Catégorie : Appels à communications

AAC : La perte du Nord. Trajectoires de l’histoire européenne de l’imaginaire du Nord

AAC : La perte du Nord. Trajectoires de l’histoire européenne de l’imaginaire du Nord

Victor Tissot, Constant Améo : Le pôle nord et le pôle sud, Firmin-Didot (Paris) 1887. CC-BY numistral.fr

Organisé par Raphaël Jamet & Thomas Mohnike

Strasbourg, 20 & 21 mai 2026

[English below]

A l’occasion de la préparation d’une exposition à la Bibliothèque nationale universitaire de Strasbourg en 2027 consacrée à la création du Nord comme espace de désir et d’effroi dans l’histoire européenne et sa disparation à craindre, ce colloque se propose de travailler sur les grands axes de cette histoire, ses complications et sur les petits objets qui la traversent.

En effet, que nous arrivera-t-il si le Nord disparaît ? Si tout ce que nous associons au Nord n’existe plus ? La glace, la neige, le froid, la nature animée aux confins du blanc, sans arbres et vivante, réduite à l’essentiel, résiliente, et les hommes qui se sont adaptés à ces lieux ? Ces lieux sur lesquels nous avons projeté nos peurs et nos rêves pendant des siècles, ces régions que nous avons imaginées hostiles à la vie, où l’homme peut découvrir ses limites et devenir un héros ; ces paysages qui semblaient intacts, utopiques et préservés ? Cette perte touche bien sûr en premier lieu les personnes qui vivent au nord du cercle polaire, mais ne nous concerne-t-elle pas aussi ? Nous, Européens vivant au sud de ce cercle, qui n’avons pour la plupart aucune expérience directe de ces lieux, nous qui recherchons les effrois de la glace et des ténèbres, pour citer le titre du roman de Christoph Ransmayr (Die Schrecken des Eises und der Finsternis, 1984), assis confortablement dans nos fauteuils ?

Il n’est pas question de nier pour autant l’urgence écologique, politique et sociale impliquée par les changements climatiques et l’exploitation des territoires et des hommes, mais bien de s’interroger sur ces imaginaires et projections souvent nostalgiques. Pour reprendre les idées de Svetlana Boym sur l’avenir de la nostalgie, il s’agira de ne pas repenser le Nord dans une volonté restaurative, mais plutôt dans un élan réflexif (The Future of Nostalgia, 2001). Se poser ces questions est aussi une manière d’interroger nos imaginaires collectifs, leurs histoires et leurs conséquences présentes et futures dans et hors de ces espaces et cultures.

L’exposition comme le colloque sont articulés autour de 5 axes qui articulent les tensions dialectiques qui traversent l’histoire du Nord :

Perdre / imaginer : Lorsqu’on imagine quelque chose ou un quelque part nommé nord, les affects, images, désirs et peurs que nous y attachons semblent récurrentes, évolutives et en tout point collectives. Comment envisage-t-on alors la perte du référent essentiel (bien qu’inconnu et hors de toute expérience connue pour certains) de cet imaginaire, comment même le raconte-t-on ? Entre perdre et imaginer, nous proposons d’explorer cette œuvre collective, parfois conflictuelle qui porte peut être en elle-même sa propre perte. Comment penser l’imaginaire de la perte elle-même ? Peut-on concilier cette perte du nord comme réelle autant qu’imaginaire ?

Libérer / Dominer : Cette oscillation, dans le passé et dans l’écriture de ce passé se définit et structure autour d’une représentation d’espaces et de peuples qu’il faut libérer ou dominer, qui sont libres et dominants, qui se libèrent ou qui dominent. Ce Nord identifié comme celui de l’autre – géographique ou temporel – voire d’un âge d’or mythique est celui du double visage des sociétés vikings tantôt barbares, tantôt guerrières, parfois marchands pacifiques et mêmes démocrates avant l’heure, tour à tour colons et colonisés. Cette dualité est reprise à la fois par les historiographies et idéologies d’extrême droite avec cette nostalgie déjà d’une époque et son espace révolu que par les explorateurs du Nord comme Fridtjof Nansen, Roald Amundsen et les amiraux britanniques à la recherche du passage Nord-Ouest. Que devient ce canevas sur lequel les fantasmes de domination comme de libération se sont projetés, de l’ère médiévale à l’ère moderne en passant par les réinterprétations médiévalistes du 19e siècle, lorsque son référentiel, aussi construit soit-il disparaît ? Comment nous construire et nous raconter sans cet autre ? Quelle fonction la nostalgie de cette double figure a-t-elle joué et joue-t-elle encore ?

Explorer / Cartographier : Est-ce qu’on peut figer l’inconnu ? Si les récits collectifs, les instrumentalisations politiques et les écritures et réécritures de l’histoire puisent partiellement leurs sources dans un Nord jamais visité, jamais rencontré et toujours raconté, des véritables explorations sont pourtant menées au moins depuis l’époque médiévale pour découvrir des terres, des ressources naturelles comme des baleines et des phoques ; et le public admirait les explorateurs à travers des beaux ouvrages, cartes et curiosités qui en ont découlé. Ce nord des voyageurs est cette collection de cartes, d’objets, de traces et de récits qui ont nourri notre imaginaire moderne, y compris celui des sciences. Qui récolte ? Pour qui ? Où expose-t-on et fige-t-on ce Nord ? Quelles sont les zones d’ombre d’alors et comment s’intègre la notion de perte ou de nostalgie dans un relevé qui se veut aussi minutieux que possible ? A-t-on déjà peur de sa disparition ou de s’y perdre ? Ce Nord scientifique, fantasmé, politique et ses récits exogènes a pourtant maintenant déjà disparu, par le temps et le climat. Comment cet imaginaire scientifique collectif se déploie-t-il et quelle fonction a-t-il rempli, jusqu’à nous ?

Raconter / Oublier: L’une des grandes incarnations de cet imaginaire collectif à la dialectique puissante est dans les livres, les films, les jeux. L’histoire européenne de ce Nord est tout autant imaginée, écrite et réécrite dans la fiction. Le Nord est, a-t-on compris, tour à tour un décor, un acteur, un motif et un trope littéraire. Où trouve-t-on l’articulation avec la perte du Nord ? Quel est le rôle structurant narrativement de ce mythème de la perte, du vide et de l’oubli dans son association avec le Nord ? Raconte-t-on par peur de l’oublier ? Qu’en retient-on ? A force de répéter, d’en explorer les variations, prend-t-on le risque d’oublier quelque chose de ce Nord qui nous échappe ?

Exploiter / Résister / Connecter : Le Nord, les nords, les régions, les espaces nordiques sont des lieux d’habitation, de mémoire, de culture, de travail, de création, de luttes comme autant de territoires que l’on exploite jusqu’à sa perte et où l’on résiste à cette disparition. La réappropriation des imaginaires pour le tourisme comme pour la mémoire questionne par exemple le jeu entre la re-territorialisation et la nostalgie restaurative. Les mines de fer de Kiruna ont été l’occasion de la création des parcs nationaux pour conserver un élément du Nord en train d’être détruit ; les parcs nationaux à leur tour des obstacles pour la transhumances des rennes ; l’industrialisation de l’élevage des rennes une raison pour la perte d’emploi des samis ; le tourisme profitant de la richesse de ces territoires pour visiter les mines, les rennes, les montagnes, les lacs et les moustiques. Dans ce monde connecté et mondialisé, quels changements observe-t-on alors que les nords communiquent et partagent activement leurs actions comme leurs imaginaires ?

Proposition de 400 mots maximum (incluant une courte notice biographique) à envoyer à tmohnike [a] unistra.fr et rjamet [a] unistra.fr jusqu’au 31 janvier 2026. Les communications pourront être en français ou en anglais.

The Loss of the North. Trajectories of European History of the Imagined North

Organized by Raphaël Jamet & Thomas Mohnike

Strasbourg, May 20 & 21, 2026

In preparation for an exhibition at the Bibliothèque nationale universitaire de Strasbourg in 2027 devoted to the creation of the North as a place of desire and fear in European history and its impending disappearance, this symposium aims to explore the main themes of this history, its complications, and the small objects that inhabit it.

What will happen to us if the North disappears? If everything we associate with the North ceases to exist? The ice, the snow, the cold, the animated nature at the edge of whiteness, treeless and alive, reduced to the essentials, resilient, and the people who have adapted to these places? These places onto which we have projected our fears and dreams for centuries, these regions that we have imagined to be hostile to life, where man can discover his limits and become a hero; these landscapes that seemed untouched, utopian, and preserved? This loss affects, of course, first and foremost the people who live north of the Arctic Circle, but does it not also concern us? We Europeans living south of the Arctic Circle, most of whom have no direct experience of these places, who seek out the terrors of ice and darkness, to quote the title of Christoph Ransmayr’s novel (Die Schrecken des Eises und der Finsternis, 1984), sitting comfortably in our armchairs?

This is not to deny the ecological, political, and social urgency implied by climate change and the exploitation of territories and people, but rather to question these often nostalgic imaginations and projections. To echo Svetlana Boym’s ideas on the future of nostalgia, it is not a question of rethinking the North in a restorative mood, but rather in a reflectional one (The Future of Nostalgia, 2001). Asking these questions is also a way of questioning our collective imaginations, their histories and their present and future consequences within and outside these spaces and cultures.

Both the exhibition and the symposium are structured around five themes that articulate the dialectical tensions that run through the history of the North:

Losing / imagining: When we imagine something or some place we call the North, the emotions, images, desires, and fears we attach to it seem recurrent, evolving, and entirely collective. How, then, do we envisage the loss of the essential referent (albeit unknown and beyond the experience of some) of this imaginary, and how do we even describe it? Between losing and imagining, we propose to explore this collective, sometimes conflictual work, which may in itself carry its own loss. How can we conceive of the imaginary of loss itself? Can we reconcile this loss of the North as both real and imagined?

Liberate/Dominate: This oscillation, in the past and in the writing of this past, is defined and structured around representations of places and peoples that must be liberated or dominated, that are free and dominant, that liberate themselves or dominate. This North, identified as that of the other—geographical or temporal—or even of a mythical golden age, is that of the dual face of Viking societies, sometimes barbaric, sometimes warlike, sometimes peaceful merchants and even democrats before their time, sometimes colonizers, sometimes colonized. This duality is echoed both in far-right historiographies and ideologies, with their nostalgia for a bygone era and space, and by explorers of the North such as Fridtjof Nansen, Roald Amundsen, and the British admirals in search of the Northwest Passage. What becomes of this canvas onto which fantasies of domination and liberation have been projected, from the medieval era to the modern era, via the medievalist reinterpretations of the 19th century, when its frame of reference, however constructed, disappears? How can we construct and narrate ourselves without this other? What function has the nostalgia for this dual figure played and does it still play?

