ducs de Normandie. En témoigne aussi l’expérimentation de techniques architecturales nouvelles, comme dans le chantier de l’église abbatiale du Mont Saint-Michel engagé en 1023 ou celui de la restauration de la cathédrale de Chartres en 1024. Le colloque sera l’occasion d’interroger ou de réinterroger les croyances et les catégories de pensée, les débats spirituels et intellectuels, les traditions et innovations littéraires et artistiques, perceptibles en ce début du XIe siècle.

Thèmes traités :

  • Pratiques et croyances religieuses, chrétiennes et païennes.
  • Réseaux religieux et culturels.
  • Production et circulation des manuscrits.
  • Circulation des idées et des savoirs, des procédés et techniques artistiques.

5/ Les Normands et les Normandes des années 20 (… du XIe siècle)

Les Normands et les Normandes des années 1020 nous apparaissent à partir d’une documentation plus diversifiée qui permet d’avoir une idée plus précise sur les différents aspects de la société contemporaine. Plus d’un siècle après la fondation du duché, ils ont adopté le genre de vie, la langue et les croyances des Francs, tandis que les traces du passé scandinave de la province s’estompent. Le colloque sera l’occasion de saisir l’état de ces transformations et leurs effets sur les habitants du pays. Qui sont les Normands et les Normandes des années 1020 ? Partagent-ils une identité commune, des affiliations ou des valeurs culturelles, et selon quels modes d’expression ? Un élément de cohésion du duché et de ses habitants est indiscutablement la famille et le pouvoir des ducs. Comment se manifeste l’autorité princière et encadre-t-elle la société et ses différentes composantes laïques et ecclésiastiques ? Dans quelle mesure perçoit-on l’action de liens sociaux fondés sur la parenté, l’amitié, l’alliance, les relations de fidélité sous leur différentes formes (y compris féodo-vassaliques) ? Quelle place y occupent alors les femmes ? Quelles aspirations ou contestations émergent de cette société ou s’y diffusent ? Le colloque amènera ainsi à interroger l’image d’une principauté dynamique, où l’ordre public résiste mieux qu’ailleurs et où la paysannerie jouit d’un statut ou d’une condition plus favorables que dans d’autres régions.

Thèmes traités :

  • Identité normande.
  • Rôle des ducs de Normandie et de leur parenté.
  • Fabrique sociale et politique du duché de Normandie.
  • Hommes et femmes dans le duché de Normandie.

6/ Les Normands et les Normandes dans le royaume de France et dans l’espace européen

Comme on l’a dit plus haut, les Normands parcourent le royaume et le monde. Si certains reviennent, d’autres s’exilent pour une longue période avant de revenir en Normandie, voire s’établissent définitivement en dehors du duché. Ainsi, Roger de Tosny s’en va combattre les Sarrasins dans le comté de Barcelone où il épouse vers 1020 la fille d’Ermessende, comtesse de Barcelone ; puis il revient auprès du duc Richard II. En 1022, l’empereur Henri II prête 24 Normands au service des neveux de Mélès qui, dans le but de combattre le pouvoir byzantin, sont investis du comté de Comino dans la province de Chieti. On connaît le nom de certains d’entre eux, comme Torstin Scitel ou Hugues Falloc, futur compagnon de Guiscard. D’autres s’établissent auprès du prince Gaimar, tandis que le duc de Naples offre à Rainolf la main de sa sœur et fortifie pour lui le comté d’Aversa en 1030. De l’autre côté de la Manche, c’est une Normande, Emma, fille de Richard Ier, qui règne à deux reprises en Angleterre après avoir épousé Æthelred II, puis Cnut : ainsi, une princesse normande recevait la couronne anglaise bien avant 1066. Ainsi, bien des chevaliers normands gagnaient alors fortune par le métier des armes et s’infiltraient par le mariage auprès des plus grandes familles dans le nord comme dans le sud de l’Europe.