Exploring / Mapping: Can we pin down the unknown? While collective narratives, political instrumentalizations, and the writing and rewriting of history draw their sources in part from a North that has never been visited, never encountered, and always recounted, real explorations have nevertheless been carried out since at least medieval times to discover lands and natural resources such as whales and seals; and the public admired the explorers through the beautiful books, maps, and curiosities that resulted from their journeys. This North of travelers is a collection of maps, objects, traces, and stories that have fed our modern imagination, including that of science. Who collects? For whom? Where is this North exhibited and frozen in time? What are the areas of uncertainty back then, and how does the notion of loss or nostalgia fit into a record that aims to be as meticulous as possible? Are we already afraid of its disappearance or of getting lost in it? This scientific, fantasized, political North and its exogenous narratives have already disappeared, however, due to time and climate. How does this collective scientific imagination unfold and what function has it fulfilled, up to the present day?

Telling / Forgetting: One of the most powerful manifestations of this collective imaginary is found in books, films, and games. The European history of this North is just as much imagined, written, and rewritten in fiction. The North is, as we have understood, alternately a setting, an actor, a motif, and a literary trope. Where do we find the connection with the loss of the North? What is the narrative structuring role of this mytheme of loss, emptiness, and oblivion in its association with the North? Do we tell stories for fear of forgetting? What do we retain? By repeating and exploring its variations, do we risk forgetting something about this North that eludes us?

Exploit / Resist / Connect: The North, the northern regions, the northern spaces are places of habitation, memory, culture, work, creation, and struggle, as well as territories that we exploit to the point of loss and where we resist this disappearance. The reappropriation of imaginaries for tourism and memory questions, for example, the interplay between reterritorialization and restorative nostalgia. The iron mines of Kiruna provided an opportunity to create national parks to preserve an element of the North that was being destroyed; the national parks, in turn, became obstacles to reindeer transhumance; the industrialization of reindeer herding a reason for the loss of Sami jobs; tourism taking advantage of the richness of these territories to visit the mines, reindeer, mountains, lakes, and mosquitoes. In this connected and globalized world, what changes can we observe as the North actively communicates and shares its actions and imaginations?

Proposals of up to 400 words (including a short biographical note) should be sent to tmohnike [a] unistra.fr and rjamet [a] unistra.fr by January 31, 2026. Contribution may be in French or English.

AAC : 1027 – 2027 : Le monde où naît Guillaume

AAC : 1027 – 2027 : Le monde où naît Guillaume

Colloque international de Cerisy-la-Salle et Caen (9-13 juin 2027)

Organisation : Pierre Bauduin, Alban Gautier, Marie-Agnès Lucas-Avenel
(Université de Caen Normandie, Centre Michel de Boüard – CRAHAM)

La date de naissance de Guillaume le Conquérant ne nous est pas connue avec précision. Selon toute vraisemblance, le futur duc des Normands et roi des Anglais naquit entre la mi-1027 et le milieu de l’année 1028 : le nom de sa mère, Arlette ou Herlève, n’est attesté que par des textes beaucoup plus tardifs ; quant à son père Robert, dit le Magnifique, il avait succédé, dans des circonstances troubles, à son frère le duc Richard III, mort le 6 août 1027.

Cette année 1027 avait été fertile en événements. Le jour de la Pentecôte (14 mai) avait eu lieu à Reims le sacre du jeune roi Henri, le futur Henri Ier, du vivant de son père Robert II le Pieux. Quarante ans après l’avènement d’Hugues Capet, la jeune royauté capétienne était désormais solidement établie et sa légitimité n’était plus contestée. Plusieurs des princes du royaume, dont Richard III, avaient assisté à la cérémonie. Peu auparavant, à Pâques (26 mars), s’était déroulé le couronnement impérial de Conrad II à Rome. Conrad était issu d’une nouvelle dynastie, les Saliens, et il avait succédé à Henri II, le dernier souverain ottonien mort sans héritiers en 1024. La succession avait été contestée, notamment en Italie, mais Conrad était enfin parvenu à ses fins et à ceindre la couronne impériale. Parmi les princes qui assistaient au couronnement figurait Cnut le Grand, roi des Danois et des Anglais. Dans une lettre qu’il adresse à ses sujets insulaires à l’occasion de ce voyage en Italie, Cnut dit sa fierté de participer à l’événement, d’avoir été accueilli par des grands venus de toute l’Europe et rappelle que cette cérémonie lui donnait l’occasion de se rendre en pèlerinage à Rome, un projet qu’il caressait depuis longtemps. Cette visite était un point d’orgue du règne du roi danois devenu l’un des princes les plus puissants d’Europe. Son pouvoir n’était plus guère contesté en Angleterre, où il avait eu l’habileté de se concilier une partie des élites du pays – l’earl Godwine, un des principaux soutiens de Cnut, a épousé une des parentes du roi et leur second fils, le futur roi Harold, est né quelques années auparavant. Cnut a aussi épousé la veuve de son prédécesseur anglo-saxon Æthelred II, Emma de Normandie, dont il avait eu un fils, Harthacnut. Emma était la sœur de Richard II de Normandie, et par conséquent la grand-tante de Guillaume le Bâtard. Les enfants issus de son premier mariage, dont le futur Édouard le Confesseur, avaient trouvé refuge à la cour normande, et ont sans doute fréquenté le jeune Guillaume dans ses années d’enfance. Pour l’heure, ils n’inquiètent guère Cnut, qui se consacre à d’autres projets, et en premier lieu à asseoir son pouvoir en Norvège, ce qu’il parvient à faire l’année suivante (1028), soutenu par une partie des Norvégiens révoltés contre leur roi, Olaf Haraldsson chassé du trône après avoir été vaincu à la bataille de Stiklestad. Olaf, qui avait été baptisé à Rouen selon Guillaume de Jumièges, trouva la mort deux ans plus tard et devint rapidement le saint national de la Norvège. Si nous poussons un peu plus ce jeu de concordances chronologiques, l’année 1027 voit aussi la mort de Gaimar III de Salerne, l’un des premiers princes du sud de la péninsule italienne à faire appel à des Normands, et de Romuald de Ravenne (le 19 juin) – saint Romuald, fondateur de l’ordre des Camaldules – l’un des réformateurs du monachisme occidental qui influença probablement la spiritualité de Jean de Ravenne, successeur de Guillaume de Volpiano à Fécamp en 1028.

Un élargissement des perspectives sur la quinzaine d’années qui entourent 1027/1028 amène à évoquer tant la mort de l’empereur Basile II (l’un des principaux souverains de l’Empire byzantin) en décembre 1025 que la désintégration du califat de Cordoue en 1031 ; tant le grand pèlerinage de Richard de Saint-Vanne en Terre sainte (1026 ; 700 personnes dont des Normands) que celui du roi de Dublin Sigtrygg Barbe-de-soie à Rome (1028 : après son retour via Cologne et Cantorbéry, il fonde l’évêché de Dublin) ; tant la mort de Wulfstan II, archevêque d’York (28 mai 1023), que celles de Fulbert de Chartres (10 avril 1028) et d’Adalbéron de Laon (27 janvier 1030), trois des grandes figures intellectuelles du temps ; tant les débuts de la reconstruction de l’abbatiale de Fleury (Saint-Benoît-sur-Loire) après l’incendie de juillet 1026 que la construction, entamée vers 1030, de la cathédrale de Spire, l’un des plus importants monuments romans de l’Europe – sans oublier la construction de l’abbatiale du Mont-Saint-Michel (1023), dont il a été question dans un récent colloque de Cerisy.

Ces quelques événements ramassés autour du moment de la naissance de Guillaume suffisent à montrer que le monde où naît le futur duc-roi est traversé par des relations et des dynamiques qui interagissent entre elles. Nul contemporain ne peut évidemment prévoir que se noue là le fil d’événements ou de mouvements qui vont traverser le siècle, ni anticiper les liens que rétrospectivement l’historien établit entre eux.

Le projet de colloque aura à cœur de s’inspirer des méthodes ou des approches de l’« histoire connectée » définie ici simplement comme une démarche visant à relier entre elles différentes histoires nationales ou régionales longtemps restées cloisonnées, en évitant d’adopter une perspective qui serait centrée exclusivement sur la Normandie ou la France. Elle met l’accent sur les mobilités et leurs conséquences, les connexions et les transferts entre différentes communautés humaines. Dans une approche globalisante, elle n’exclut aucun domaine de la connaissance et des méthodologies (histoire, histoire de l’art, archéologie, philologie…) pour explorer ce monde où naît Guillaume. C’est aussi dans cette perspective qu’il conviendra de réunir des spécialistes venant d’horizons divers, tant sur le plan géographique que disciplinaire, autour des thématiques suivantes.

1/ Connaître le monde

Les connaissances géographiques ne sont pas, en ce début de XIe siècle, aussi réduites qu’on a pu le dire. Du monde islamique à l’Occident latin en passant par Byzance, des représentations de la terre, qu’elles soient cartographiques ou discursives, sont attestées. Ainsi la « Carte cottonienne », conservée à la British Library et réalisée entre 1025 et 1050, est à peu près contemporaine de la « Mappemonde de Saint-Sever » qui illustre un manuscrit du Commentaire sur l’Apocalypse de Beatus de Liébana conservé à la Bibliothèque nationale de France. Plus largement, en ce siècle qui s’achèvera avec le déclenchement de la première croisade, les connaissances sur le monde informent des représentations de l’Autre qui – que celui-ci soit chrétien oriental, musulman, juif ou païen – sont en pleine transformation. Nous tâcherons notamment de comprendre comment les Normands et les populations avec lesquelles ils étaient en contact se percevaient les uns les autres. Ainsi, le portrait que divers auteurs issus d’autres régions européennes font des Normands et de leurs ducs est alors en pleine évolution : alors qu’à la fin du Xe siècle les princes de la lignée de Rollon étaient encore assez souvent perçus et stigmatisés comme les descendants des pirates païens du Nord, ils apparaissent de plus en plus comme des chrétiens latins comme les autres, voire comme des modèles de comportement chrétien.

Thèmes traités :

  • Connaissance du monde.
  • Cartographie.
  • Connaissance et représentations de l’Autre.

2/ Parcourir le monde

Depuis la Normandie, bien des routes permettent de rejoindre d’autres régions du monde, et les Normands ne manquent pas de les emprunter. Ces routes peuvent être maritimes, vers les îles Britanniques ou la Scandinavie, mais aussi vers l’Aquitaine, la péninsule Ibérique et, au-delà, la Méditerranée, en particulier l’Italie du Sud, Byzance et la Terre sainte. Elles sont aussi fluviales et terrestres, et bien souvent les voyages combinent plusieurs modes de transport. On pourra donc suivre les circulations et retracer les itinéraires qu’empruntent les individus, les marchandises et les idées. On s’attachera plus particulièrement à identifier les lieux où se nouent les connexions et les personnes qui les rendent possibles, notamment quand elles impliquent des Normands. Un code de lois anglais témoigne ainsi de la présence de marchands normands à Londres dès la première décennie du XIe siècle, tandis que le poème Moriuht de Garnier de Rouen, atteste que Rouen reste à cette époque un port où se pratique la traite des esclaves. Parmi les routes qu’on mettra en lumière figurent aussi celles des pèlerinages : vers Rome bien sûr, mais aussi vers les Pouilles et le Mont-Gargan où le culte de saint Michel fait écho à celui qui se développe alors en Normandie, vers Saint-Jacques de Compostelle dont le premier essor date précisément du XIe siècle, vers Constantinople dont les reliques attirent des pèlerins de plus en plus nombreux, ou encore vers Jérusalem – et l’on n’oubliera pas que c’est en revenant de Terre sainte que Robert le Magnifique est mort en 1035.

Thèmes traités :

  • Itinéraires, routes terrestres et maritimes.
  • Circulations, connexions, réseaux.
  • Échanges commerciaux.
  • Pèlerinages.

3/ Lieux, genre et manière de vivre ou de mourir

Les terribles pages où Raoul Glaber rapporte la famine des années 1031-1033 rappellent la précarité de la vie de l’immense majorité de la population. Les équilibres économiques et démographiques et la croissance que connaît l’Occident dans les siècles centraux du Moyen Âge ont été aussi revus au travers de nouvelles grilles de lecture articulées autour des notions de besoin, de ressources, des rapports de l’homme à l’environnement. La part de la contrainte seigneuriale, celles du travail et de l’initiative des paysans, de l’innovation technique, de la circulation monétaire sont également des facteurs – parmi d’autres – qu’il conviendra d’interroger. Les regards croisés portés sur la « culture matérielle » ont conduit à des questionnements qui ouvrent plus globalement sur la relation homme-objet. La découverte et la publication de sites archéologiques contribuent à y répondre tout en apportant des indications neuves sur les cadres de vie et les manières d’habiter qu’illustrent par exemple l’habitat fortifié de Colletière à Charavines (Isère), occupé entre 1006 et 1040, le castrum d’Andone (Charente) déserté dans les années 1020 ou la résidence fossoyée de Pineuilh (Gironde)… En ville comme à la campagne, l’église et son cimetière polarisent toujours plus la communauté. Les échanges et liens entre les morts et les vivants restent une préoccupation essentielle des communautés familiales et ecclésiastiques. Des milliers de chartes rapportent les dons faits aux religieux pour le salut de l’âme (pro anima) ou pour la mémoire des fondateurs, des donateurs et de leurs familles. Le rôle des femmes dans cette memoria est bien connu et le colloque donnera ici l’occasion d’interroger plus largement leur place dans les évolutions des sociétés du temps. Si l’année de naissance de Guillaume n’est pas ici une date significative, les perspectives évoquées ci-dessus offrent matière à développer une réflexion comparative et diachronique qui permettra de situer la Normandie dans ces évolutions.

Thèmes traités :

  • Rapport à l’environnement.
  • Culture matérielle.
  • Modes de vie, habitats.
  • Rapport à la mort et à l’au-delà, mémoire des défunts.

4/ Croire, penser, créer

Tandis que le duché de Normandie ne semble pas avoir conservé de trace des croyances et rites païens importés par les Scandinaves au siècle précédent, il n’est sans doute pas totalement imperméable au « grand réveil de l’hérésie » (Dominique Barthélemy) qui affecte tout le royaume franc au début du XIe siècle et aboutit en 1022, par exemple, à la dénonciation des Orléanais, dont témoignent Raoul Glaber ou Adémar de Chabannes. La réforme des abbayes bénédictines guidée par l’esprit de Cluny, bien visible en Normandie par l’entremise de Guillaume de Volpiano puis de ses successeurs, est aussi à l’œuvre au même moment dans l’Est et le Nord-Est du royaume sous l’impulsion de Richard de Saint-Vanne de Verdun, puis de l’abbé Poppon de Stavelot. Une nouvelle élite religieuse contribue à la consolidation du pouvoir laïc et tisse des réseaux de confraternité qui favorisent l’échange des pratiques liturgiques et des idées, mais aussi l’essor des sciences et des arts. En témoignent le développement des écoles épiscopales, l’intensification de la copie et de la décoration des manuscrits religieux et profanes, la composition d’œuvres théologiques, historiographiques ou poétiques par Fulbert de Chartres ou Adalbéron de Laon, auquel Dudon de Saint-Quentin a dédié son histoire prosimétrique et panégyrique des premiers ducs de Normandie. En témoigne aussi l’expérimentation de techniques architecturales nouvelles, comme dans le chantier de l’église abbatiale du Mont Saint-Michel engagé en 1023 ou celui de la restauration de la cathédrale de Chartres en 1024. Le colloque sera l’occasion d’interroger ou de réinterroger les croyances et les catégories de pensée, les débats spirituels et intellectuels, les traditions et innovations littéraires et artistiques, perceptibles en ce début du XIe siècle.

Thèmes traités :

  • Pratiques et croyances religieuses, chrétiennes et païennes.
  • Réseaux religieux et culturels.
  • Production et circulation des manuscrits.
  • Circulation des idées et des savoirs, des procédés et techniques artistiques.

5/ Les Normands et les Normandes des années 20 (… du XIe siècle)

Les Normands et les Normandes des années 1020 nous apparaissent à partir d’une documentation plus diversifiée qui permet d’avoir une idée plus précise sur les différents aspects de la société contemporaine. Plus d’un siècle après la fondation du duché, ils ont adopté le genre de vie, la langue et les croyances des Francs, tandis que les traces du passé scandinave de la province s’estompent. Le colloque sera l’occasion de saisir l’état de ces transformations et leurs effets sur les habitants du pays. Qui sont les Normands et les Normandes des années 1020 ? Partagent-ils une identité commune, des affiliations ou des valeurs culturelles, et selon quels modes d’expression ? Un élément de cohésion du duché et de ses habitants est indiscutablement la famille et le pouvoir des ducs. Comment se manifeste l’autorité princière et encadre-t-elle la société et ses différentes composantes laïques et ecclésiastiques ? Dans quelle mesure perçoit-on l’action de liens sociaux fondés sur la parenté, l’amitié, l’alliance, les relations de fidélité sous leur différentes formes (y compris féodo-vassaliques) ? Quelle place y occupent alors les femmes ? Quelles aspirations ou contestations émergent de cette société ou s’y diffusent ? Le colloque amènera ainsi à interroger l’image d’une principauté dynamique, où l’ordre public résiste mieux qu’ailleurs et où la paysannerie jouit d’un statut ou d’une condition plus favorables que dans d’autres régions.

Thèmes traités :

  • Identité normande.
  • Rôle des ducs de Normandie et de leur parenté.
  • Fabrique sociale et politique du duché de Normandie.
  • Hommes et femmes dans le duché de Normandie.

6/ Les Normands et les Normandes dans le royaume de France et dans l’espace européen

Comme on l’a dit plus haut, les Normands parcourent le royaume et le monde. Si certains reviennent, d’autres s’exilent pour une longue période avant de revenir en Normandie, voire s’établissent définitivement en dehors du duché. Ainsi, Roger de Tosny s’en va combattre les Sarrasins dans le comté de Barcelone où il épouse vers 1020 la fille d’Ermessende, comtesse de Barcelone ; puis il revient auprès du duc Richard II. En 1022, l’empereur Henri II prête 24 Normands au service des neveux de Mélès qui, dans le but de combattre le pouvoir byzantin, sont investis du comté de Comino dans la province de Chieti. On connaît le nom de certains d’entre eux, comme Torstin Scitel ou Hugues Falloc, futur compagnon de Guiscard. D’autres s’établissent auprès du prince Gaimar, tandis que le duc de Naples offre à Rainolf la main de sa sœur et fortifie pour lui le comté d’Aversa en 1030. De l’autre côté de la Manche, c’est une Normande, Emma, fille de Richard Ier, qui règne à deux reprises en Angleterre après avoir épousé Æthelred II, puis Cnut : ainsi, une princesse normande recevait la couronne anglaise bien avant 1066. Ainsi, bien des chevaliers normands gagnaient alors fortune par le métier des armes et s’infiltraient par le mariage auprès des plus grandes familles dans le nord comme dans le sud de l’Europe.

Thèmes traités :

  • Les Normands dans les principautés voisines de la Normandie.
  • Les Normands en Italie du Sud et en Méditerranée.
  • Les Normands en Angleterre et dans le monde insulaire.

De manière générale, notre colloque valorisera les propositions qui croiseront ces diverses approches de manière à présenter une vision dynamique du monde où est né Guillaume et de comprendre dans quelle mesure le futur conquérant de l’Angleterre l’a fait évoluer.

Les contributions au colloque pourront prendre deux formes distinctes : d’une part, des communications de 30 minutes suivies d’une discussion ; d’autre part des posters qui porteront sur des études de cas spécifiques et qui seront présentés par leurs auteurs à l’occasion d’une séance dédiée. Nous accueillerons volontiers les propositions de jeunes chercheurs : le Centre culturel de Cerisy offre des conditions qui favorisent les discussions et qui leur permettront de bénéficier des conseils de membres du comité scientifique et d’autres spécialistes présents à l’occasion du colloque.

Les propositions de communications ou de posters devront être envoyées avant le 1er juin 2026 aux organisateurs, à savoir Pierre Bauduin (pierre.bauduin@unicaen.fr), Alban Gautier (alban.gautier@unicaen.fr) et Marie-Agnès Lucas-Avenel (marie-agnes.avenel@unicaen.fr). Merci de fournir deux fichiers distincts : un résumé précisant clairement comment la contribution pourra s’insérer dans un ou plusieurs des thèmes du colloque (environ 1 page), et un CV synthétique (1 page maximum).

1027 – 2027 : The World in which William was Born

International Conference in Cerisy-la-Salle and Caen (9-13 June 2027)

Organisation : Pierre Bauduin, Alban Gautier, Marie-Agnès Lucas-Avenel
(Université de Caen Normandie, Centre Michel de Boüard – CRAHAM)

We do not know exactly the date of William the Conqueror’s birth. It seems that the future Duke of the Normans and King was born between mid-1027 and mid-1028. His mother’s name – Arletta or Herleva – is mentioned only in much later sources; as for his father, Duke Robert ‘the Magnificent’, he had but recently succeeded his brother Richard III, who had died on 6 August 1027 in circumstances that remain uncertain.