Thèmes traités :

  • Les Normands dans les principautés voisines de la Normandie.
  • Les Normands en Italie du Sud et en Méditerranée.
  • Les Normands en Angleterre et dans le monde insulaire.

De manière générale, notre colloque valorisera les propositions qui croiseront ces diverses approches de manière à présenter une vision dynamique du monde où est né Guillaume et de comprendre dans quelle mesure le futur conquérant de l’Angleterre l’a fait évoluer.

Les contributions au colloque pourront prendre deux formes distinctes : d’une part, des communications de 30 minutes suivies d’une discussion ; d’autre part des posters qui porteront sur des études de cas spécifiques et qui seront présentés par leurs auteurs à l’occasion d’une séance dédiée. Nous accueillerons volontiers les propositions de jeunes chercheurs : le Centre culturel de Cerisy offre des conditions qui favorisent les discussions et qui leur permettront de bénéficier des conseils de membres du comité scientifique et d’autres spécialistes présents à l’occasion du colloque.

Les propositions de communications ou de posters devront être envoyées avant le 1er juin 2026 aux organisateurs, à savoir Pierre Bauduin (pierre.bauduin@unicaen.fr), Alban Gautier (alban.gautier@unicaen.fr) et Marie-Agnès Lucas-Avenel (marie-agnes.avenel@unicaen.fr). Merci de fournir deux fichiers distincts : un résumé précisant clairement comment la contribution pourra s’insérer dans un ou plusieurs des thèmes du colloque (environ 1 page), et un CV synthétique (1 page maximum).

1027 – 2027 : The World in which William was Born

International Conference in Cerisy-la-Salle and Caen (9-13 June 2027)

Organisation : Pierre Bauduin, Alban Gautier, Marie-Agnès Lucas-Avenel
(Université de Caen Normandie, Centre Michel de Boüard – CRAHAM)

We do not know exactly the date of William the Conqueror’s birth. It seems that the future Duke of the Normans and King was born between mid-1027 and mid-1028. His mother’s name – Arletta or Herleva – is mentioned only in much later sources; as for his father, Duke Robert ‘the Magnificent’, he had but recently succeeded his brother Richard III, who had died on 6 August 1027 in circumstances that remain uncertain.

The year 1027 was rich in political events. On Whitsun Day (14 May), the young Henry – that is, the future Henry I, King of France – was anointed in Rheims, his father King Robert II being still alive. Forty years after Hugh Capet’s accession, the new Capetian monarchy was now firmly established and its legitimacy was no longer disputed. Several princes of the realm, including Richard III, attended the ceremony. Not long before, on Easter Day (26 March), Emperor Conrad II had been crowned in Rome. This new emperor inaugurated a new dynasty, that of the Salians, having succeeded Henry II, last of the Ottonians, who had died without an heir in 1024. This succession had been disputed, particularly in Italy, but Conrad had been able to curb opposition and receive the imperial crown. Among the princes who attend the event was Cnut the Great, King of the Danes and of the English. In a letter addressed to his Insular subjects during his stay in Italy, Cnut told of his pride for participating in the event and being received by grandees from all Europe, and he also mentions the fact that it was for him an occasion to visit Rome as a pilgrim, something he had wanted to do for a long time. This visit may be seen as a climax in the reign of the Danish king, who had become one of Europe’s most powerful rulers. His power was by then undisputed in England, where he had been able to coopt some of the country’s elites: Earl Godwine, one of his most prominent supporters, had married one of the king’s kinswomen and their second son, the future King Harold II, had been born a few years earlier. Cnut had himself married Emma of Normandy, the widow of his Anglo-Saxon predecessor Æthelred II and the sister of Richard II of Normandy (which made her young William’s great-aunt), and their son Harthacnut was then still a young boy. Emma’s children from her earlier marriage, including the future Edward the Confessor, were then refugees at the Norman court, where they probably had many occasions to meet William in the years of his childhood. But at that time, they were no major threat to Cnut, who focussed on other plans: the main one was to establish control over Norway. It was done the year after (1028), when some of the Norwegians rebelled against their king Olaf Haraldsson, who was defeated in the battle of Stiklestad and forced to flee. If we are to believe William of Jumièges, Olaf had actually been baptised in Rouen in the mid-1010s; after his death in 1030, he was considered a martyr and rapidly became Norway’s national saint. If we take this game of chronological concordances a little further, the year 1027 was also that of the deaths of Gaimar III of Salerno, one of the first Southern Italian princes who called upon Normans, and of Romuald of Ravenna (on 19 June), that is St Romuald, founder of the order of the Camaldolese hermits, a reformer of Western monasticism who probably influenced the spirituality of John of Ravenna… who himself succeeded William of Volpiano at the Norman abbey of Fécamp in 1028.