The year 1027 was rich in political events. On Whitsun Day (14 May), the young Henry – that is, the future Henry I, King of France – was anointed in Rheims, his father King Robert II being still alive. Forty years after Hugh Capet’s accession, the new Capetian monarchy was now firmly established and its legitimacy was no longer disputed. Several princes of the realm, including Richard III, attended the ceremony. Not long before, on Easter Day (26 March), Emperor Conrad II had been crowned in Rome. This new emperor inaugurated a new dynasty, that of the Salians, having succeeded Henry II, last of the Ottonians, who had died without an heir in 1024. This succession had been disputed, particularly in Italy, but Conrad had been able to curb opposition and receive the imperial crown. Among the princes who attend the event was Cnut the Great, King of the Danes and of the English. In a letter addressed to his Insular subjects during his stay in Italy, Cnut told of his pride for participating in the event and being received by grandees from all Europe, and he also mentions the fact that it was for him an occasion to visit Rome as a pilgrim, something he had wanted to do for a long time. This visit may be seen as a climax in the reign of the Danish king, who had become one of Europe’s most powerful rulers. His power was by then undisputed in England, where he had been able to coopt some of the country’s elites: Earl Godwine, one of his most prominent supporters, had married one of the king’s kinswomen and their second son, the future King Harold II, had been born a few years earlier. Cnut had himself married Emma of Normandy, the widow of his Anglo-Saxon predecessor Æthelred II and the sister of Richard II of Normandy (which made her young William’s great-aunt), and their son Harthacnut was then still a young boy. Emma’s children from her earlier marriage, including the future Edward the Confessor, were then refugees at the Norman court, where they probably had many occasions to meet William in the years of his childhood. But at that time, they were no major threat to Cnut, who focussed on other plans: the main one was to establish control over Norway. It was done the year after (1028), when some of the Norwegians rebelled against their king Olaf Haraldsson, who was defeated in the battle of Stiklestad and forced to flee. If we are to believe William of Jumièges, Olaf had actually been baptised in Rouen in the mid-1010s; after his death in 1030, he was considered a martyr and rapidly became Norway’s national saint. If we take this game of chronological concordances a little further, the year 1027 was also that of the deaths of Gaimar III of Salerno, one of the first Southern Italian princes who called upon Normans, and of Romuald of Ravenna (on 19 June), that is St Romuald, founder of the order of the Camaldolese hermits, a reformer of Western monasticism who probably influenced the spirituality of John of Ravenna… who himself succeeded William of Volpiano at the Norman abbey of Fécamp in 1028.

A broader perspective over the fifteen of so years that surround the year 1027/8 allows us to mention the following events: the death of Emperor Basil II, one of the most important Byzantine rulers, in December 1025; the disintegration of the Umayyad Caliphate of Cordoba in 1031; Richard of Verdun’s great pilgrimage, which brought 700 pilgrims (including Normans) to the Holy Land in 1026; King Sigtrygg Silkenbeard of Dublin’s own pilgrimage to Rome in 1028, in the wake of which, having returned via Cologne and Canterbury, he founded the bishopric of Dublin; the deaths of Wulfstan II, archbishop of York (28 May 1023), of Fulbert of Chartres (10 April 1028) and of Adalbero of Laon (27 January 1030), three of the most important ecclesiastical and intellectual figures of the time. Several major construction works in Western Europe were also started in the same period, including the abbey church in Fleury (Saint-Benoît-sur-Loire) after the fire of July 1026, the cathedral of Speyer (one of the grandest Romanesque buildings) around 1030, and the abbey church of Mont-Saint-Michel in 1023 (which was the subject of a recent conference in Cerisy).

These few events, all taking place around the time of William’s birth, are enough to show that the world in which the future duke and king was born was characterised by interacting relationships and dynamics. Of course, nobody at that time could have guessed that here and then were woven the threads of events and motions that would span the next century, nor would they have anticipated the connexions which today’s historians see between them.

Our conference will draw inspiration from the methods of so-called ‘connected history’, here simply defined as an approach that aims to establish links between different national or regional historical traditions which have long remained isolated and tries to avoid a perspective that would focus exclusively on Normandy or France. We want to stress mobilities and their consequences, connexions and transfers between diverse human communities. Because of this global perspective, we do not wish to exclude any discipline or methodology (history, art history, archaeology, philology…) that helps exploring this world in which William was born. This is also why we wish to gather scholars from many horizons, countries and disciplines, in order to discuss the following topics.

1/ Knowing about the world

Geographical knowledge was not, in the early eleventh century, as reduced as it has been said to be. In the Islamic world, in the Latin West or in Byzantium, representations of the earth are known both in maps and texts. The British Library’s ‘Cottonian World Map’ was made around 1025/1050; it is roughly contemporary with the Bibliothèque nationale de France’s ‘Saint-Sever mappa mundi’, illustrating a manuscript of Beatus de Liebana’s Commentary on the Apocalypse. More broadly, in the century that ended with the First Crusade, knowledge of the world informed Western representations of the Other – Eastern Christian, Muslim, Jewish or pagan – that were undergoing radical transformation. We particularly aim to understand how the Normans and the populations with whom they came into contact perceived each other. By the late the tenth century, members of Rollo’s dynasty were still regularly perceived and stigmatised as descendants of pagan pirates of the North, but they increasingly appeared as Latin Christians like any others, even as models of Christian behaviour.

Proposed themes:

  • Knowledge of the world.
  • Cartography.
  • Knowledge and representations of Others.

2/ Moving through the world

Many roads allowed travellers from Normandy to reach other regions, and the Normans were keen to use them. There were maritime roads towards Britain, Ireland or Scandinavia, but towards Aquitaine, Iberia and, beyond that, the Mediterranean – especially Southern Italy, Byzantium and the Holy Land. There were also roads over land and up and down rivers, and travel often combined several means of transport. We will follow attested circulations and retrace the itineraries followed by people, commodities and ideas. We also wish to focus on the places where connexions were made and on the people who enabled them, especially in the case of Normans: in an English lawcode that mentions Norman merchants in London in the first decade of the eleventh century, or in Warner of Rouen’s poem Moriuht, in which Rouen is shown to be a port where slave trade was still in operation. Pilgrimage routes are also among those we want to highlight: to Rome of course, but also to Puglia and Monte Gargano (where the cult of St Michael echoes contemporary developments in Normandy), to Compostela (where pilgrimage to St James’s relics precisely took off in the eleventh century), to Constantinople (where a wealth of relics attracted people in ever greater numbers) and to Jerusalem (and here we should not forget that Duke Robert the Magnificent died in 1035 while he was travelling back from the Holy Land).

Proposed themes:

  • Itineraries, routes over sea and land.
  • Circulations, connexions, networks.
  • Trade.
  • Pilgrimages.

3/ Places, gender, life and death

Rodulfus Glaber’s terrifying pages on the famine of the years 1031 to 1033 remind us of how precarious life was then for most of the population. The economic and demographic balances of the time, and the growth that characterised the West in the Central Middle Ages have all been reconsidered through new approaches based on notions of need, resources and the relationship between humans and their environment. The role played by lordship and coercion, work and the peasantry’s initiative, technology and innovation, money and its circulation are also among the factors that should be interrogated. Varied approaches of ‘material culture’ have revealed new issues, which open more generally to questions about the relationship between humans and objects. Archaeological sites, newly excavated and published, help us answer them and bring new informations on conditions of life and residence: among them, the fortified settlement of Colletière in Charavines (Isère), occupied between 1006 and 1040, the castrum of Andone (Charente), abandoned in the 1020s, or the moated residence of Pineuilh (Gironde)… Both in urban and rural settings, churches and their cemeteries were increaslingly polarising the lives of communities. Exchanges and connexions between the living and the dead remained a crucial preoccupation of kin- or church-based groups. Thousands of charters record gifts made to ecclesiastics ‘for the sake of souls’ (pro anima) or in memory of founders, donors and their families. It is well-known that women played an important role in such memorial practices, and the conference will allow participants to explore more broadly their agency in the social changes of the time. Here, William’s birth may not be such a significant date, but the perspectives explained above are an occasion to develop comparative studies which will place Normandy in broader contexts.

Proposed themes:

  • Connexions with the environment.
  • Material culture.
  • Ways of life, settlements.
  • Connexions with the dead and the other world; memory of the deceased.

4/ Believing, thinking, creating

Even if the pagan beliefs and rituals imported by Scandinavians in the tenth century do not seem to have survived in Normandy, the duchy probably was not immune from what Dominique Barthélemy has called ‘the great awakening of heresy’: indeed, the whole kingdom was concerned in the early eleventh century, for instance when the ‘Orléans heretics’ were denounced in 1022, as told by Rodulfus Glaber or Ademar of Chabannes. There was also a movement towards reform of Benedictine monasteries in the spirit of Cluny: in Normandy with William of Volpiano and his successors, but also beyond the eastern and north-eastern borders of the kingdom with Richard of Saint-Vanne in Verdun and Abbo Poppo in Stavelot. A new ecclesiastical elite worked towards the consolidation of lay power, weaving networks of confraternity and fostering exchanges in the fields of liturgy, ideas, sciences and arts. This was also a time of development for episcopal schools, for copying and illuminating religious and non-religious manuscripts, and for creating new works in the fields of theology, historiography and poetry: we may mention here again Fulbert of Chartres and Adalbero of Laon, to whom Dudo of St Quentin dedicated his prosimetrical and panegyrical history of the earliest Norman dukes. New architectural technologies were also experimented at that time, for example in the abbey church of Mont-Saint-Michel (the construction of which began in 1023) or in the cathedral of Chartres (the restoration of which started in 1024). The conference will allow participants to question or revisit beliefs and categories of thought, spiritual and intellectual debates, traditions and innovations in literature and the arts, all visible in the early eleventh century.

Proposed themes:

  • Religious practices and beliefs, Christian and pagan.
  • Religious and cultural networks.
  • Production and circulation of manuscripts.
  • Circulation of ideas and knowledge, and of artistic processes and techniques.

5/ Norman men and women of the 1020s

The Normans of the 1020s may be approaches through varied sources that allow us to better understand aspects of the society of that time. More than a year after the duchy had been founded, they shared the ways of life, the language and the beliefs of the Franks; all traces of the Scandinavian past of the province were rapidly fading. The conference will revisit these transformations and how they affected the inhabitants of the duchy. Who were Norman men and women in the 1020s? Did they share common identities, affiliations, cultural values, and how did they express them? A crucial factor of cohesion in the duchy and between its inhabitants was the power wielded by the ducal dynasty. How was the dukes’ authority manifested and how did it frame society and its diverse components, both lay and ecclesiastical? To which extend can we perceive the action of social networks based of kinship, friendship, alliances or loyalty in their different forms (including feudal-vassalic)? What agency did women have in these networks? Which aspirations, which contestations can we see emerging or circulating in this society? The conference will allow us to revisit the current image of a dynamic principality, where public order resisted better than elsewhere and where peasant communities benefited for more a favourable status or condition.

Proposed themes:

  • Norman identity.
  • The role played by the Norman dukes and their kin.
  • The social and political fabric of the duchy of Normandy.
  • Men and women in the duchy of Normandy.

6/ Norman men and women in the kingdom of France and in Europe

As mentioned above, Normans are well-attesed both in the kingdom and in the wider world. Some of them returned quickly, others remained in exile for long periods before coming back, others settled permanently abroad. Take Roger de Tosny, who went to fight Saracens in the county of Barcelona, where he married around 1020 the daughter of Countess Ermesenda, but finally came back to Duke Richard II. In 1022, Emperor Henry II drafted 24 Normans to serve the nephews of Meles and fight the Byzantines, investing them with the county of Comino in Chieti province: we do know some of their names, such as Torstin Scitel or Hugh Falloc (this one later a companion of Robert Guiscard). Others settled with Prince Gaimar, while the Duke of Naples gave Rainulf his sister’s hand, fortifying for him the county of Aversa in 1030. On the other side of the Channel, a Norman queen, Emma, the daughter of Richard I, reigned twice, first as Æthelred II’s consort and then as Cnut’s: long before 1066, a Norman princess wore the English crown. Many Norman knights were also looking for military employment or marrying into the greatest families, both in Northern and Southern Europe.

Proposed themes:

  • The Normans in neighbouring principalities.
  • The Normans in Southern Italy and in the Mediterranean.
  • The Normans in England and in the Insular world.

Our conference will give priority to proposals that combine several of the approaches outlined above and help presenting a dynamic vision of the world in which William was born and understanding how the future ‘Conqueror’ made it change.

The conference will host two kinds of contributions: 30-minute presentations followed by discussions; and posters on specific case studies, which will be presented by their authors in a special session. We welcome proposals by early career scholars: the ‘Centre culturel international de Cerisy’ is an ideal venue, fostering discussion and allowing them to receive advice from members of the scientific board or from other scholars attending the conference.

Proposals for papers or posters must be sent before 1 June 2026 to all organisers: Pierre Bauduin (pierre.bauduin@unicaen.fr), Alban Gautier (alban.gautier@unicaen.fr) and Marie-Agnès Lucas-Avenel (marie-agnes.avenel@unicaen.fr). Applicants should submit two separate files: a 1-page abstract, clearly stating how the proposed contribution may fit within one or several topics outilned in the call for papers; and a 1-page CV.

CfP : 2026 Háskóli Íslands Student Conference on the Medieval North

In celebration of our 15th year anniversary, we are delighted to open our Call for Papers for the 2026 Háskóli Íslands Student Conference on the Medieval North. The conference shall be held on April 16th to 18th 2026, in the Edda auditorium at Háskóli Íslands and online. The conference is an interdisciplinary forum for postgraduate students (master’s and doctoral level) and early career researchers working in the field of medieval northern studies. Students who have not given papers at an academic conference before are especially encouraged to submit.

We are currently accepting abstract submissions for the fifteenth annual Háskóli Íslands Student Conference on the Medieval North. This conference theme for our 15th Conference: Stirring Up Trouble: Antagonists, Outlaws, Troublemakers, and Rebels

We welcome abstract submissions on a wide range of topics connected to this theme, including but not limited to:

  • Art History
  • Archaeology
  • Digital Humanities
  • Folklore
  • Gender & Queer Studies
  • Literary Studies
  • Manuscripts & Paleography
  • Philology
  • Reception of the Medieval Period
  • Religious Studies

Please mind that submissions provided should adhere to the theme. Interested student scholars should email their abstract of 250-300 words, along with a brief biography containing name, preferred pronouns, institution, program of study, and accessibility requirements (if any), to histudentconference[@]gmail.com by December 8th 2025.

More info and criteria on the complete CfP :

Appel à communications – Situer le Nord : artistes et médiateurs entre Paris, la Fenno-Scandinavie et la Russie (1870–1940)

Appel à communications – Situer le Nord : artistes et médiateurs entre Paris, la Fenno-Scandinavie et la Russie (1870–1940)

Journée d’étude internationale le 10 avril 2026 à Paris.

Date limite d’envoi de propositions : le 21 novembre 2025.

Organisatrices :
Dina Eikeland, doctorante (HiCSA, Paris 1) et Victoria Grigorenko, doctorante (ENS)
Chargées d’études et de recherche à l’INHA

Comité scientifique : 

  • CARCREFF Alessandra, Université de Strasbourg, laboratoire MGNE – mondes germaniques et nord-européens
  • HINNERS Linda, Nationalmuseum, Stockholm
  • PARKINSON Nick, chercheur indépendant
  • POZNER Valérie, CNRS
  • PHILLIPS Catherine, chercheuse indépendante
  • EIKELAND Dina , doctorante (HiCSA, Paris 1)
  • GRIGORENKO Victoria, doctorante (ENS)

Le « Nord », tantôt envisagé comme concept esthétique et historiographique dans l’histoire de l’art, tantôt comme réalité géographique, culturelle ou météorologique vécue par les artistes de la région, a longtemps fasciné les historien·ne·s de l’art. Désigné parfois sous le terme de « boréalisme » (Briens, 2016), il s’agit d’une construction mouvante dont la polysémie maintient les idées vagues d’un espace lointain au climat aride, transposé sur les œuvres de ses peintres. Malgré la persistance de ces lieux communs, artistes, historiens et collectionneurs d’art venant des pays du Nord, incluant les pays Scandinaves, la Finlande, la Russie et les Pays Baltes (Léouzon Le Duc 1886 ; Hautfort 1910 ; Delavaud 1911) se trouvent souvent au centre des débats esthétiques, historiographiques et muséologiques au moment où l’histoire de l’art se professionnalise. Alors que l’histoire de l’art s’ouvre aux enjeux d’histoire globale (Kaufmann, Dossin & Joyeux-Prunet, 2015), dépasser l’idée d’un « Nord » lointain et exotique devient essentiel afin d’accorder aux acteurs·ices des mondes de l’art de ces pays leur juste place dans la structure internationale de circulations et de transferts.

Si de nombreux travaux se sont penchés sur les échanges franco-scandinaves ou franco-russes, rares sont ceux qui envisagent ces relations dans une perspective triangulaire, alors même que la Fenno-Scandinavie et la Russie se rencontrent souvent autour de la France comme point de référence.

Citons quelques exemples : Au tournant du XXe siècle, Auguste Pellerin (1852-1929), collectionneur parisien d’un grand ensemble d’œuvres de Manet et de Cézanne, nourrit des liens forts avec la Scandinavie, en particulier la Norvège, dont il devient consul général en France en 1906. La visite de sa maison à Neuilly-sur-Seine, abritant sa collection, devient une étape incontournable du séjour parisien des artistes scandinaves curieux de l’art moderne. En octobre 1911, l’historien de l’art français Louis Réau (1881-1961) devient le premier directeur de l’Institut français à Saint-Pétersbourg. L’année d’après, il organise L’Exposition Centennale d’Art français (1812-1912) au Palais Youssoupov, « la plus importante qui ait jamais été réalisée à l’étranger ». Cette exposition a, à son tour, servi de modèle pour les expositions d’art français à Copenhague et à Stockholm en 1914 et 1917.

Les récentes expositions à la Fondation Louis Vuitton sur la collection Morozov en 2021 et au Nationalmuseum à Stockholm sur Bonnard et le Nord [Bonnard och Norden] le démontrent, les questions de circulations entre la France et les pays du Nord continuent à interpeller nos collègues. Or, à l’exception de la 9ème édition du Festival d’histoire de l’art en 2019, portant sur les pays nordiques, les communautés scientifiques françaises ont rarement eu l’occasion de se réunir pour interroger ensemble les nombreux exemples de contacts culturels et artistiques entre la France et les pays du Nord depuis le XIXe. Au moment où les grands musées parisiens multiplient les hommages aux artistes nordiques, cette journée d’études entend fédérer historien·ne·s de l’art, de la mode, de la danse, du cinéma et de la photographie autour des questions de circulation culturelle entre la France et le Nord, afin de replacer cette sphère géographique au cœur de l’actualité de la recherche en France.

En fonction des orientations, les propositions pourront aborder les thèmes suivants :

  • Les réseaux de collectionneurs, de marchands d’art et d’intellectuels entre la France, la Russie et la Fenno-Scandinavie
  • Le rôle des acteurs de la diplomatie culturelle dans la circulation d’œuvres et d’idées entre des trois sphères géographiques
  • Les communautés d’artistes se situant à la frontière de la France, de la Fenno-Scandinavie et de la Russie
  • Études des supports de ces circulations : revues, cinéma, tournées de compagnies de danse, expositions, séjours d’artistes etc.

Propositions

Les propositions de communication devront nous parvenir avant le 21 novembre sous forme :

  • d’un titre provisoire
  • d’une problématique résumée (300 mots maximum)
  • d’une courte biographie (150 mots maximum)

envoyées par courriel à dina.eikeland@inha.fr et à victoria.grigorenko@inha.fr.

Les participant·e·s sont encouragé·e·s à solliciter la prise en charge de leurs frais de transport et d’hébergement auprès de leur institution de rattachement.

Lien vers l’appel : https://ed-histoire-de-l-art.pantheonsorbonne.fr/actualite/situer-nord-circulations-franco-nordiques-1870-1940

Call for Papers – Situating the North: Artists and Mediators between Paris, Fennoscandia, and Russia (1870–1940)

International Study Day on April 10, 2026, in Paris.

Deadline for proposals: November 21, 2025.

Scientific Committee:

  • CARCREFF Alessandra, Université de Strasbourg, laboratoire MGNE – mondes germaniques et nord-européens
  • HINNERS Linda, Nationalmuseum, Stockholm
  • PARKINSON Nick, independent scholar
  • POZNER Valérie, CNRS
  • PHILLIPS Catherine, independent scholar
  • EIKELAND Dina , doctoral student (HiCSA, Paris 1)
  • GRIGORENKO Victoria, doctoral student (ENS)

The “North,” alternately conceived as an aesthetic and historiographical construct in art history, or as a geographical, cultural, or meteorological reality experienced by artists in the region, has long fascinated art historians. Sometimes referred to as “borealism” (Briens, 2016), it is a shifting construct whose polysemy sustains vague notions of a distant space with an arid climate, transposed onto the works of its painters. Despite the persistence of these clichés, artists, historians, and art collectors from northern countries, including Scandinavia, Finland, Russia, and the Baltic States (Léouzon Le Duc 1886; Hautfort 1910; Delavaud 1911) were often central to the aesthetic, historiographical, and museological debates at a time when art history was becoming a professional discipline. As art history opens up to global historical issues (Kaufmann, Dossin & Joyeux-Prunet, 2015), it is crucial to move beyond the idea of a distant and exotic “North” in order to give the actors in the art worlds of these
countries their rightful place in the international structure of circulation and transfer.

While many studies have focused on Franco-Scandinavian or Franco-Russian exchanges, few have considered these relationships from a triangular perspective, even though Fennoscandia and Russia often converged around France.