A broader perspective over the fifteen of so years that surround the year 1027/8 allows us to mention the following events: the death of Emperor Basil II, one of the most important Byzantine rulers, in December 1025; the disintegration of the Umayyad Caliphate of Cordoba in 1031; Richard of Verdun’s great pilgrimage, which brought 700 pilgrims (including Normans) to the Holy Land in 1026; King Sigtrygg Silkenbeard of Dublin’s own pilgrimage to Rome in 1028, in the wake of which, having returned via Cologne and Canterbury, he founded the bishopric of Dublin; the deaths of Wulfstan II, archbishop of York (28 May 1023), of Fulbert of Chartres (10 April 1028) and of Adalbero of Laon (27 January 1030), three of the most important ecclesiastical and intellectual figures of the time. Several major construction works in Western Europe were also started in the same period, including the abbey church in Fleury (Saint-Benoît-sur-Loire) after the fire of July 1026, the cathedral of Speyer (one of the grandest Romanesque buildings) around 1030, and the abbey church of Mont-Saint-Michel in 1023 (which was the subject of a recent conference in Cerisy).

These few events, all taking place around the time of William’s birth, are enough to show that the world in which the future duke and king was born was characterised by interacting relationships and dynamics. Of course, nobody at that time could have guessed that here and then were woven the threads of events and motions that would span the next century, nor would they have anticipated the connexions which today’s historians see between them.

Our conference will draw inspiration from the methods of so-called ‘connected history’, here simply defined as an approach that aims to establish links between different national or regional historical traditions which have long remained isolated and tries to avoid a perspective that would focus exclusively on Normandy or France. We want to stress mobilities and their consequences, connexions and transfers between diverse human communities. Because of this global perspective, we do not wish to exclude any discipline or methodology (history, art history, archaeology, philology…) that helps exploring this world in which William was born. This is also why we wish to gather scholars from many horizons, countries and disciplines, in order to discuss the following topics.

1/ Knowing about the world

Geographical knowledge was not, in the early eleventh century, as reduced as it has been said to be. In the Islamic world, in the Latin West or in Byzantium, representations of the earth are known both in maps and texts. The British Library’s ‘Cottonian World Map’ was made around 1025/1050; it is roughly contemporary with the Bibliothèque nationale de France’s ‘Saint-Sever mappa mundi’, illustrating a manuscript of Beatus de Liebana’s Commentary on the Apocalypse. More broadly, in the century that ended with the First Crusade, knowledge of the world informed Western representations of the Other – Eastern Christian, Muslim, Jewish or pagan – that were undergoing radical transformation. We particularly aim to understand how the Normans and the populations with whom they came into contact perceived each other. By the late the tenth century, members of Rollo’s dynasty were still regularly perceived and stigmatised as descendants of pagan pirates of the North, but they increasingly appeared as Latin Christians like any others, even as models of Christian behaviour.

Proposed themes:

  • Knowledge of the world.
  • Cartography.
  • Knowledge and representations of Others.

2/ Moving through the world

Many roads allowed travellers from Normandy to reach other regions, and the Normans were keen to use them. There were maritime roads towards Britain, Ireland or Scandinavia, but towards Aquitaine, Iberia and, beyond that, the Mediterranean – especially Southern Italy, Byzantium and the Holy Land. There were also roads over land and up and down rivers, and travel often combined several means of transport. We will follow attested circulations and retrace the itineraries followed by people, commodities and ideas. We also wish to focus on the places where connexions were made and on the people who enabled them, especially in the case of Normans: in an English lawcode that mentions Norman merchants in London in the first decade of the eleventh century, or in Warner of Rouen’s poem Moriuht, in which Rouen is shown to be a port where slave trade was still in operation. Pilgrimage routes are also among those we want to highlight: to Rome of course, but also to Puglia and Monte Gargano (where the cult of St Michael echoes contemporary developments in Normandy), to Compostela (where pilgrimage to St James’s relics precisely took off in the eleventh century), to Constantinople (where a wealth of relics attracted people in ever greater numbers) and to Jerusalem (and here we should not forget that Duke Robert the Magnificent died in 1035 while he was travelling back from the Holy Land).

Proposed themes:

  • Itineraries, routes over sea and land.
  • Circulations, connexions, networks.
  • Trade.
  • Pilgrimages.

3/ Places, gender, life and death

Rodulfus Glaber’s terrifying pages on the famine of the years 1031 to 1033 remind us of how precarious life was then for most of the population. The economic and demographic balances of the time, and the growth that characterised the West in the Central Middle Ages have all been reconsidered through new approaches based on notions of need, resources and the relationship between humans and their environment. The role played by lordship and coercion, work and the peasantry’s initiative, technology and innovation, money and its circulation are also among the factors that should be interrogated. Varied approaches of ‘material culture’ have revealed new issues, which open more generally to questions about the relationship between humans and objects. Archaeological sites, newly excavated and published, help us answer them and bring new informations on conditions of life and residence: among them, the fortified settlement of Colletière in Charavines (Isère), occupied between 1006 and 1040, the castrum of Andone (Charente), abandoned in the 1020s, or the moated residence of Pineuilh (Gironde)… Both in urban and rural settings, churches and their cemeteries were increaslingly polarising the lives of communities. Exchanges and connexions between the living and the dead remained a crucial preoccupation of kin- or church-based groups. Thousands of charters record gifts made to ecclesiastics ‘for the sake of souls’ (pro anima) or in memory of founders, donors and their families. It is well-known that women played an important role in such memorial practices, and the conference will allow participants to explore more broadly their agency in the social changes of the time. Here, William’s birth may not be such a significant date, but the perspectives explained above are an occasion to develop comparative studies which will place Normandy in broader contexts.

Proposed themes:

  • Connexions with the environment.
  • Material culture.
  • Ways of life, settlements.
  • Connexions with the dead and the other world; memory of the deceased.

4/ Believing, thinking, creating

Even if the pagan beliefs and rituals imported by Scandinavians in the tenth century do not seem to have survived in Normandy, the duchy probably was not immune from what Dominique Barthélemy has called ‘the great awakening of heresy’: indeed, the whole kingdom was concerned in the early eleventh century, for instance when the ‘Orléans heretics’ were denounced in 1022, as told by Rodulfus Glaber or Ademar of Chabannes. There was also a movement towards reform of Benedictine monasteries in the spirit of Cluny: in Normandy with William of Volpiano and his successors, but also beyond the eastern and north-eastern borders of the kingdom with Richard of Saint-Vanne in Verdun and Abbo Poppo in Stavelot. A new ecclesiastical elite worked towards the consolidation of lay power, weaving networks of confraternity and fostering exchanges in the fields of liturgy, ideas, sciences and arts. This was also a time of development for episcopal schools, for copying and illuminating religious and non-religious manuscripts, and for creating new works in the fields of theology, historiography and poetry: we may mention here again Fulbert of Chartres and Adalbero of Laon, to whom Dudo of St Quentin dedicated his prosimetrical and panegyrical history of the earliest Norman dukes. New architectural technologies were also experimented at that time, for example in the abbey church of Mont-Saint-Michel (the construction of which began in 1023) or in the cathedral of Chartres (the restoration of which started in 1024). The conference will allow participants to question or revisit beliefs and categories of thought, spiritual and intellectual debates, traditions and innovations in literature and the arts, all visible in the early eleventh century.