Here are a few examples: At the turn of the 20th century, Auguste Pellerin (1852- 1929), Paris-based collector of major works by Manet and Cézanne, had strong ties with Scandinavia, particularly Norway, where he became consul general in France in 1906. A visit to his house in Neuilly-sur-Seine, where his collection was displayed, became an essential part of any stay in Paris for Scandinavian artists curious about modern art. In October 1911, French art historian Louis Réau (1881-1961) became the first director of the French Institute in Saint Petersburg. The following year, he organized the Centennial Exhibition of French Art (1812-1912) at the Yusupov Palace, “the most important ever held abroad.” This exhibition, in turn, served as a model for French art exhibitions in Copenhagen and Stockholm in 1914 and 1917.

As demonstrated by recent exhibitions at the Louis Vuitton Foundation on the Morozov collection in 2021 and at the Nationalmuseum in Stockholm on Bonnard and the North [Bonnard och Norden], artistic circulations between France and the Nordic countries continue to engage our colleagues. However, apart from the 9th edition of the Festival d’histoire de l’art in 2019, which focused on the Nordic countries, French scientific communities have rarely come together to discuss and examine the many examples of cultural and artistic contacts between France and the Nordic countries since the 19th century. At a time when the major Parisian museums are multiplying their tributes to Nordic artists, this study day aims to bring together historians of art, fashion, dance, cinema, and photography around issues of cultural exchange between France and the North, to reassert the importance of this geographical sphere at the heart of current research in France.

Depending on the focus, proposals may address the following themes:

  • Networks of collectors, art dealers, and intellectuals between France, Russia, and Fennoscandia
  • The role of cultural diplomacy actors in the circulation of works and ideas between the three geographical spheres
  • Artist communities located on the border between France, Fennoscandia, and Russia
  • Studies of the media supporting these circulations: magazines, cinema, dance company tours, exhibitions, artist residencies, etc.

Proposals

Proposals for papers must be submitted by November 21 in the following format:

  • a provisional title
  • a summary of the topic (300 words maximum)
  • a short biography (150 words maximum)

sent by email to dina.eikeland@inha.fr and victoria.grigorenko@inha.fr.

Participants are kindly encouraged to seek funding and accommodation from their home institutions.

Link to the call: https://ed-histoire-de-l-art.pantheonsorbonne.fr/actualite/situer-nord-circulations-franco-nordiques-1870-1940

CFP: Romantic Circulations

CFP: Romantic Circulations

University of Oslo, Sep 10–12, 2026
Deadline: Oct 1, 2025

Nordic Association of Romantic Studies (NARS) Conference.
University of Oslo: 10-12 September 2026.
Call for Papers.
 
Romantic Circulations

This three-day conference at the University of Oslo invites scholars engaged in the study of romanticism writ large from the expanded Nordic region to present new research on the circulation of romantic ideas and objects. The topic ‘Romantic Circulations’ encompasses both romantic discourses that arose in the period most typically associated with romanticism, but also the afterlives of romantic ideas, people, objects, discourses, etc. Focusing on processes like dissemination, circulation, and transference, we aim to challenge traditional understandings of the relationship between center and periphery in the spread of romantic discourses and aesthetics. We also posit that the recent turn toward transnational and transdisciplinary aspects of romanticism in scholarship demands a reassessment of approaches, methodologies, and historiographic structures of the field. We therefore encourage meta-theoretical perspectives, as well as meta-critical reevaluations of entrenched narratives about romantic phenomena. We also welcome cultural interventions from various perspectives, including Indigenous, environmental, postcolonial, gender, and other marginalized groups.
 
With this conference, we aim to expand our understanding of romanticism and explore together how it manifests and adapts in different times, place, and artistic forms. We encourage contributions from a broad range of fields, including art history and visual culture, literary studies, musicology, history of ideas, philosophy, cultural studies and museology, and history.
 
Confirmed keynotes:
 
Timothy R. Tangherlini (UC Berkeley)
 
Stephanie O’Rourke (University of St.Andrews)

We welcome individual proposals as well as pre-constituted panels. Early Career Scholars are particularly encouraged to apply.

Please send an abstract of max 500 words and a short biography of 200 words
by 1 October 2025 to romanticcirculations@gmail.com

Note of acceptance by 1 February 2026.

Organized by Ellen Rees (University of Oslo) and collaboration with Tonje Haugland Sørensen (NARS Executive Committee) and co-funded by the ERC project NORN

Reference:
CFP: Romantic Circulations (Oslo, 10-12 Sep 26). In: ArtHist.net, Apr 3, 2025 (accessed Apr 4, 2025), <arthist.net/archive/47169>.

Traduire, adapter les littératures du Nord, la littérature vers le Nord

Traduire, adapter les littératures du Nord, la littérature vers le Nord

Colloque international québéco-norvégien

Université de Bergen, les 8 et 9 décembre 2025

Contexte du colloque et de l’appel — Ce colloque s’inscrit le cadre d’un projet de coopération intitulé « Porter la voix des autres. Målbære andres stemmer » (2025-2028), mise en place entre la Section de français de l’Université de Bergen et le Laboratoire international de recherche sur l’imaginaire du Nord, de l’hiver et de l’Arctique de l’Université du Québec à Montréal. Ce projet, qui s’intéresse aux aspects sociaux et professionnels de la littérature, rassemble dans un contexte francophone des étudiant.e.s, des littéraires, des professeur.e.s, des chercheur.e.s, des écrivain.e.s, des traducteur.trice.s, des éditeur.trice.s et des médiateur.trice.s culturels du Québec et de la Norvège, tout en s’associant à des francophones d’ailleurs dans le monde. « Porter la voix des autres » implique d’ouvrir de nouvelles voies pour  l’expression des personnes et des cultures souvent moins représentées dans les cursus universitaires et de veiller à leur reconnaissance. Ce projet permet ainsi d’imaginer et d’inclure de nouvelles pratiques de diffusion de la littérature qui explorent, parmi d’autres thèmes, les enjeux contemporains de la diversité. Dans ce contexte, nous lançons ainsi un appel à communication pour un colloque qui aura lieu les lundi 8 et mardi 9 décembre 2025 à Litteraturhuset à Bergen.

Corpus et perspectives critiques — Ce projet porte sur les pourtours de la littérature : la traduction, l’édition, l’enseignement, la publication, la recherche, l’adaptation, la médiation et la mise en valeur des œuvres. Pour ce premier colloque (d’autres événements suivront), nous proposons une réflexion sur « Traduire et adapter », qu’il s’agisse de faire connaître les littératures du Nord vers d’autres langues ou les autres littératures vers le Nord. Nous pensons également à toutes les modalités esthétiques et sociales d’exploitation et de transformation de la littérature dans les cultures du Nord : que ce soit des processus d’alphabétisation, d’enseignement et de formation, ou que ce soit de création d’œuvres visuelles, télévisuelles, théâtrales et cinématographiques. Enfin, nous considérons le « Nord » dans sa définition la plus ouverte, inspirée des propositions du linguiste et géographe Louis-Edmond Hamelin, comprenant à la fois la Scandinavie, le Québec, la Finlande, la Russie, le Canada, le monde autochtone circumpolaire, ainsi que l’ensemble des territoires hivernaux et de la haute montagne.

Directives pour la participation — Les personnes intéressées peuvent envoyer une proposition de communication avant le 15 septembre 2025 au courriel suivant : imaginairedunord@uqam.ca. Les propositions d’une quinzaine de lignes doivent être accompagnées d’une courte notice biobibliographique précisant le statut et l’affiliation institutionnelle. Les auteurices des propositions retenues seront informé.e.s avant la fin septembre. Les frais de déplacement et de séjours devront être pris en charge par les participant.e.s. Les participant.e.s. retenu.e.s devront s’engager à être présent.e.s à Bergen pour la durée du colloque. La langue des présentations et des échanges lors du colloque sera le français. Les communications seront d’une durée de vingt minutes.

Organisation — Le colloque est co-organisé par Daniel Chartier, Sonia Lagerwall, Margery Vibe Skagen et Gabrielle Tremblay, dans le cadre des travaux de la Section de français de l’Université de Bergen et du Département d’études littéraires de l’Université du Québec à Montréal, ainsi que du Laboratoire international de recherche sur l’imaginaire du Nord, de l’hiver et de l’Arctique, du Centre de recherche sur la littérature et la culture au Québec (le CRILCQ) et de la Chaire UArctic de recherche sur l’imaginaire, les perceptions et les médiations de l’Arctique.

AAC: What’s the name of the game?” ABBA, Northernness and Pop Culture

AAC: What’s the name of the game?” ABBA, Northernness and Pop Culture

Claire McKeown, Rose Barrett, Julie Michot, Jeremy Tranmer

Le colloque What’s the name of the game?” ABBA, Northernness and Pop Culturese tiendra à l’Université de Lorraine (Nancy) les 19 et 20 mars 2026. Ce colloque est organisé par l’équipe Dynamiques Transnationales et Transculturelles du laboratoire IDEA (Interdisciplinarité dans les Etudes Anglophones). Vous trouverez l’appel à communications, en anglais et en français, ici : https://idea.univ-lorraine.fr/sites/default/files/2025-07/ABBA%20CFP.pdf

Les propositions de communication (de 300 mots) devront être envoyées, accompagnées d’une courte notice biographique, d’ici le 1er octobre 2025 à l’adresse suivante : abbaconferencenancy@gmail.com.

Call for Papers – The XVIth International Ibsen Conference

Call for Papers – The XVIth International Ibsen Conference

“Ibsen’s Topicality” – 25-27 June 2026 – University of Zürich (SUI)

Deadline for abstracts: 1 June 2025

It is often said that Ibsen’s dramas are astonishingly topical. In fact, a glance at the sheer number of performances of his plays around the world today would seem to prove this point. But what are the reasons for this continuing topicality?

Please find more information at the following link:

https://www.hf.uio.no/is/english/research/news-and-events/news/2025/call-for-papers—the-xvith-international-ibsen-co.html

On behalf of the Centre for Ibsen Studies and the International Ibsen Committee,

Giuliano D’Amico

Call for Papers on “Why so Nordic? The ‘Nordic’ as fact and fiction in art history” for the 14th triennial NORDIK Conference of Art History in the Nordic Countries, 20.–22.10.2025 (Helsinki Finland)

Call for Papers on “Why so Nordic? The ‘Nordic’ as fact and fiction in art history” for the 14th triennial NORDIK Conference of Art History in the Nordic Countries, 20.–22.10.2025 (Helsinki Finland)

Deadline: 28th of February 2025 

Confirmed keynote speakers:

Mathias Danbolt (Professor of Art History, University of Copenhagen)
Merike Kurisoo (Director of the Niguliste Museum and Adamson-Eric Museum)
Anna Ripatti (University Lecturer in Art History, University of Helsinki) 

The NORDIK 2025 conference “Why so Nordic? The ‘Nordic’ as fact and fiction in art history” is organized by the Nordic Association for Art Historians NORDIK in collaboration with the University of Helsinki, Faculty of Arts, Department of Cultures, Art History. We invite scholars and all interested parties to reflect and discuss this contested concept. 