Proposed themes:

  • Religious practices and beliefs, Christian and pagan.
  • Religious and cultural networks.
  • Production and circulation of manuscripts.
  • Circulation of ideas and knowledge, and of artistic processes and techniques.

5/ Norman men and women of the 1020s

The Normans of the 1020s may be approaches through varied sources that allow us to better understand aspects of the society of that time. More than a year after the duchy had been founded, they shared the ways of life, the language and the beliefs of the Franks; all traces of the Scandinavian past of the province were rapidly fading. The conference will revisit these transformations and how they affected the inhabitants of the duchy. Who were Norman men and women in the 1020s? Did they share common identities, affiliations, cultural values, and how did they express them? A crucial factor of cohesion in the duchy and between its inhabitants was the power wielded by the ducal dynasty. How was the dukes’ authority manifested and how did it frame society and its diverse components, both lay and ecclesiastical? To which extend can we perceive the action of social networks based of kinship, friendship, alliances or loyalty in their different forms (including feudal-vassalic)? What agency did women have in these networks? Which aspirations, which contestations can we see emerging or circulating in this society? The conference will allow us to revisit the current image of a dynamic principality, where public order resisted better than elsewhere and where peasant communities benefited for more a favourable status or condition.

Proposed themes:

  • Norman identity.
  • The role played by the Norman dukes and their kin.
  • The social and political fabric of the duchy of Normandy.
  • Men and women in the duchy of Normandy.

6/ Norman men and women in the kingdom of France and in Europe

As mentioned above, Normans are well-attesed both in the kingdom and in the wider world. Some of them returned quickly, others remained in exile for long periods before coming back, others settled permanently abroad. Take Roger de Tosny, who went to fight Saracens in the county of Barcelona, where he married around 1020 the daughter of Countess Ermesenda, but finally came back to Duke Richard II. In 1022, Emperor Henry II drafted 24 Normans to serve the nephews of Meles and fight the Byzantines, investing them with the county of Comino in Chieti province: we do know some of their names, such as Torstin Scitel or Hugh Falloc (this one later a companion of Robert Guiscard). Others settled with Prince Gaimar, while the Duke of Naples gave Rainulf his sister’s hand, fortifying for him the county of Aversa in 1030. On the other side of the Channel, a Norman queen, Emma, the daughter of Richard I, reigned twice, first as Æthelred II’s consort and then as Cnut’s: long before 1066, a Norman princess wore the English crown. Many Norman knights were also looking for military employment or marrying into the greatest families, both in Northern and Southern Europe.

Proposed themes:

  • The Normans in neighbouring principalities.
  • The Normans in Southern Italy and in the Mediterranean.
  • The Normans in England and in the Insular world.

Our conference will give priority to proposals that combine several of the approaches outlined above and help presenting a dynamic vision of the world in which William was born and understanding how the future ‘Conqueror’ made it change.

The conference will host two kinds of contributions: 30-minute presentations followed by discussions; and posters on specific case studies, which will be presented by their authors in a special session. We welcome proposals by early career scholars: the ‘Centre culturel international de Cerisy’ is an ideal venue, fostering discussion and allowing them to receive advice from members of the scientific board or from other scholars attending the conference.

Proposals for papers or posters must be sent before 1 June 2026 to all organisers: Pierre Bauduin (pierre.bauduin@unicaen.fr), Alban Gautier (alban.gautier@unicaen.fr) and Marie-Agnès Lucas-Avenel (marie-agnes.avenel@unicaen.fr). Applicants should submit two separate files: a 1-page abstract, clearly stating how the proposed contribution may fit within one or several topics outilned in the call for papers; and a 1-page CV.