The Nordic seems a powerful concept, equal parts liberating and oppressive. It has been a concept of exclusion—of colonized subjects, of the have-nots, of women—but it has also been a concept of radical alternatives to hegemony, whether in politics or art. Nordicness is defined as much from outside of the region. Romantic and racist frames of reference intermingle in fantasies of the North. Even the most powerful concepts and slogans erode with time, and the political and social structure of the Nordic welfare state with its strong cultural ambitions seems replaced by superficial branding. How has art, design and architecture contributed to the various concepts of Nordicness expressed through history? And how do we deal with the multiplicity of identities and interpretations connected to this term, today?

We hereby announce a Call for Papers for the conference. Preference will be given to paper proposals that are at a high level of reflexivity and at the forefront of research and practice in art history or related branches of study such as visual culture, critical theory, landscape studies, or museum studies. Contributions based upon artistic research and practice are highly welcome. 

We will accept paper proposals for 29 sessions listed here until the 28th of February 2025. The proposals must be in English and include a title, abstract of the theme/subject of the presentation (max. 300 words), and keywords plus a short author bio (max. 100 words), and contact information. Please submit your proposal as a PDF via e-mail to the Session Chairs—see contact info on each session. Questions can be directed to the session chairs regarding each session. For general inquiries regarding the conference, contact: nordik2025@helsinki.fi.  

More information at https://www.helsinki.fi/en/conferences/nordik-2025/call-papers

Colloque international “Feu (sur) le canon”, Sorbonne Université, Paris, France. 19-21 juin 2025

Colloque international “Feu (sur) le canon”, Sorbonne Université, Paris, France. 19-21 juin 2025

Le concept de canon littéraire est profondément paradoxal. Si l’existence du canon ou de canons n’est généralement pas remise en cause, la définition même de la notion est fluctuante et ses contours, c’est-à-dire ce que l’on considère comme relevant du canon, ne font pas, loin s’en faut, objet de consensus. Désignant un ensemble de textes au statut presque sacré et aux qualités littéraires aussi incontestables qu’inégalées, le canon représente aussi les œuvres perçues comme pionnières dans l’établissement et la mise en œuvre d’une esthétique donnée. Ayant fonction de modèles et de cadres normatifs, elles appellent une postérité soucieuse d’en respecter les codes. Sont également considérées « canoniques » les œuvres qui constituent les fondations mêmes d’une culture littéraire noble et dont la lecture est incontournable. Connaître ces textes et en reconnaître les vertus sont dès lors des marques d’appartenance culturelle – et, plus largement, sociale. 

Aussi commodes ces définitions soient-elles, en occultant le rôle du temps et de l’espace, elles postulent toutefois de façon trompeuse la stabilité du canon. Celui-ci, en d’autres termes, se structure autour des principes en réalité toujours inatteignables de l’identité à soi et de l’immuabilité. Toutefois, ce qu’est le canon littéraire et quelles œuvres et auteur(e)s il recouvre est indissociable de la chronologie et du lieu. Comme le font observer Didier Alexandre et Michael Bernsen : « Le canon des érudits du XVIème siècle diffère de celui du XXème siècle, sans que l’on puisse réduire ces différences à la seule référence au monde culturel gréco-latin » (Alexandre et Bernsen 2017, 7). 

À rebours de ce qu’avance Harold Bloom, héraut de la canonicité masculine et occidentale, l’on peut affirmer que la liste ouverte et souvent remaniée des œuvres et auteurs canoniques varie d’un moment et d’un lieu à l’autre du monde et pas seulement du monde occidental. S’il existe bel et bien un canon, produit quelque peu flou ou (plus positivement) dynamique de la littérature, il ne peut être conçu indépendamment des forces qui lui confèrent (pour un temps) forme et autorité, c’est-à-dire de ce que l’on peut appeler métaphoriquement « la fabrique du canon ». Pour l’historienne de l’art Griselda Pollock, la canonicité repose principalement sur deux arguments spécieux (Pollock 1999, 3-21; 2007, 45-69). Le premier est que la qualité des œuvres élevées au canon serait révélée spontanément, évidente et qu’elle serait, dès lors, universelle. Le second est que l’inclusion d’un auteur dans le cercle prestigieux des écrivains canoniques résulterait purement d’un accomplissement individuel exceptionnel. Ces principes cachent habilement que ce sont, de fait, des acteurs tiers qui, en toute subjectivité et pour des motifs idéologiques, catapultent œuvres et auteurs au rang de modèles. Pollock ajoute ainsi que les faiseurs de canon et les auteurs qu’ils ont promus sont très majoritairement des hommes blancs et hétérosexuels et que le canon constitué sert à la fois de symbole et de rempart de leur pouvoir.

Qui ou qu’est-ce qui est à l’œuvre dans la création du canon littéraire, en d’autres termes, quels sont les rouages qui font tourner la fabrique du canon ? Dans le sillage de ses six journées d’étude (2023-2025), le colloque final du projet Canon Factory cherchera, dans un premier questionnement, à approfondir l’analyse des institutions et des personnes impliquées dans la formation du canon dans les quatre aires linguistiques et culturelles choisies comme champs exploratoires : les littératures anglophones, germanophones, néerlandophones et nordiques. 

Avec l’arrivée des études féministes, postcoloniales, queer et sur le genre, le canon et ceux qui le font ont été au cœur de ce que Pollock appelle des « guerres culturelles ». La critique de leur hégémonie, menée par des groupes marginalisés et désireux d’être reconnus, ce que David Fishelov (Fishelov 2010, 30-43) appelle l’opposition entre le « camp du beau » et le « camp du pouvoir » (« the beauty  party» et « the power  party»), s’est accompagnée du désir de voir légitimé(e)s des auteur(e)s et des productions jusqu’alors exclu(e)s de la littérature. De nouvelles formes et esthétiques sont apparues dans le champ du littéraire et, à la faveur d’un mouvement anti-élitaire contestant le modèle humaniste libéral d’éducation par le livre canonique (Löffler, 2017, 7), leur valeur a été plus largement reconnue, au-delà même des cercles autorisés de la critique. Ce mouvement a sans doute aussi permis l’émergence d’un canon réel recouvrant les œuvres lues véritablement, distinctes de celles du canon idéel. Ce canon de fait serait ainsi voué à être, selon Christine Meyer, « le produit transitoire d’un processus en cours qui cherche à développer et rénover la liste des œuvres de référence (‘Kanonbildung’) » (« the transitory fruit of an ongoing process of development and renovation of the works of reference (‘Kanonbildung’) », Meyer 2023, 29).

Qu’elle soit idéologique, esthétique, ou les deux, la critique du canon et la reconnaissance progressive de voix et de textes jusqu’alors marginalisés voire ostracisés constitueront le second axe de recherche du colloque. Ce dernier permettra de mettre l’accent sur des évolutions relativement récentes et abordera plus spécifiquement les littératures post- et décoloniales, LGBTQAI+, performées (des expérimentations théâtrales radicales jusqu’au spoken word et au slam poétique) de même que la bande dessinée et les romans graphiques. Qu’advient-il lorsque la fabrique du canon a été remise en question ?

Dans un récent article paru sous le titre « Do We Need To Dismantle the Literary Canon? » dans le Guardian, l’enseignant, journaliste et essayiste Jeffrey Boakye affirme qu’en ce qui concerne les programmes scolaires de littérature, il serait tentant de faire table rase du canon patriarcal et blanc et d’ « opérer un retour de balancier qui, s’éloignant de tous ces hommes blancs, vieux et valides, les remplace par quelques chose de différent, ‘d’autre’, par des auteur(e)s marginalisé(e)s en raison de leur genre, leur ethnicité, leur classe, leur orientation sexuelle et la façon dont on les racise » (« make the pendulum swing away from all those stale, pale, able-bodied males and replace them with something different, something ‘other’, authors who have been marginalised by race, gender, ethnicity, class and sexuality ».) Moins radical, le mode opératoire qu’il propose invite à ménager une place importante à la subjectivité et à l’expérience vécue des enseignant(e)s pour choisir les œuvres proposées à leurs élèves. Cette démarche libératoire décloisonne le canon pour y inclure des textes de tous horizons, attendu que le programme doit être « tout ce que nous voulons qu’il soit » (« anything we want it to be »). Il s’agit selon lui de dénicher, collecter et faire dialoguer entre eux de manière inattendue des textes choisis personnellement pour faire émerger « quelque chose de nouveau » (« something new ») (The Guardian, 12 juin 2023). 

Mais qu’est-ce précisément que cette « chose nouvelle » ? Suppose-t-elle ou non une opposition frontale au canon des œuvres consacrées et à la culture dite légitime ? Il s’agit là de la troisième aire que le colloque cherchera à circonscrire en s’intéressant à la création de canons nouveaux et alternatifs et en posant une question connexe : est-il ou non possible de penser le littéraire sans canon ? Quelles sont les stratégies auxquelles recourent les auteur(e)s qui refusent d’être associé(e)s à un nouveau mouvement de canonisation, notamment parce que, comme le rappelle Henry Louis Gates Jr. en le désacralisant, le canon est aussi « le livre de lieux communs de notre culture partagée » (« the commonplace book of our shared culture », Gates 1992, 21) ? S’ils se maintiennent dans une position marginale, n’en viennent-ils pas cependant et paradoxalement à affirmer leur auto-canonisation ?

Nous accueillerons des communications de 30 minutes en anglais ou en français consacrées à l’une ou l’autre des aires linguistiques et culturelles du projet ou, dans une perspective comparatiste, à plusieurs simultanément. Sans s’y limiter nécessairement, les travaux pourront porter sur :

  •  le / les processus de canonisation : analyses diachroniques du canon et de ses fluctuations ; l’influence des prix et récompenses littéraires, des maisons d’édition, des programmes scolaires et universitaires, des anthologies, des académies et canons nationaux ; la canonicité et les média / les réseaux sociaux
  • la remise en cause du canon : « guerres culturelles » et guerres du canon, origines, formes, étendue ; « l’Empire vous répond », littérature postcoloniale, pratique décoloniale, littérature de la (post)migration ; visibilité accrue d’auteur(e)s et formes tenu(e)s jusqu’alors pour non canoniques : écriture expérimentale, littérature performée, œuvres LGBTQAI+, œuvres inter- ou multimédiales (bande dessinée, roman graphique), textes recourant aux sociolectes / dialectes 
  • nouveaux canons : nouvelles formes et leur institutionnalisation, leur marchandisation, le succès populaire et la critique ; redéfinition du champ du littéraire ; négation radicale du canon ou définition de nouveaux paradigmes de canonicité ; stratégies de résistance à la canonicité ; revendication de marginalité.