Séminaire “Poétiques sociales des pays nordiques : de l’âge viking à nos jours”

Séminaire “Poétiques sociales des pays nordiques : de l’âge viking à nos jours”

Le séminaire “Poétiques sociales des pays nordiques : de l’âge viking à nos jours” accueillera, pour sa prochaine séance, Mélanie Taquet (Université de Caen Normandie) et Johannes Hjellbrekke (Universitetet i Bergen). 

27 novembre 2025, 17h30

Université de Caen, Maison des Langues et de l’International (MLI, campus 1), salle : MLI160

Organisation : Harri Veivo, Christian Bank Pedersen et Frédérique Harry

Mélanie Taquet (Université de Caen Normandie) : « L’armée blanche dans la littérature finlandaise : construction et démystification d’un héroïsme »

Vainqueurs de la guerre civile finlandaise de 1918 qui les opposent à l’armée rouge, les soldats de l’armée blanche sont érigés en héros nationaux, libérateurs de la nation et modèles de l’idéal masculin finlandais. De nombreux écrivains soutiennent alors cette vision de la guerre, la relayant dans leurs œuvres par souci d’unité nationale, comme c’est le cas du poète Eino Leino. Cependant, ce modèle perd progressivement de sa pertinence.

Dans sa trilogie Täällä Pohjantähden alla (Ici sous l’étoile polaire) publiée entre 1959 et 1962, Väinö Linna dépeint une réalité tout autre de l’armée rouge que celle de révolutionnaires sanguinaires prônée jusqu’alors, ouvrant la voie à une relecture critique de l’histoire nationale dans l’espace médiatique. À la même époque, les travaux de l’historien Jaako Paavolainen mettent en lumière les terreurs commises par l’armée blanche, fragilisant l’image héroïque des soldats. Finalement, l’essor du devoir de mémoire à la fin du XXe siècle et l’intérêt porté aux victimes motivent de nombreuses réinterprétations de la guerre civile, dans lesquelles les membres de l’armée rouge sont désormais considérés comme victimes, et non plus comme révolutionnaires.

La littérature a ainsi accompagné l’écriture de l’histoire, s’en est aussi faite la critique. Au XXIe siècle, alors que le centenaire de la guerre a motivé la publication d’un nombre record d’œuvres de fiction, la représentation de l’armée blanche représente en enjeu majeur et complexe de la compréhension de la guerre : comment de jeunes soldats ont pu commettre des crimes de guerre, et qu’en est-il de leur rapport à la gloire et à la masculinité ?

Johannes Hjellbrekke (Université de Bergen) : « La guerre des écrivains norvégiens : les prises de positions politiques dans le champ littéraire norvégien sous la Seconde Guerre mondiale »

Analyses of writers’ political orientations have typically focused on individual authors’ works and trajectories. Inspired by Bourdieu’s field theory and by Sapiro’s works on the French literary field, the overall question in the “Words and Violence”-project is straightforward: How did the writers and intellectuals respond to democratic backsliding, loss of cultural autonomy and authoritarianism on the rise?

This presentation will address this by focusing on four interrelated questions:

  • In what ways were the Norwegian writers’ position-takings during WW II related to their locations in two other sets of structures: the structures in the Norwegian field of literary practices in the 1930s and ’40s, and their locations in cultural, economic and social capital hierarchies?
  • How many literary clusters could be found in the Norwegian field of literature in the 1930s and ‘40s?
  • Were the oppositions in the global field mirrored in the group of Nazi-sympatizing or collaborating authors, or were distinct hierarchies at work in this particular subgroup?
  • To what degree were the structural oppositions generation specific? Did the youngest authors constitute a distinct literary subspace, with oppositions of its own?  

The analysis statistical analysis is based on prosopographical data on 308 writers and is done by way of Multiple Correspondence Analysis (MCA), Class Specific MCA and Ascending Hierarchical Cluster Analysis.

Varmt velkommen !

CfP : 2026 Háskóli Íslands Student Conference on the Medieval North

In celebration of our 15th year anniversary, we are delighted to open our Call for Papers for the 2026 Háskóli Íslands Student Conference on the Medieval North. The conference shall be held on April 16th to 18th 2026, in the Edda auditorium at Háskóli Íslands and online. The conference is an interdisciplinary forum for postgraduate students (master’s and doctoral level) and early career researchers working in the field of medieval northern studies. Students who have not given papers at an academic conference before are especially encouraged to submit.

We are currently accepting abstract submissions for the fifteenth annual Háskóli Íslands Student Conference on the Medieval North. This conference theme for our 15th Conference: Stirring Up Trouble: Antagonists, Outlaws, Troublemakers, and Rebels

We welcome abstract submissions on a wide range of topics connected to this theme, including but not limited to:

  • Art History
  • Archaeology
  • Digital Humanities
  • Folklore
  • Gender & Queer Studies
  • Literary Studies
  • Manuscripts & Paleography
  • Philology
  • Reception of the Medieval Period
  • Religious Studies

Please mind that submissions provided should adhere to the theme. Interested student scholars should email their abstract of 250-300 words, along with a brief biography containing name, preferred pronouns, institution, program of study, and accessibility requirements (if any), to histudentconference[@]gmail.com by December 8th 2025.

More info and criteria on the complete CfP :

Journée d’étude : « La réception des mythes nordiques »

Journée d’étude : « La réception des mythes nordiques »

Date : Le 21 novembre 2025, 9h30-18h
Lieu : Maison des langues et de l’international, salle 160, Université de Caen Normandie

Dans le cadre du programme ERLIS “Figures mythiques dans les cultures contemporaines” et du « Novembre nordique » du département d’études nordiques aura lieu le vendredi 21 novembre 2025 une journée d’étude sur la réception des mythes nordiques. La culture populaire met volontiers en scène des figures issues de la mythologie et du folklore. Les récits nordiques semblent y être particulièrement présents, que ce soit dans la littérature, les jeux, la musique et le cinéma. Cette journée sera ainsi consacrée aux processus de transmission et d’appropriation de ces mythes nordiques par les médias contemporains. Laurent Di Filippo (Université de Lorraine) fera un point théorique sur l’étude de la réception. Malin Isaksson (Université d’Umeå) parlera de l’usage de mythes nordiques, en particulier ceux du Sápmi, dans la fiction contemporaine. Trois étudiantes en deuxième année du Master LLCER Etudes culturelles, travaillant sur un corpus de jeux vidéo, de musique ou de films, présenterons ensuite leurs recherches en cours sur diverses figures mythiques nordiques. La journée sera suivie d’un atelier portant sur les jeux de plateau mettant en scène le Nord médiéval et d’une rencontre avec Ulf Peter Hallberg, l’auteur d’un roman sur la grande figure littéraire suédoise, August Strindberg.

Programme :

  • 9h30 – Laurent Di Filippo (Université de Lorraine) : « Étudier la réception des mythes : problématiques, théories, méthodologies »
  • 10h30 – Malin Isaksson (Université d’Umeå) : « La réception des légendes du Nord à travers quelques fictions contemporaines »
  • 11h30 – Camille Garcia (Master 2 Études culturelles, Caen) : « La représentation des êtres folkloriques dans le jeu vidéo Bramble: The Mountain King »
  • 14h – Maeva Gouget (Master 2 Études culturelles, Caen) : « Thor au XXI e siècle : Exploration de l’usage de la mythologie nordique dans le Marvel Cinematic Universe » 
  • 14h30 – Samantha Platevoet (Master 2 Études culturelles, Caen) : « Du Fólkvangr à Spotify : La réinterprétation de la déesse Freyja dans la musique populaire contemporaine »
  • 15h – Laurent Di Filippo : Après une brève présentation concernant les jeux de société mettant en scène le Nord médiéval, les participants pourront tester quelques jeux inspirés par ce thème puis échanger sur leurs expériences et leurs observations. 
  • 17h – « Strindberg : le messager du Nord », rencontre avec l’auteur suédois Ulf Peter Hallberg et son traducteur Alain Gnaedig, modérée par Harri Veivo (en collaboration avec le festival Les Boréales)

Responsable scientifique : Annelie Jarl Ireman
Contact : annelie.jarl@unicaen.fr

Plus d’informations dans le document PDF ci-dessous.