Bibliographie indicative :

Ahmed, Sara. On Being Included: Racism and Diversity in Institutional Life. Durham: Duke University Press, 2012.

Algee-Hewitt, Mark et Mark McGurl. “Between Canon and Corpus: Six Perspectives on 20th-Century Novels.” Pamphlets of the Stanford Literary Lab, 2015. https://litlab.stanford.edu/LiteraryLabPamphlet8.pdf. Consulté le 20 septembre 2024.

Assmann, Aleida. „Kanonforschung als Provokation der Literaturwissenschaft.“ In Von Heydebrand, Renate, ed. Kanon Macht Kultur, Theoretische, historische und soziale Aspekte ästhetischer Kanonbildungen. DFG-Symposion 1996. Heidelberg: Metzler, 1998. 47-59.

Bezzola Lambert, Ladina et Andrea Ochsner. Moment to Monument: The Making and Unmaking of Cultural Significance. Bielefeld: Transcript; New Brunswick, NJ: Transaction Publishers, 2009.

Bloom, Harold. The Western Canon: The Books and Schools of the Ages. New York: Harcourt & Brace, 1994. 

Boakye, Jeffrey. “Do We Need To Dismantle the Literary Canon?” The Guardian, June 12, 2023. 

Bourguignon Annie, Konrad Harrer and Franz Hintereder-Emde, eds. Zwischen Kanon und Unterhaltung: interkulturelle und intermediale Aspekte von hoher und niederer Literatur / Between Canon and Entertainment : Intercultural and Intermedial Aspects of Highbrow and Lowbrow Literature. Berlin: Frank & Timme, 2016.

Brodersen, Randi Benedikte, ed. Kanonisk selskabsleg i nordisk litteratur. Copenhague: Nordisk Ministerråd, 2013. 

Canon et mémoire culturelle. Œuvres canoniques et postéritéÉtudes Germaniques 62.3 (2007). 

Didier, Alexandre et Michael Bernsen, eds. Un canon littéraire européen? : Actes du colloque international de Bonn des 26, 27 et 28 Mars 2014 ; A European Literary Canon? Acts of the Bonn International Colloquium of 26, 27 and 28 March 2014. Janvier 2017. https://www.europaeische-kulturen.uni-bonn.de/medien-europaeische-kulturen/1_alexandre-bernsen-introduction.pdf. Consulté le 20 septembre 2024. 

Fishelov, David. Dialogues with/and-Great Books: The Dynamics of Canon Formation. Brighton: Sussex Academic Press, 2010.

Gates, Henry Louis Jr. “The Master’s Pieces: On Canon Formation and the African American Tradition.” In Loose Canons: Notes on the Culture Wars. Oxford: Oxford University Press, 1992. 17-42.

Gauthier, Vicky, Camille Islert et Martine Reid. “‘Faire éclater le canon, arriver à un discours commun sur la littérature.’” GLAD! Revue sur le langage, le genre, les sexualités 12 (juillet 2022). DOI : https://doi.org/10.4000/glad.4585. Consulté le 20 septembre 2024.

Goldstein, Claudia: “Comics and the Canon: Graphic Novels, Visual Narrative, and Art History.” In Teaching the Graphic Novel. Ed. Stephen E. Tabachnick. New York: Modern Language Association of America, 2009. 254‑261.

Heede, Dag, Anne Heith et Ann-Sofie Lönngren, eds. Rethinking National Literatures and the Literary Canon in Scandinavia. Cambridge: Cambridge Scholars Publishing, 2015. 

Huggan, Graham. The Postcolonial Exotic: Marketing the Margins. London and New York: Routledge, 2001.

Jagne-Soreau, Maïmouna. “I don’t write about me, I write about you.” Postmigration Studies 4 (2021): 161-179.

Kiguru, Doseline. “Literary Prizes, Writers’ Organisations and Canon Formation in Africa.” African Studies 75.2 (August 2016): 202-214. DOI :https://doi-org.janus.bis-sorbonne.fr/10.1080/00020184.2016.1182317. Consulté le 20 septembre 2024.

Körber, Lill-Ann et Ebbe Volquardsen, eds. The Postcolonial North Atlantic: Iceland, Greenland and the Faroe Islands. Berlin: Nordeuropa-Institut der Humboldt-Universität, 2014.

Langgård, Karen. From Oral Tradition to Rap: Literatures of the Polar North. Ilisimaturarfik: Forlaget Atuagkat, 2011. 

Larsen, Peter Stein. “Nordisme, kanonisering og kvalitetskriterier: Tre vinkler på Nordisk Råds Litteraturpris.”Reception 78 (2019): 29-39.

Löffler, Philipp. “Introduction: The Practices of Reading and the Need for Literary Value.” In Reading the Canon: Literary History in the 21st Century. Ed. Philipp Löffler. Heidelberg: Universitätsverlag Winter, 2017. 1-20.

Loman, Andrew. “‘That Mouse’s Shadow’: The Canonization of Spiegelman’s Maus.” In The Rise of the American Comics Artist: Creators and Context. Ed. Paul Williams and James Lyons. Jackson: University Press of Mississippi, 2010. 210-234.

Malkani, Fabrice, Anne-Marie Saint-Gille et Ralf Zschachlitz, eds. Canon et identité culturelle. Élites, masses, manipulation. Saint-Étienne : Publications de l’université de Saint-Étienne, 2010.

Malkani, Fabrice et Ralf Zschachlitz, eds. Pour une réelle culture européenne ? Au-delà des canons culturels et littéraires nationaux. Paris : L’Harmattan (« coll. De l’Allemand »), 2012.

Meyer, Christine. Questioning the Canon: Counter-Discourse and the Minority Perspective in Contemporary German Literature. 2021. Berlin and Boston: De Gruyter, 2023.

Olusegun-Joseph, Yomi. “Canons and Margins: Contemporary Nigerian Writing, Father-Surveillance Criticism and Kindred Economies of Othering.” African Studies Quarterly 20.2 (2021): 62-79. https://asq.africa.ufl.edu/wp-content/uploads/sites/168/V20i2a4.pdf. Consulté le 20 septembre 2024.

Mukherjee, Ankhi. What Is a Classic? Postcolonial Rewriting and Invention of the Canon. Stanford: Stanford University Press, 2014.  

Pollock, Griselda. “Des canons et des guerres culturelles.” Trad. Séverine Sofio et Perin Emel Yavuz. Les cahiers du genre 43.2 (2017): 45-69.

Pollock, Griselda. Differencing the Canon: Feminist Desire and the Writing of Art’s Histories.London and New York: Routledge, 1999. 3-21.

Ponzanesi, Sandra. The Postcolonial Cultural Industry: Icons, Markets, Mythologies. Houndmills: Palgrave Macmillan, 2014.

Ripple, Gabriele et Simone Winko, eds. Handbuch Kanon und Wertung. Theorien, Instanzen, Geschichte. Heidelberg: Metzler, 2013.

Thomsen, Mads Rosendahl. Mapping World Literature: International Canonization and Transnational Literatures. Bloomsbury Publishing, 2008.

Van Alphen, Ernst and Maaike Meijer, eds. De canon onder vuur. Nederlandse literatuur tegendraads gelezen. Amsterdam: Van Gennep, 1991.

Van Deinsen, Lieke, Anthe Sevenants et Freek Van de Velde. De Nederlandstalige literaire canon(s) anno 2022. Een enquête naar de literaire klassiekenRapportage. Gent: Koninklijke Academie voor Nederlandse Taal en Letteren, 2022.  https://ctb.kantl.be/assets/files/pages/files/De_Nederlandstalige_literaire_canon(s)_anno_2022_-_Een_enquête_naar_de_literaire_klassieken_Rapport_(voorpublicatie).pdf. Consulté le 20 septembre 2024.

Von Heydebrand, Renate, ed. Kanon Macht Kultur. Theoretische, historische und soziale Aspekte ästhetischer Kanonbildungen. DFG-Symposion 1996. Heidelberg: Metzler, 1998.

Vrouwen en de canon. Nederlandse Letterkunde 2.3 (1997).  https://www.dbnl.org/tekst/_ned021199701_01/_ned021199701_01_0020.php. Consulté le 20 septembre 2024.

Weinmann, Frédéric et Ralf Zschachlitz, eds. Canon et traduction dans l’espace franco-allemandCahiers d’Études Germaniques 59 (2011).

Calendrier de soumission :

  • Merci d’adresser d’ici au 16 décembre 2024 une proposition de communication en 400 mots maximum en français ou en anglais (Times New Roman 12 ; espace simple ; entièrement justifiée) ainsi qu’un titre provisoire, le nom complet de l’auteur.e, son affiliation institutionnelle et une courte notice bio-bibliographique à l’adresse canon_factory@sorbonne-universite.fr
  • Confirmation des propositions retenues après avis du comité scientifique : 24 janvier 2025.
  • Par ailleurs, les communiquant.e.s seront invité.e.s à soumettre leurs textes en anglais (qu’ils aient ou non été présentés dans cette langue au colloque) en vue d’une évaluation en double aveugle et publication. La date limite pour l’envoi des articles est fixée au 1er septembre 2025.

Conférencier.e.s invité.e.s :

  • Pr. Ulrike Draesner, Universität Leipzig ;
  • Pr. Michelle Keown, University of Edinburgh ;
  • Pr. Thomas Mohnike, Université de Strasbourg.

Artiste invitée :

Parisa Akbarzadehpoladi (arts visuels ; NL).

Comité d’organisation :

  • Dr Kim Andringa (études néerlandophones ; REIGENN) ;
  • Dr Sylvie Arlaud (études germaniques ; REIGENN) ;
  • Dr Alessandra Ballotti (études nordiques ; REIGENN) ;
  • Pr Bernard Banoun (études germaniques ; REIGENN) ;
  • Dr Jaine Chemmachery (études anglophones ; VALE) ;
  • Dr Éric Chevrel (études germaniques ; REIGENN) ;
  • Dr Guillaume Fourcade (études anglophones ; VALE) ;
  • Arina Giliazova (chargée de médiation scientifique) ;
  • Dr Jean-François Laplénie (études germaniques ; REIGENN) ;
  • Dr Benjamine Toussaint (études anglophones ; VALE).

Comité scientifique :

  • Pr Jacqueline Bel (études néerlandophones ; Vrije Universiteit, Amsterdam) ;
  • Dr Cédric Courtois (études anglophones ; CECILLE, Lille) ;
  • Dr Bastien Goursaud (études anglophones ; CERCLL, Amiens) ;
  • Dr HDR Christine Meyer (études germaniques ; CERCLL, Amiens) ;
  • Pr Dan Ringgaard (études nordiques, Aarhus).
Thème : Superposition par Kaira.