Novembre nordique – 10e édition 2025

Novembre nordique – 10e édition 2025

Organisateurs : Université de Caen Normandie, CNRS, Maison de la Recherche en Sciences humaines Normandie-Caen, ERLIS, Bibliothèque de Caen

  • 5/11, Atelier « Parlons plante(s) » : laboratoire ouvert, à partir de 14h à la Bibliothèque Alexis de Tocqueville
  • 13/11, Atelier « Parlons plante(s) » : 16h, Bât. I (MLI), Li 213
  • 20/11, Atelier « Parlons plante(s) » : 16h, Bât. I (MLI), Li 132
  • 20/11, Conférence de Malin Isaksson : « Les dieux d’Asgard, version fanfiction » : 15h, Bât. N, Amphithéâtre Vauquelin
  • 21/11, Journée d’étude « La réception des mythes nordiques », avec Laurent DI FILIPPO & Malin ISAKSSON : à partir de 9h30, Bât. I (MLI), Li 160
  • 21/11, Rencontre littéraire avec l’auteur suédois Ulf Peter Hallberg et son traducteur Alain Gnaedig autour du roman Le messager du Nord modérée par Harri Veivo : 17h, Bât. I (MLI), Li 160
  • 25/11, Soirée hygge & bookclub autour du livre Miss Islande de Auður Ava Ólafsdóttir : à partir de 18h, Bât. I (MLI), Li 129
  • 26/11, Atelier « Parlons plante(s) » : laboratoire ouvert, à partir de 14h à la Bibliothèque Alexis de Tocqueville
  • 27/11, Séminaire « Poétiques sociales des pays nordiques » : 17h30, Bât. I (MLI), Li 160
    • Mélanie TAQUET (Université de Caen Normandie) : « L’armée blanche dans la littérature finlandaise : construction et démystification d’un héroïsme »
    • Johannes HJELLBREKKE (Université de Bergen) : « La guerre des écrivains norvégiens : les prises de positions politiques dans le champ littéraire norvégien sous la Seconde Guerre mondiale »

Les évènements sont ouverts à tous.

PDF du cycle de manifestations téléchargeable ci-dessous.

Le cinéma finlandais contemporain : situation industrielle d’un cinéma nordique

Le cinéma finlandais contemporain : situation industrielle d’un cinéma nordique

Le lundi 10 novembre 2025

16h30-18h

Inalco, PLC (65, rue des Grands Moulins, Paris 13e) – Amphi 4

Entrée libre

Conférence donnée par Aymeric Pantet (chercheur MSCA-TIES à l’Institut d’études avancées de Turku).

Il est aujourd’hui fondamental de connaître le cinéma finlandais, notamment parce qu’il illustre les transformations qu’a connues la culture cinématographique nordique au cours des vingt-cinq dernières années. À la fin des années 1990 et au début des années 2000, celle-ci est marquée par une professionnalisation accrue et des aspirations commerciales, qui ont conduit à des modèles de développement tout au long des premières décennies du XXIe siècle définis par l’industrialisation. Le passage d’une approche de production plus artisanale à des chaînes de production à plus long terme implique une importance accrue accordée aux politiques sectorielles et aux investissements stratégiques, qu’il s’agit d’aborder ici en considérant la spécificité du cinéma finlandais, notamment son statut de petit cinéma national situé dans une zone géoculturelle périphérique.

Organisation : Outi Duvallon (SeDyL), Eva Toulouze (CREE)

Pour plus d’informations, cliquer sur le lien suivant : https://www.inalco.fr/evenements/le-cinema-finlandais-contemporain-situation-industrielle-dun-cinema-nordique

Thème : Superposition par Kaira.